Par BENICIO VIÉRO SCHMIDT*
Commentaires sur les événements récents
Avec la fin de l'opