10 ans de loi sur les quotas

Image: Leo Zhao
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Par ARI MARCELO SOLON, LUCAS OLIVEIRA MENDITI DO AMARAL & MURILO AMADIO CIPOLLONE*

La lutte des dépossédés pour la diffusion des pratiques théoriques et scientifiques, dont l'accès se veut limité aux classes dominantes

En 2022, la loi 12.711 10 a terminé 2012 ans. Le texte normatif, sanctionné en août 29 par le parlement, prévoyait sa révision pour cette période précise, précisément pour le 2022 août XNUMX.[I] D'une manière générale, la loi, arrachée à grand-peine à l'État par la lutte de la classe ouvrière - notamment son mouvement noir - détermine la réservation de 50 % des inscriptions par filière et par alternance dans les 59 universités fédérales et 38 instituts fédéraux. aux élèves qui viennent entièrement du lycée public.

En outre, le seul alinéa de l'art. 1 prévoit de réserver 50 % de ces places aux « étudiants issus de familles dont les revenus sont égaux ou inférieurs à 1,5 SMIC […] par habitant ». L'art est toujours d'une grande importance. 3 de la loi, qui impose que la réservation de ces postes soit réservée aux « personnes autoproclamées noires, brunes et indigènes et […] aux personnes handicapées » au prorata de la population PPI (noire, brune et indigène) dans l'unité fédérée dans lequel il est installé l'institution.

Pas moins de soin est apporté à l'appropriation, par les exclus, d'un espace qui leur est historiquement dénié : l'enseignement supérieur. Refusé précisément parce qu'il condense les instruments organisationnels d'un certain projet de domination, comme nous allons le démontrer. La loi des quotas prend donc la forme de la lutte des dépossédés pour la diffusion des pratiques théoriques et scientifiques, dont l'accès est destiné à être limité à des fractions des classes dominantes, qui les utilisent pour leurs propres intérêts. Or, comme nous essaierons de le souligner dans ces considérations, précisément parce qu'elle a été sédimentée par la forme juridique, cette lutte est délimitée par de tels horizons pratiques qu'il faut connaître, pour pouvoir les adapter aux objectifs ultimes du prolétariat. En d'autres termes, une telle lutte finit par se conformer au pouvoir légal du capital, obligeant donc à problématiser ses limites face à la stratégie révolutionnaire. En un mot (théoriquement rigoureux), il s'agit de la lutte des classes sur et dans une certaine portion d'un Appareil Idéologique d'État (AIE), l'École.

Appareil idéologique scolaire et reproduction des conditions de production

Dire cela comme nous venons de le faire nécessite de prendre du recul. Le chemin parcouru par l'article révèle qu'il entend répondre à la question suivante : que veut la loi sur les quotas ? Pour ce faire, il faudra comprendre tout ce qui l'entoure – notamment les groupes d'intérêts de classe et, surtout, les relations entre eux. Considérant donc qu'il s'agit de relations sociales, il faudrait commencer par se demander, comme l'enseignait Louis Althusser, qu'est-ce qu'une société ? (Althusser, 1980, p. 23). Avant tout, cependant, nous demandons le calme, car, bien que la question implique qu'une longue explication sera ouverte, nous serons brefs - mais pas simplistes - comme le veut la limite de pages de cet article.

Ainsi, notre objet d'analyse a été agencé : la loi des quotas – qui doit être comprise comme la forme juridique achevée de la lutte entre la classe ouvrière, qui, dans la société brésilienne, est racialisée[Ii], et les classes dirigeantes ; Cette lutte a pour théâtre et pour cible l'Appareil Idéologique d'Etat Scolaire, responsable de la diffusion de la production théorique et des relations philosophiques et idéologiques. Ainsi, comprendre tous ces « éléments » implique de répondre à la question déjà posée.

Sans tarder, le philosophe français nous révèle : « que Marx conçoit la structure de toute société comme constituée par »niveaux » ou « instances », articulés par une détermination spécifique : l'infrastructure ou base économique (« unité » des forces productives et des rapports de production), et la superstructure, qui contient en elle-mêmedeux « niveaux » ou « instances » : le juridico-politique (le droit et l'État) et l'idéologique (les différentes idéologies, religieuses, morales, juridiques, politiques, etc.) » (Althusser, 1980, p. 25).

Si cela est vrai, nous soulignons que la compréhension de ce qu'est une société et de ses relations dérive, en premier lieu, de sa matérialité, ou, en d'autres termes, de son mode de production, c'est-à-dire « une manière, un forme (une manière) de produire… quoi ? Les biens matériels indispensables à l'existence matérielle des hommes, des femmes et des enfants, qui vivent dans une formation sociale donnée » (Althusser, 1999, p. 45).

Ce concept implique, bien sûr, la compréhension, d'une part, de ce qu'est l'unité des forces productives – objet de travail, instruments de production et main-d'œuvre –, et, d'autre part, des rapports de production – qui, dans une société de classes, sont des relations de propriété des moyens de production (Althusser, 1999, p. 45-57).

Notre objet d'analyse, la loi des quotas, on le sait, et cela ne peut être remis en cause, repose sur le mode de production capitaliste. Dans celle-ci, dans la mesure où la bourgeoisie détient la propriété privée des moyens de production, les rapports de production sont, en fait, des rapports d'exploitation capitaliste (Althusser, 1999, p. 52).

On entend par là que, dans le processus productif, la main-d'œuvre, composée de salariés dépossédés des moyens de production, est utilisée pour déplacer ces mêmes moyens de production afin que ceux qui les possèdent puissent accumuler (en définitive, s'enrichir). Ceci, comme le sait bien la science marxiste, passe par la production de plus-value, qui ne peut être extraite que de la force de travail-marchandise - un fait considéré comme scientifiquement démontré, précisément par la section II du Livre I de La capitale.

A partir de ces très brèves considérations, on peut bien situer, au sein de la société capitaliste contemporaine, les groupes d'intérêts qui impliquent la loi des quotas : d'une part, la classe ouvrière, qui entend structurer ce « droit », et, d'autre part, l'autre, des fractions des classes dominantes, qui, elles aussi, veulent l'arrêter.

Cependant, avec ce qui a été arrangé jusqu'à présent, nous ne sommes pas en mesure de comprendre l'objet du litige en question, c'est-à-dire l'accès à l'enseignement supérieur. Pour cela, il faut passer au second niveau de la structure d'une société, telle que conçue par Marx et systématisée par Louis Althusser.

Nous partons du constat suivant d'Althusser : la condition ultime de la production est la reproduction des conditions de production (Althusser, 1999, p. 71) – que ce soit de manière simple, ce qui entraîne la reproduction des mêmes conditions dans le temps, ou , de préférence , sous une forme élargie, ce qui les prolonge –, et ce processus est chargé de la superstructure. Toute cette activité, c'est-à-dire la reproduction des conditions de production, combine la reproduction de la force de travail et la reproduction des rapports de production existants. Marx traite de la reproduction des moyens de production dans le Livre II de La capitale, et cela ne peut pas nous intéresser maintenant, car il ne s'agit que de la reproduction des conditions matérielles de production, comment remplacer ce qui est usé ou usé, les matières premières, etc. Or, la reproduction de la force de travail est centrale pour une bonne compréhension de notre objet. Faisons-le.

Ce mouvement est partagé par Althusser, et c'est là son grand saut épistémologique (puisqu'il lui permettra de formuler le concept d'Appareils Idéologiques d'Etat). En ce sens, il y a la reproduction matérielle de la main-d'œuvre, pour laquelle un salaire est prévu, qui permet le remplacement musculaire, cérébral, bref, physique des travailleurs, et la reproduction qualifiée de la main-d'œuvre. En termes français :

En effet, il ne suffit pas de garantir à la force de travail les conditions matérielles de sa reproduction pour qu'elle se reproduise comme force de travail. Nous avons dit que la main-d'œuvre disponible devait être « compétente », c'est-à-dire capable d'être utilisée dans le système complexe du processus de production : dans les emplois et dans des formes définies de coopération. L'évolution des forces productives et le type d'unité historiquement constitutive des forces productives à un moment donné produisent le résultat suivant : la main-d'œuvre doit être (différemment) qualifiée. Autrement : selon les exigences de la division socio-technique du travail, dans leurs « postes » et « emplois ». (Althusser, 1999, p. 74).

Autrement dit, il s'agit, dans ce deuxième moment, de la reproduction de la force de travail - de l'adéquation des corps, des esprits, etc. – aux besoins du processus de production tels que présentés par un certain mode de production à un certain stade de développement. Althusser va plus loin : il montre que sous le mode de production capitaliste, cette reproduction qualifiée tend à être assurée, de plus en plus, en dehors de la production, c'est-à-dire à travers des instances et des institutions qui habitent, on le sait déjà, la superstructure. – contrairement à ce que nous savons déjà, cela s'est produit, par exemple, dans les modes de production esclavagistes et féodaux, dans lesquels ce même processus a tendance à se dérouler de manière « manuelle » (Althusser, 1999, p. 75).

Cela, Althusser le comprendra en observant l'École – qui n'est universalisée que dans la société capitaliste – et en se demandant : « mais, qu'apprend-on à l'École ? (Althusser, 1999, p 75). La réponse la plus synthétique qu'il a réussi à formuler n'était autre que "certains"savoir-faire'", c'est-à-dire les techniques (lecture-écriture-calcul) et les savoirs (éléments de culture scientifique et littéraire, en plus de la bonne conduite, qui représentent la

Commodité que tout agent de la division du travail doit observer, selon la position qui lui est « destinée » : règles de morale et de conscience professionnelles, c'est-à-dire, de manière claire, règles de respect de la division socio-technique du travail et, après tout, des règles d'ordre établies par l'idéologie de classe. (Althusser, 1999, p. 75).

De là, il a pu conclure, au fil de son raisonnement, que « [...] l'École (mais aussi d'autres institutions de l'État, comme l'Église ; ou d'autres appareils, comme les Forces armées, dont la fréquentation, comme l'École , est libre et obligatoire ; sans parler des partis politiques dont l'existence est liée à l'existence de l'État) enseigne un certain « savoir-faire », mais de manière à garantir la soumission à l'idéologie dominante, ou sa « pratique » ; en effet, tous les agents de production, d'exploitation et de répression, sans parler des « professionnels de l'idéologie » (Marx), doivent être « imprégnés », d'une manière ou d'une autre, par cette idéologie pour s'acquitter consciencieusement (et sans avoir besoin d'une policier individuel sur ses gardes) leurs tâches – que ce soit celle d'exploités (les prolétaires), ou celle d'exploiteurs (les capitalistes), ou celle d'auxiliaires de l'exploitation (les cadres), ou celle de grands prêtres de l'idéologie dominante, son « employés" etc...

La reproduction de la force de travail apparaît ainsi comme une condition condition sine qua non, non seulement la reproduction de leur « qualification », mais aussi la reproduction de leur assujettissement à l'idéologie dominante, ou la « pratique » de cette idéologie. Indiquons clairement qu'il faut dire : « non seulement, mais aussi » car la reproduction de la qualification de la main-d'œuvre est garantie dans les formes et sous les formes de soumission idéologique. (Althusser, 1999, p. 75).

Jusqu'ici nous avons ceci : pour comprendre la société et ses relations, il faut d'abord comprendre son mode de production. A partir de là, il sera possible de mettre en évidence les rapports entre l'unité de ses forces productives (qui, à la limite, nous conduisent aux personnes qui produisent dans cette société) et les rapports de production (c'est-à-dire les rapports de propriété) qui, dans le cas particulier du capitalisme, deviennent des relations d'exploitation. Cette structure nous révèle la manière dont les groupes exploités et exploiteurs s'articulent dans le processus de production, ce qui constitue précisément le squelette d'une société. Cependant, la poursuite de l'enquête montre que la finalité ultime de ce mode de production est de se reproduire dans le temps.

Ainsi, comprendre l'opérateur qui garantit cette reproduction, c'est toucher l'ensemble du corps social. Le squelette gagne sa corporéité. On oserait dire que toutes les relations sociales s'arrêtent là. Althusser, plongé dedans. Ainsi, il a démontré la centralité, dans le capitalisme, de la reproduction de la force de travail à la compréhension de son fonctionnement, et, dans ce mouvement, se distingue la « reproduction qualifiée » de la main-d'œuvre, qui, en un mot, est son adhésion à les rites du processus productif, c'est-à-dire les rituels, pratiques, actes accomplis quotidiennement, automatiquement et avec le consentement de chaque travailleur dans toutes les sphères de sa vie.

La formule d'Althusser serait déjà posée dans son intégralité, si le Français n'avait pas aussi mis en évidence le fait primordial que la soumission idéologique se traite par la pratique de certaines institutions extérieures à la production : l'attention est portée sur les Appareils idéologiques d'État.

Pour démontrer sa découverte, Althusser se tourne vers la tradition marxiste de l'État, puisque celui-ci est le noyau de la superstructure et, donc, le noyau des rapports à la reproduction des conditions de production. Il y découvre la distinction formelle entre Pouvoir d'Etat et Appareil d'Etat. En bref, le pouvoir d'État opère selon des objectifs de classe, guidant ainsi une partie du projet de pouvoir de la classe hégémonique ; en elle, nous ne nous arrêterons pas. L'Appareil d'Etat, quant à lui, s'exerce par ses fonctions répressives, dans la mesure où il organise le Gouvernement, l'Administration, l'Armée, la Police, etc. C'est cette partie de la superstructure qui intéresse l'article. Althusser, cependant, a favorisé un développement théorique dans le cadre de la théorie de l'État, qui est devenue indispensable à la compréhension et à l'analyse des fonctions de la superstructure. Les limites de cette avancée épistémologique sont incommensurables. En ce sens, le philosophe dira que

Pour avancer dans la théorie de l'État, il est indispensable de prendre en compte, non seulement la distinction entre pouvoir d'État et appareil d'État, mais aussi une autre réalité qui se situe clairement du côté de l'appareil d'État, mais qui n'est pas à confondu avec elle. Nous désignerons cette réalité par son concept : les appareils idéologiques d'Etat. (Althusser, 1980, p. 42).

L'avance a été permise précisément parce que, fidèle à la méthode, Althusser a poursuivi le sujet. C'est-à-dire qu'il s'est concentré sur la compréhension que la reproduction des conditions de production est le prisme à travers lequel les observations sur la superstructure doivent être faites. Il s'est tourné vers l'État en se demandant : comment ses institutions sont-elles capables de reproduire les conditions de production ? Ainsi, tout ce qui constitue un facteur de cohésion de l'ordre matériellement déterminé, en particulier la reproduction de la force de travail, doit assumer la responsabilité de ses raisons matérielles d'existence. Cela s'exprime dans l'honnêteté intellectuelle d'Althusser envers la méthode. Voyons.

N'importe qui comprendra aisément que cette représentation de la structure de toute la société comme un bâtiment comprenant une base (infrastructure) sur laquelle s'élèvent les deux « étages » de la superstructure », est une métaphore, très précisément une métaphore spatiale : une topique. Comme toutes les métaphores, celle-ci suggère, invite à voir quelque chose. Quoi? Eh bien, il nous faut ceci : que les étages supérieurs ne puissent pas « se maintenir » (en l'air) par eux-mêmes s'ils ne s'appuyaient pas réellement sur leur savoir-faire.

La métaphore du bâtiment vise donc à représenter la « détermination en dernière instance » par l'économique. (Althusser, 1980, p. 26-27).

Nous sommes donc à une époque où la théorie marxiste de l'État gagne en capacité analytique et critique : le grand saut épistémologique du philosophe français dans la tradition marxiste de la théorie de l'État. Il s'agit de l'analyse d'institutions qui opèrent également dans le cadre de l'Appareil d'Etat, même si elles ne doivent pas être confondues avec lui, dans la mesure où elles ne fonctionnent pas principalement par le jeu de la violence : les Appareils d'Etat idéologiques sont pris en charge .

Ainsi, l'Appareil d'Etat doit désormais comporter deux corps, l'un qui représente sa facette répressive, et l'autre qui traduit sa facette idéologique. C'est-à-dire, en plus de comprendre la domination de la classe hégémonique à travers l'instrumentalisation du pouvoir d'État et l'appareil d'État répressif - la terreur de classe organisée, telle que définie par Pachukanis (2017, p. 207) en référence au droit pénal, une synthèse représentative de monopole de la force –, Althusser a démontré que la bourgeoisie établit son projet de pouvoir aussi à travers les Appareils Idéologiques des États ; plus que cela, il dit qu'ils jouent un rôle central dans la cohésion de la société capitaliste et de ses rapports productifs tels qu'ils sont actuellement organisés - dans la mesure où leur rôle principal n'est autre que l'enjeu idéologique de la conformation des sujets à l'idéologie dominante, afin à cela ils peuvent occuper la place qui leur revient dans le processus de production, qui constitue les rapports d'exploitation capitaliste.

Avant tout, il faut procéder à la nécessaire qualification des Appareils idéologiques d'Etat. En ces termes, nous soulignons qu'il existe trois éléments constitutifs essentiels à sa compréhension ; ce sont : (i) la pluralité des EIE ; qui désigne le fait qu'il n'y a pas de centralisation de leurs actions, de sorte qu'elles peuvent fonctionner de manière autonome et en même temps se compléter, constituant différentes « institutions » de la société, comme les désignent habituellement les théories non marxistes ; (ii) appartenant majoritairement au domaine privé ; ainsi, des exemples d'AIE sont : « Les églises, les partis, les syndicats, les familles, certaines écoles, la plupart des journaux, les entreprises culturelles, etc., etc… » (Althusser, 1980, p. 45) ; et, enfin, (iii) le fait qu'ils fonctionnent essentiellement par l'idéologie, contrairement à l'Appareil répressif, qui fonctionne fondamentalement par la violence. Ce dernier élément mentionné constitue l'aspect central des EIE ; c'est-à-dire qu'on veille au fait capable de donner une unité à la diversité des entités qui composent ses cadres. Par ailleurs, il est rappelé : les AIE ont un fonctionnement idéologique tel que, dans le cadre où elles opèrent, elles promeuvent – ​​dans le sillage de la logique de conformation de la superstructure –, à partir des rapports sociaux qu'elles constituent, la continuité des relations de production.

En d'autres termes, les Appareils Idéologiques d'Etat possèdent certains éléments de l'idéologie dominante, qui peut aussi être considérée comme une idéologie d'Etat, qui se réalisent et existent jusque dans l'Appareil lui-même et, surtout, dans ses pratiques. De tels éléments, en interrogeant les sujets, forgent des subjectivités « adaptées » qui poursuivent même la sociabilité capitaliste. Dans un discours appétissant, c'est le contact des sujets (vous et moi) avec les pratiques de ces Appareils qui nous met sur la voie voulue par les rapports d'exploitation capitaliste. Dès lors, le lieu et le mode de fonctionnement de la reproduction qualifiée de la main-d'œuvre sont révélés.

Revenant à la tradition marxiste de l'État, Althusser est contraint de rappeler que toute lutte politique de classe tourne, et l'a toujours fait, autour de la forme-État. C'est-à-dire que la lutte des classes vise à prendre le pouvoir d'État pour mettre fin à la domination de classe qui s'y engage. Pour cela, il est connu depuis Lénine dans son L'État et la Révolution,[Iii] qu'il faut prendre l'Appareil d'État, qui comprend ses Appareils idéologiques, qui sont, après tout, « la réalisation, l'existence de formations idéologiques qui les dominent » (Althusser, 1999, p. 45) . Ainsi, chaque classe dirigeante doit impliquer dans son idéologie les AIE pour qu'elles fonctionnent conformément à son projet de domination. Dans le cas du mode de production capitaliste, pour que les sujets soient interrogés de manière à reproduire et étendre la subsomption du travail au capital.

Il devient dès lors indispensable de constater que « les Appareils idéologiques d'État peuvent être non seulement la cible, mais aussi le lieu de la lutte des classes et parfois de formes féroces de la lutte des classes » (Althusser, 1980, p. . 49). C'est-à-dire que la dispute sur la production de l'idéologie est fondamentale pour les déterminations pragmatiques de la lutte des classes et ses perspectives révolutionnaires.[Iv] Ceci au regard de la tradition althussérienne de la définition de l'idéologie, qui doit être matériellement constituée, et désigne la manière dont les êtres humains voient et vivent leurs rapports sociaux, au sens de constituer, à partir de là, la conscience de soi et des autres .votre perspective du monde. De tels éléments ont le potentiel de renforcer ou, au contraire, d'affaiblir la classe ouvrière en tant que sujet du processus révolutionnaire ; d'où l'importance de la contestation dans et des Appareils Idéologiques d'Etat.

Si tout cela est vrai, il nous reste maintenant à revenir à notre objet d'analyse, ce que nous ferons dans le prochain thème : l'Appareil Idéologique de l'État Scolaire - pas tout, puisqu'il constitue un système, mais une partie de ça : l'enseignement supérieur.

L'enseignement supérieur : exemple de l'appareil idéologique scolaire

Tout d'abord, il faut garder à l'esprit que l'enseignement supérieur, contrairement à l'enseignement primaire et, dans une certaine mesure, à l'enseignement secondaire, a toujours été difficile d'accès pour les membres de la classe ouvrière. En effet, ce qui y est produit en termes de savoir ne concerne pas l'affectation des ouvriers aux chaînes de production, mais uniquement les ouvriers qui ont besoin de connaissances techniques pointues sur le processus de production (ingénieurs, agronomes, architectes, etc.), les « cadres ». » du capital, aux responsables du fonctionnement de la circulation des marchandises (avocats, mathématiciens, chimistes, etc.) ou encore à ceux qui doivent « savoir commander » ou « rouler » les ouvriers (Althusser, 1999, p.76). Pour cette raison, il n'a jamais été question de rendre nécessaire l'entrée d'individus appartenant à la classe ouvrière, qui au Brésil – et dans plusieurs autres pays du tiers monde – est racialisée.

Pourtant, dans un autre de ses textes, Louis Althusser traite didactiquement de la pratique scientifique et de la pratique idéologique, qui, en définitive, constituent ce qui compte dans l'enseignement supérieur, partie intégrante de l'École AIE. Dans le premier, dit-il, une main-d'œuvre définie (l'intelligence du chercheur) et des instruments de production (la théorie, etc.) sont mobilisés pour travailler avec la matière première donnée afin de produire des connaissances précises. Ainsi, la production de connaissances scientifiques constitue un ensemble de rapports sociaux, puisqu'elle fait partie de la production. Acte continu, démontre que dans ces relations, la pratique de la production théorique n'est pas la seule à agir. Ainsi, sur la production scientifique reposent aussi des relations philosophiques et idéologiques, qui jouent un rôle précis de frontière : ce que la science sait et ce qu'elle cherche, donc, facteurs de constitution de sa théorie.

De là, après un long et élaboré parcours, on peut mettre en évidence que la pratique scientifique et, surtout, la production théorique, précisément parce qu'elles affectent les relations philosophiques et idéologiques, il y a lutte, et, finalement, lutte des classes[V].

En résumé, tout cela pour constater que les universités sont l'espace de la lutte des classes, car, en plus d'être rigoureusement structurées comme un Appareil idéologique d'État, dans lequel les rites du mode de production sont traités, il y a, nécessairement, un espace privilégié à la production de pratiques théoriques, philosophiques et idéologiques. Et là où ils se reposent, il y aura le combat.

La classe ouvrière a donc le devoir de disposer des moyens nécessaires pour occuper les Appareils Idéologiques d'Etat et, de l'intérieur et à travers eux, établir des pratiques idéologiques contraires à l'idéologie dominante, de manière à chercher à l'affaiblir, ainsi résister aux mécanismes qui donnent lieu à la subsomption « consensuelle », comme le veut Althusser, du travail au capital.

Dans notre cas d'analyse ponctuelle, il y a autre chose, déjà avancé ici. C'est que, de l'intérieur de l'université, il sera possible de disposer des instruments de travail nécessaires à la production de la théorie révolutionnaire. En ce sens, il n'est pas précieux de rappeler que Lénine dans son Que faire? – vigoureusement autorisé par Althusser en Par Marx (2015, p. 135-140) - souligne que « sans théorie révolutionnaire, il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire » (2020, p. 39). Si cela est vrai, il existe, en plus de ce qui a été exposé dans le paragraphe précédent, un autre impératif pour l'occupation des établissements d'enseignement supérieur par la classe ouvrière. Seule sa pratique idéologique – si, et seulement si, constituée comme pratique idéologique classiste – peut s'emparer de cet espace alléché par les classes dominantes, en vue de disposer de ce qui est nécessaire à la production d'une théorie pour le mouvement révolutionnaire.

Avant l'examen final de cette première partie, afin de rappeler la nécessité de contester l'Appareil idéologique de l'État scolaire, la distinction opérée par Althusser entre l'idéologie primaire - celle constituée par des éléments déterminés de l'idéologie dominante qui se réalisent et existent dans un donné Appareil et ses pratiques – et idéologie secondaire, qui est produite au sein de cet Appareil par ses pratiques. Il convient de noter que « les idéologies secondaires sont produites par une conjonction de causes complexes dans laquelle, à côté de la pratique en question, l'effet d'autres idéologies externes, des pratiques externes » (1999, p. 110). Bref, la possibilité de faire des AIE, à travers la lutte des classes, une pratique qui désavoue l'idéologie dominante est vérifiée.

Cela dit, nous avons démêlé l'objet de la lutte qui semble représenté par la promulgation de la loi sur les quotas. Rappelons-nous qu'il s'agit d'une forme juridique empruntée à la lutte de la classe ouvrière, qui revendique l'accès à cet Appareil Idéologique d'Etat spécifique. Nous avançons que la manière dont ce combat s'est terminé a des horizons étroits qui, du fait de la conjoncture, font l'objet de débats dans cet article. Avant de conclure, cependant, nous devons faire une très brève considération.

Dans notre analyse, deux motifs légitimes peuvent être pointés comme la force motrice de cette lutte spécifique de la classe ouvrière. La première, immédiate et hors classe, réside dans le fait que l'individu qui accède à l'enseignement supérieur attend très probablement une amélioration de ses conditions matérielles de vie, étant donné qu'éventuellement, il occupera un espace privilégié dans le processus productive – non plus en tant que travailleur, mais en tant que « gestionnaire » du capital ou, à tout le moins, avec une position meilleure et plus stable sur l'échelle des salaires. Et il n'est en aucun cas déraisonnable de vouloir le confort et la paix. D'autre part, il nous semble que la lutte pour l'accès aux universités se déroule aussi, ici déjà dans une circonscription classiste et révolutionnaire, précisément en raison de la volonté de contester les pratiques de cet Appareil idéologique d'État et, même, d'accéder à la des instruments appropriés à la production de la théorie révolutionnaire – précisément le cœur du conflit AIE Escolar.

Ces spéculations ont cependant peu de valeur scientifique. Ce que l'histoire nous permet d'observer n'est rien d'autre que la manière dont s'est déroulée la lutte pour l'accès à l'enseignement supérieur. Ceci, absolument, nous exposons à la critique - et avec cela nous voulons nous concentrer sur l'adéquation des possibilités de la loi sur les quotas aux objectifs révolutionnaires indiqués qui devraient se concentrer sur l'AIE en question.

Il s'agit donc maintenant de décrire en lignes succinctes - même si lourdes - ce qui est aujourd'hui considéré comme un phénomène juridique, quelle place y occupe la loi des quotas et, surtout, comment il convient de l'affronter et de l'exploiter pour soutenir le processus. de la lutte prolétarienne au sein des universités.

Forme juridique : sujet de droit et idéologie juridique

Notons au passage que la loi des quotas n'est rien d'autre qu'une forme empruntée, et finie, à la lutte des classes autour de l'AIE-Escolar. Ce n'est plus une manière d'écrire l'histoire, comme le souhaitaient ceux qui ont fait mieux dans ces rapports de force et de pouvoir. C'est précisément la forme juridique qui nous a dit ce qui se passe sur le terrain dur de la lutte des classes. A lui seul, ce formulaire nous dira, à la fin de cet article, qui s'en est le mieux sorti autour de la contestation de la production idéologique dans l'enseignement supérieur – mais il nous indiquera aussi quelques perspectives d'action pour la transformation radicale. C'est précisément pour cette raison que l'intention de cette entrée est assez claire : nous voulons simplement souligner que le droit et l'idéologie juridique fonctionnent comme des formes de reproduction des rapports de production capitalistes.

Pour cela, il faut remonter dans certaines maisons et comprendre le droit comme une forme historique[Vi]. En ce sens, l'instrument épistémologique établi par Evgeny Pachukanis est essentiel pour nous.

Pachukanis (2017), s'appuyant sur la méthode marxienne, le matérialisme historico-dialectique, a démontré la congruence absolue entre la forme juridique et les relations d'échange. En résumé, on peut dire que la genèse de la forme du droit se trouve dans les relations d'échange. Ainsi, Naves (2000, p. 55) dit que « […] de la même manière que la société capitaliste se présente comme une « immense accumulation de biens », elle se constitue aussi comme une « chaîne ininterrompue de relations juridiques ».

Puisque, dans la société capitaliste, les sujets propriétaires établissent des relations mutuelles d'échange d'équivalents (marchandises), il faut pour cela que – plus que d'avoir un équivalent général qui projette la valeur du travail comme travail abstrait – que les échanges aient lieu par une opération juridique qui reconnaît l'accord de volontés équivalentes (car compacté par des sujets libres). Ainsi, la forme juridique est le paramètre essentiel de l'équivalence, sans laquelle il n'y a pas d'échange commercial à l'échelle industrielle.

En ce sens, l'aspect central qui constitue la forme juridique comme mode de représentation des intérêts de la classe dirigeante est précisément la constitution des individus en tant que « sujets de droit », libres, égaux et propriétaires. La forme juridique opérationnalise l'achat et la vente de la main-d'œuvre, aspect fondamental et fondateur du mode de production capitaliste, comme le révèle Marx. Concernant l'analyse marxienne, Celso Naoto Kashiura Jr. (2017, p. 93-94):

Marx signale, en effet, le lien étroit entre l'équivalence mercantile et l'équivalence subjective légale : le processus d'échange requiert des sujets de droit qui se reconnaissent comme porteurs d'une qualité identique, de volontés équivalentes, comme propriétaires de biens. C'est ce qu'on peut vérifier dans le texte du Capital, dans le fameux passage qui ouvre le chapitre II, du livre I, dans lequel Marx avertit que les marchandises ne peuvent aller d'elles-mêmes au marché et qu'il faut donc faire attention aux gardiens de marchandises, ou dans les derniers passages du chapitre IV du même livre, où Marx désigne la circulation marchande comme l'Eden des droits de l'homme, par opposition à l'usage de la production.

Donc, si la marchandise est la forme sociale identique des produits du travail qui s'échangent, comme le dit Marx, le sujet de droit est la forme sociale du gardien de la marchandise qui assure volontairement l'échange. Pachukanis (2017, p. 141-142), en ce sens :

De même que la multiplicité naturelle des qualités utiles du produit n'est dans la marchandise qu'une simple enveloppe de valeur, et que les aspects concrets du travail humain se dissolvent dans le travail humain abstrait, comme créateur de valeur, de même, la multiplicité concrète des rapports de l'homme à la chose apparaît comme la volonté abstraite du propriétaire, et toutes les particularités concrètes qui distinguent un représentant du genre Homo sapiens d'un autre se dissolvent dans l'abstraction de l'homme en général, comme sujet juridique.

La séparation absolue entre les travailleurs et les moyens de production – qui vient d'exister dans le capitalisme et en est l'impression la plus marquante – fait en sorte que ceux-ci, pour survivre, s'aliènent leur propre main-d'œuvre. Ainsi, acheteurs de force de travail, les capitalistes, et vendeurs de force de travail, les prolétaires, se retrouvent sur le marché pour concrétiser le rapport d'exploitation, qui sera occulté, à la fois, par les formes du droit, son idéologie et par formulaire de salaire. Ainsi, en qualifiant les individus de libres, égaux et propriétaires – d'eux-mêmes ou d'autres biens –, de « sujets de droit », la forme juridique occulte l'exploitation qui s'opère dans le processus d'achat et de vente de la force de travail, marchandise fondatrice du capitalisme. , puisque lui seul est capable de produire de la valeur.

À ce propos, Marcus Orione (2017, p. 144) souligne que : « Le passage du travail concret au travail abstrait correspondait au besoin d'une figure, sujet de droit, qui soit libre, égal et propriétaire (de son pouvoir). du travail, le seul moyen de production qui reste la propriété du travailleur). Dès lors, la figure du sujet de droit est fondamentale, pour que le processus d'abstraction de l'œuvre puisse s'achever. Ce n'est pas sans raison que la norme juridique est composée d'éléments tels que la généralité, l'impersonnalité et l'abstraction (elle vaut également pour tous, sans distinction, en plus de ne pas être conçue pour un cas concret). La liberté et l'égalité, en réalité, sont les éléments indispensables, dans le capitalisme, pour que la propriété se réalise ».

Ainsi, dans la mesure où il sert d'équivalent général des valeurs, à travers (i) l'uniformisation de la valeur travail et l'opération juridique « contrat », qui assure la reconnaissance de volontés équivalentes, et, plus que cela, (ii) à partir de la fonctionnalisation de l'achat et de la vente de la force de travail, la forme juridique remplit le rôle de fonctionnement de la société capitaliste sous ses deux formes indispensables corrélées, à savoir l'échange marchand et l'exploitation de la force de travail.

Márcio Bilharinho Naves (2014, p. 68-69) révèle que la forme-sujet juridique ne se constitue qu'avec la subsomption réelle du travail au capital, c'est-à-dire avec la constitution du mode de production capitaliste. Avec l'expropriation du travailleur direct, les conditions matérielles de l'avènement d'une équivalence subjective vraiment abstraite sont données. Voyons : « Le droit est une manière d'organiser la subjectivité humaine qui la rend capable d'exprimer la volonté, avec laquelle il est possible d'établir un circuit d'échanges dans lequel la subjectivité elle-même acquiert une nature marchande sans perdre son autonomie ».

Mais ce n'est que dans les conditions d'existence d'un mode de production spécifiquement capitaliste que l'individu peut apparaître dépourvu d'attributs et de qualités particulières qui le distinguent des autres hommes ; elle se présente comme pure abstraction, comme pure condensation d'une capacité volitive indifférenciée. […] On peut appeler cette équivalence subjective réelle, précisément parce qu'elle se réalise concrètement, pratiquement, matériellement inscrite dans la pratique des actes d'échange que la capacité volitionnelle autorise l'homme à accomplir en tant que sujet, c'est-à-dire que l'égalité se transforme en un réalité objective, observe Marx.

Dans sa Critique du programme de Gotha, Marx (2012, p. 31) n'hésite pas à observer l'égalité des droits, qui opère le travail humain inégal comme un travail social abstrait. En décrivant la société dans laquelle il y a échange de marchandises dans la production industrielle, il stipule qu'« une quantité égale de travail sous une forme est échangée contre une quantité égale de travail sous une autre forme » ; c'est-à-dire que l'échange des biens à l'échelle capitaliste exige qu'il y ait une égalisation des travaux, qui, sur le marché, prendra la forme marchandise, qui, de son côté, lui trouvera une valeur équivalente. Celui-ci est fonctionnalisé par la forme juridique, qui remplit le rôle de péréquation, en fonction de ce qui a été déclaré. D'emblée, il souligne que l'égalité des droits est, pour cette raison même, marquée par une « limitation bourgeoise », étant donné qu'il s'agit d'un « droit égal [qui] est un droit inégal pour un travail inégal » ; ceci parce que : « la loi, par sa nature, ne peut consister qu'en l'application d'une norme de mesure égale ; mais des individus inégaux (et ce ne seraient pas des individus différents s'ils n'étaient pas inégaux) ne peuvent être mesurés selon un égal étalon de mesure que lorsqu'ils sont observés d'un même point de vue, lorsqu'ils ne sont pris que sous un certain aspect, par exemple lorsque, dans le cas où il s'agit, ils ne sont considérés que comme des travailleurs et rien d'autre n'est vu en eux, tous les autres aspects sont ignorés ».

Nous avons donc démontré que la forme juridique sédimente les formes de rapports de production sous le capitalisme, rendant ainsi effective la domination de la bourgeoisie. Historiquement, en ce sens, ce n'est qu'avec l'avènement de l'économie industrielle que les intérêts de la classe dirigeante ont commencé à être protégés par la forme juridique, étant donné que dans le féodalisme et le régime esclavagiste, la domination politique et l'exploitation économique se faisaient immédiatement par la classe dominante, sans qu'il soit nécessaire de fétichiser ses formes. Ceci est essentiel pour la compréhension du droit, puisque sa fonction ne s'exerce qu'avec sa matérialité. À cet égard, Thévenin (2010, p. 57) : « La logique juridique est donc une logique qui doit pouvoir se matérialiser, s'exercer. C'est aussi montrer que le fonctionnement du droit et donc des catégories juridiques ne se définit que par sa fonction : la reproduction des rapports de production, qui exige, à la fois, un rôle de mystification [...] et de coercition ».

Si tout cela est vrai, nous pouvons conclure que les abstractions politico-juridiques remplissent la fonction de sédimentation des rapports de production ; et, en outre, que le processus de circulation des marchandises est nécessairement composé de ces abstractions issues de la pratique sociale, de la production et de la circulation, qui dimensionnent et fonctionnalisent la domination de la bourgeoisie.

Les mots de Flávio Roberto Batista (2013, p. 149) le disent mieux : « Le droit se situe dans ce contexte comme faisant partie de ces abstractions créées dans la pratique sociale pour permettre le bon fonctionnement des rapports de production dominants dans le mode de production capitaliste. La circulation des biens crée les abstractions les plus fondamentales du fonctionnement social, liées au cœur même de l'organisation des rapports de production, comme les notions mêmes de marchandise et d'échange, et toutes celles qui les entourent, comme la valeur d'échange ».

Avec les informations nécessaires sur la loi et ses engagements envers le mode de production capitaliste, nous sommes en mesure de procéder à l'analyse de la loi des quotas, une technique qui opérationnalise la forme juridique dans la réalité.

Particularité théorique de la loi sur les quotas

Comme nous l'avons vu, le tout social peut être représenté par un bâtiment qui a une base économique sur laquelle sont construits deux étages de la superstructure : l'idéologique et le juridico-politique. Les rapports de production capitalistes sont donc les fondements de cet édifice. Cependant, la loi a une capacité spécifique à imprégner et à être imprégnée par tous les étages de ce bâtiment. Nous expliquons : la loi règle – pas ultimement, il est vrai – les relations économiques, politiques, idéologiques, etc., cependant elle se laisse pénétrer par les intérêts économiques, politiques, idéologiques, etc. La loi est, alors, un étage spécifique du bâtiment social qui s'étale sur tous les étages comme des colonnes, leur donnant une forme qui épouse la base, mais la présence conforme à tous les niveaux ne le met pas à l'abri de recevoir des influences de chaque étage.

Le système juridique opère donc à partir de son abstraction fondamentale, la forme sujet du droit – abstraction qui superpose l'égalité et la liberté juridique aux inégalités et dominations réelles entre individus (Kashiura Jr., 2009, p. 177) –, et c'est précisément c'est elle qui nous sert à la continuité de ces notes. C'est qu'il s'agit d'une abstraction qui traverse tout l'édifice social, conformant les inégalités réelles à une égalité juridique abstraite mais réelle. C'est-à-dire que l'égalité juridique peut tolérer l'existence de discriminations et de préjugés, tant qu'ils ne nuisent pas à la devise centrale de sa raison d'être : permettre la dynamique d'échange de biens, y compris la main-d'œuvre elle-même.

kashiura jr. (2009, p. 178) l'explique avec maestria : « Ce qui importe, c'est que les agents économiques, ceux qui produisent et ceux qui consomment, ne se présentent libres de dépendances personnelles et de domination directe que dans ce qu'il est strictement nécessaire de maintenir sous forme de une relation d'échange de marchandises. Tout ce qui ne nuit pas à la viabilité de l'échange est recevable ».

En un mot, le capitalisme, aussi contradictoire soit-il, exige la coexistence de l'égalité juridique et des inégalités matérielles. Coexistence, ici, au sens le plus précis du terme, où aucune ne doit recouvrir l'autre, elles doivent donc vivre en harmonie : la première peut s'étendre jusqu'à recouvrir la seconde ; et ce dernier peut être réduit pour s'adapter au premier (Kashiura Jr., 2009, p. 193).

Là encore, la métaphore du bâtiment est utilisée : la loi, ce sont les colonnes, qui maintiennent les inégalités matérielles par l'égalité juridique formelle ; or, les inégalités matérielles – lorsqu'elles atteignent un point tel qu'elles compromettent la libre dynamique des échanges – peuvent provoquer un « renforcement » des piliers de l'égalité juridique. Dès lors, ce n'est que lorsque des inégalités concrètes mettent en péril le circuit des échanges fondé sur l'égalité, sur l'équivalence juridique, que ces discriminations sont « réparées » par la loi.

Suite à l'enseignement de Kashiura Jr. (2009, p. 194), dans le capitalisme post-fordiste ces discriminations sont de plus en plus inacceptables, non pour une avancée morale ou éthique, mais pour la détermination de la base. De nos jours, les avancées technologiques ont potentialisé une contradiction du capitalisme : les avancées technologiques prévoient une exclusion significative de la main-d'œuvre des pratiques de production, en même temps, ces mêmes avancées exigent un large contingent de consommateurs pour matérialiser la plus-value. Or, l'exclusion du travail génère des inégalités matérielles visibles et profondes, tandis que la radicalisation de la consommation exige l'égalité entre les sujets, pour qu'ils puissent – ​​se reconnaissant comme égaux – échanger des biens. Les inégalités concrètes sont, de façon contradictoire, exponentielles et moins tolérables.

Flávio Roberto Batista (2013, p. 240-241) est capable de synthétiser l'idée en termes théoriquement plus précis. Batista affirme que lorsque le salaire moyen n'est plus capable de promouvoir les moyens de subsistance du travailleur et de sa famille - lire : lorsque la force de travail marchande, la plus importante pour la reproduction de la sociabilité capitaliste - commence à être vendue de manière diffuse à un prix bien inférieur que sa valeur, le risque de troubler la logique de l'équivalence des échanges mercantiles est tel qu'il peut mettre en péril l'ensemble du mode de production, ainsi, le maintien de l'égalité juridique est indispensable au maintien des échanges mercantiles. Il appartient précisément aux « droits sociaux privés » de rétablir l'équivalence qui se perd lorsque la différence entre la valeur et le prix de la marchandise force de travail est profondément éloignée.

Discriminer la consommation selon la couleur de peau devient inacceptable. L'égalité juridique doit donc être respectée. Cela peut expliquer comment dans un passé récent, dans un Brésil qui avait aboli l'esclavage en 1888, la situation des Noirs n'a pas sensiblement changé : les ex-esclaves étaient, dès lors, juridiquement égaux à leurs anciens maîtres, bref, ils pouvaient, maintenant, vendent leur main-d'œuvre "librement", mais les préjugés raciaux demeurent.

Florestan Fernandes (2013, p. 105-108) explique : « On peut dire que, depuis le dernier quart du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, les grandes transformations historiques et sociales n'ont pas produit les mêmes bénéfices pour toutes les couches de la population. En fait, l'ensemble des transformations qui ont donné lieu à la « révolution bourgeoise », favorisant la mondialisation, la consolidation et l'expansion de l'ordre social concurrentiel, n'ont bénéficié collectivement qu'aux segments blancs de la population. Tout s'est passé, historiquement, comme s'il y avait deux mondes humains continus, mais étanches et aux destinations opposées. Le monde des Blancs a été profondément modifié par le boom économique et le développement social, liés à la production et à l'exportation du café, au début, et à l'accélération de l'urbanisation et de l'industrialisation, ensuite. Le monde des Noirs était pratiquement en marge de ces processus socio-économiques, comme s'il était à l'intérieur des murs de la ville, mais ne participait pas collectivement à sa vie économique, sociale et politique. Par conséquent, l'effondrement et l'extinction du régime servile n'ont pas signifié, immédiatement et à court terme, un changement dans les positions relatives des stocks raciaux présents dans la structure sociale de la communauté. Le système des castes a été légalement aboli. […] Il s'ensuit que l'inégalité raciale est restée inchangée, en ce qui concerne l'ordre racial inhérent à l'organisation sociale qui a légalement disparu, et que le modèle asymétrique des relations raciales traditionalistes (qui a donné aux « blancs » une suprématie presque totale et contraint les "le noir "à l'obéissance et à la soumission) a trouvé les conditions matérielles et morales pour se conserver en bloc".

Le domaine n'étant plus direct, la discrimination raciale ne jouait pas un rôle essentiel dans le mode de production, mais elle persistait, car, même si elle n'était pas fondamentale, elle ne constituait aucune menace pour la dynamique des échanges. Elle était tolérable du point de vue de la base et, par conséquent, l'égalité juridique ne s'imposait pas aux inégalités réelles.

Avec l'avancée du capitalisme, l'égalité juridique s'impose de force à la discrimination raciale, faisant même usage de l'Appareil (répressif) d'État, dans la mesure où celui-ci détermine le racisme comme un crime non cautionnable et imprescriptible passible d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à 5 ans d'isolement. Cependant, cette égalité juridique raciale imposée par la force ne touche pas aux inégalités structurantes du mode de production capitaliste, c'est-à-dire que l'inégalité face au capital n'est jamais corrigée (Kashiura Jr., 2009, p. 197).

Cependant, la loi ne s'est pas limitée à mettre en branle l'appareil pénal pour faire face à la discrimination ; il est allé plus loin et a apparemment sacrifié l'égalité juridique elle-même par la « discrimination positive » : « Les actions positives sont donc l'institutionnalisation de la discrimination "au contraire", qui cherche à promouvoir l'égalisation en favorisant ceux qui, dans un certain contexte, sont compris comme défavorable par discrimination, c'est-à-dire que des avantages légaux explicites sont établis en vue de rétablir l'égalité entre discriminés et non-discriminés » (Kashiura Jr., 2009, p. 199).

Enfin, nous arrivons à la politique des quotas, qui n'est rien d'autre qu'une des plus réussies de ces « discriminations positives ». Comme d'autres actions positives, la politique des quotas est plus proche des causes des préjugés raciaux que les mesures pénales ; cependant, même ainsi, il n'est pas capable d'abolir le moteur de la discrimination raciale, c'est-à-dire la structure sociale capitaliste qui sépare les exploités des exploiteurs et fonctionne sans difficultés avec la loi actuelle sur les quotas : « Ce qui est réalisé, c'est la mobilité sociale occasionnelle, qui c'est-à-dire la possibilité que les Noirs occupent des positions sociales autrefois occupées par les Blancs, mais la séparation en positions sociales disparates persiste » (Kashiura Jr., 2009, p. 201).

La loi des quotas opère une logique qui, à première vue, paraît simple. Désormais, il ne s'agit plus que d'une discrimination positive dans laquelle un sujet de droit n'est plus considéré comme un égal pour qu'avec ce mécanisme il puisse égaliser ses possibilités d'accès à l'université. La simple technicité de ce mécanisme masque, pour le juriste distrait, la complexité théorique de cette « inégalité » : l'inégalité ne surgit que pour garantir l'égalité juridique. Flávio Batista (2013, p. 258), dans ce sens, explique que tout droit social, même s'il semble contraire, n'est pas en mesure de rompre avec la forme juridique, car dans chaque droit, il est possible de voir directement sa fonction lié au mode de production capitaliste. Selon ses termes : « Les droits sociaux ne peuvent être des droits anticapitalistes – ou toute expression similaire que l'on entend adopter – car ils ne sont pas susceptibles de rompre la forme juridique du sujet de droit dont la prise en charge des droits et obligations juridiques est soumise à la principe d'équivalence dérivé de l'échange marchand; cette incapacité n'est pas autonome ou due à une insuffisance technico-juridique, mais renvoie à la perception qu'il est possible d'identifier, dans chaque droit social, le rôle joué dans la structure économique de reproduction de la valeur, c'est-à-dire dans le mode capitaliste de fabrication ».

Il est vrai que la loi des quotas remet en cause l'égalité juridique, mais cette contestation ne dépasse pas les limites de la forme juridique, elle continue d'obéir et de se soumettre à la logique d'équivalence de l'échange mercantile. Celso Kashiura Jr. explique que la loi des quotas ne rompt avec l'égalité juridique que pour rétablir l'égalité juridique : elle n'impose pas l'égalité par la force, comme l'appareil punitif, elle ne condamne pas l'inégalité, elle ne diségale que pour égaliser. Le risque pour l'égalité juridique – la forme juridique dans son ensemble – est tel que la loi cherche à relativiser cette égalité pour la préserver : « La radicalisation de l'inégalité a exigé une mesure extrême : la loi n'était pas seulement chargée de reconnaître l'inégalité comme seul moyen viable d'atteindre l'égalité. Promouvoir les inégalités implique d'accepter le risque de retomber dans le privilège » (Kashiura Jr., 2009, pp. 201-202).

Ceci explique pourquoi les théoriciens du droit traditionnel refusent d'accepter la loi des quotas : elle ne néglige pas les caractéristiques individuelles de chaque individu dans une compétition, au contraire, elle détermine des faveurs dues à des particularités personnelles, comme la couleur de peau ; elle déborde presque les limites de la forme juridique (KASHIURA JR., 2009, p. 203). Cette inégalité n'est tolérée, en fait, que partiellement par la forme juridique, puisque remédier aux inégalités sociales visibles est fondamental pour garantir la perpétuation des inégalités « invisibles » du capitalisme, c'est-à-dire : la ségrégation entre exploités et exploiteurs, vaincue par le « libre » d'achat et de vente de force de travail. Il faut que la logique de l'équivalence de la forme juridique reste crédible, reste en vigueur, pour que l'inégalité sociale structurelle puisse remplir sa fonction de reproduction de la valeur, c'est-à-dire de reproduction du mode de production lui-même. Maintenir, alors, la forme juridique est tellement indispensable que [si] on tolère de la supprimer même partiellement, pour l'assurer structurellement, lisez : pour que chacun puisse se voir comme libre d'aliéner sa force de travail et égal pour se laisser acheter .

Il s'avère que cet écart, même partiel, à l'égalité juridique implique un affaiblissement de la forme juridique, tandis que l'inégalité pour maintenir l'égalité juridique formelle et l'inégalité matérielle structurelle révèlent que l'égalité ne se construit pas par le droit. Toute péréquation légale apparente, même si elle opère en inégalisant des inégaux pour construire une prétendue égalité, périt dès lors qu'il est vérifié qu'elle n'existe que pour garantir l'inégalité matérielle structurelle nécessaire au mode de production capitaliste.

Bref, la loi des quotas opère à travers la forme juridique, apportant nécessairement l'inégalité intrinsèque au capitalisme, même si, en apparence, elle sert de mécanisme de péréquation.. Lutter pour ce droit est essentiel non pas en raison de sa propre capacité à garantir l'égalité par l'inégalité, car celle-ci n'existe pas ; mais pour le contenu que la loi des quotas met en avant lorsque la forme juridique est écartée de l'analyse, pour un bref instant : elle permet l'accès d'une partie [d'individus isolés], de la classe ouvrière, à l'importante partie de l'Ecole AIE.

Dans ce qui importe, donc, nous avons que la loi des quotas fait, à tout moment, référence, depuis sa technologie même, à la forme juridique et, en ce sens, à l'interpellation des individus (vous et moi) comme sujets de droit, pierre du processus de circulation des marchandises. Par conséquent, en soi, la loi des quotas doit être considérée comme faisant partie intégrante des abstractions les plus fondamentales créées par la pratique pour reproduire les conditions de la production capitaliste. Pas du tout, donc, la revendiquer comme un instrument de la lutte des classes risque d'être finalement assez stérile.

Cependant, en se balançant sur les contradictions du mode de production capitaliste, la loi des quotas ouvre une brèche, ou plutôt un large passage, à la lutte de la classe ouvrière sur et dans une partie des Appareils Idéologiques d'Etat. C'est qu'elle autorise l'entrée des membres – toujours dans cette condition individuelle maladroite – de la classe ouvrière dans un Appareil (AIE-École) qui, dans sa pratique même (idéologie secondaire, comme nous l'avons souligné), a toujours été guidé uniquement par la présence de membres des classes dirigeantes. Et c'est précisément pour cela que la loi des quotas nous intéresse, et doit être protégée par nous, sans jamais perdre de vue ses limites, qui sont même de la forme juridique dans son ensemble.

Enfin, nous le répétons : l'accès du prolétariat à cet Appareil Idéologique d'Etat - déjà traversé, comme tous, par la lutte des classes - doit faire basculer le rapport de force en faveur des ouvriers, qui, du fait de leurs propres pratiques, c'est-à-dire que la corporéité, l'action de classe, les discours, etc., éroderont l'idéologie dominante.

Réflexions finales

En fait, comme la forme juridique est une abstraction nécessaire du et vers le capital, ce que sa manifestation révèle, c'est la forme fermée de la lutte des classes, telle que racontée par et pour la classe dirigeante.

« L'histoire – nous dit Althusser (2022, p. 214) – telle qu'on la conçoit communément, c'est l'histoire des résultats comme étapes du devenir de la forme du présent, c'est l'histoire des résultats retenus par l'histoire : c'est pas l'histoire des résultats inexistants […] ». Par là, Althusser veut nous dire que « l'autre histoire, celle des ombres et des morts », c'est-à-dire de ce que les masses exploitées, opprimées ont construit, fait et combattu, ne se révèle pas dans les apparences : elle doit, donc, être ressuscité.

La lutte de la classe ouvrière - dans sa meilleure facette, c'est-à-dire classiste et révolutionnaire - ne peut donc être comptabilisée, du moins dans le capitalisme, sinon par le droit, qui cherchera, en dernière instance, à reproduire les conditions de production, et anéantissant ainsi le différend en question. La forme juridique comme dernière tranchée des relations de propriété.

On a voulu faire un tout petit effort ici : revivre le mauvais côté de cette histoire. En d'autres termes, montrer que la lutte de la classe ouvrière pour l'École AIE est – du moins elle devrait l'être – une lutte qui veut désarmer l'idéologie dominante, et, pour cela, veut toucher le cœur de son système nerveux. Le bon côté, comme il a été écrit, se révèle comme une lutte sans passion pour les droits, qui, en fait, ne peut même pas être mise en œuvre. Aseptique même dans sa forme. Nous le combattons – puisque la fissure, large, est déjà ouverte.

Un dernier mot. Le bon lecteur sait que notre effort n'est pas un hasard. C'est Marx qui a « donné vie à toute une histoire refoulée », un « devenir sans résultat » (Althusser, 2022, p. 214), lorsqu'il écrit dans son La misère de la philosophie, qui est toujours du mauvais côté que l'histoire progresse. Simple effort pour continuer ce qui ne peut être arrêté.

*Ari Marcelo Solón Il est professeur à la Faculté de droit de l'USP. Auteur, entre autres, de livres, Chemins de la philosophie et de la science du droit : connexion allemande dans le développement de la justice (Prismes).

*Murilo Amadio Cipollone étudie le droit à l'USP.

*Lucas Oliveira Menditi do Amaral étudie le droit à l'USP.

Références


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ORIONE, M. 2017. La légalisation de la classe ouvrière – une lecture du point de vue de la lutte des classes. Dans Droit du travail : réinterprétations, résistances (pp. 141-154). São Paulo : LTR.

PACHUKANIS, E. 2017. A tthéorie générale du droit et marxisme et essais choisis (1921-1929). São Paulo : Sundermann.

THÉVENIN, N.-É. 2010. Idéologie juridique et idéologie bourgeoise. Chez MB Naves, Présence d'Althusser (pp. 53-76). Campinas : Unicamp.

notes


[I] Même si le délai est passé, la révision de la loi sur les quotas est en cours de traitement urgent à la Chambre des députés. Cependant, l'opposition au gouvernement, en particulier les parlementaires de gauche, n'a l'intention de voter sur la proposition que l'année prochaine, craignant la possibilité d'un revers lors du vote de la législature en cours. Bien que la prévision de réévaluation de la politique des quotas ait déjà expiré, il n'y aura pas de changement juridique si cela n'est pas fait d'ici la fin de l'année. La commission de juristes créée à la Chambre en 2020 pour proposer des améliorations à la législation contre le racisme a souligné la nécessité de prolonger la loi sur les quotas, en livrant le rapport en novembre 2021. Comme il y a des projets déjà déposés et prêts à être votés, ils ne seront pas déposée à la fin de la législature. Il convient de noter que ces projets sont variés, marqués par des déboires, comme celui du député Kim Kataguiri (DEM-SP), qui interdit "la discrimination positive pour l'admission dans les établissements d'enseignement basée sur la couleur, la race ou l'origine", et plus progressistes, comme celle de la députée Maria do Rosário (PT-RS), qui visent à étendre la politique des quotas.

[Ii] Voir à ce sujet : GONZÁLES, L. Pour un féminisme afro-latino-américain. Rio de Janeiro : Zahar, 2020.

[Iii] Dans un premier temps, il dit que « si l'État est le produit du caractère inconciliable des contradictions de classe, s'il est une force qui au-dessus de la société etde plus en plus aliénés de la société", alors il est évident que l'émancipation de la classe opprimée est impossible non seulement sans une révolution violente, mais aussi sans l'extermination de cet appareil de pouvoir d'État créé par la classe dominante et dans lequel elle s'incarne dans cette « aliénation ». Plus loin dans le texte, il suggère que « le "pouvoir répressif spécifique" de la bourgeoisie contre le prolétariat, d'une poignée de riches contre des millions de travailleurs, doit être remplacé par un "pouvoir répressif spécifique" du prolétariat contre la bourgeoisie ( la dictature du prolétariat). (Lénine, 2017, p. 29)

[Iv] Cela devient clair quand on note qu'au cours de son ascension vers le pouvoir de l'État, la bourgeoisie a entrepris (et continue de le faire) la lutte de classe au sein et au-dessus des AIE - à la fois contre l'idéologie de la classe dirigeante qu'elle a déposée et contre l'idéologie de la classe qu'elle subjugue. Voyons. « Elle [la bourgeoisie] n'a réussi à les conquérir [que les AIE] (puisqu'elles existaient avant et servaient l'ancienne classe dominante ; par exemple, l'Église, l'école, la famille, la médecine, etc.) au cours et au prix d'une très longue et très dure lutte des classes. Dès lors, son existence n'a rien du simple résultat d'une décision, correspondant à un plan préconçu, parfaitement conscient de ses objectifs. Elle est le résultat d'une longue lutte de classe, à travers laquelle la nouvelle classe se constitue en classe dominante, s'empare du pouvoir d'État puis, installée au pouvoir, s'efforce de conquérir les appareils idéologiques d'État existants, de les relocaliser et de jeter les bases d'une les nouveaux appareils dont il a besoin ». (Althusser, 2019, p. 154). [Italique dans l'original]

[V] « Comme nous l'avons remarqué, lorsque la philosophie et l'idéologie coexistent dans un lieu, il y a lutte, et non pas une lutte arbitraire, mais une lutte nécessaire, liée, en définitive, à la lutte des classes. Et, s'il y a lutte, il y a forcément un parti qui sert les intérêts de la science et un autre qui les exploite au profit de l'idéologie dominante. La science n'est donc pas neutre, puisque, dans son intimité, elle poursuit ce combat en faveur ou contre des valeurs auxquelles elle sert de point d'appui ou d'alibi ». (Althusser, 2019, p. 146).

[Vi] À cet égard, Naves (2000, p. 40) : « Le critère qui guide la démarche de Pachukanis est la possibilité pour la théorie de pouvoir analyser la forme juridique comme une forme historique, permettant d'appréhender le droit comme un phénomène réel. Pachukanis introduit ainsi dans le champ de l'analyse juridique le principe méthodologique développé par Karl Marx dans l'Introduction à la critique de l'économie politique […] ».

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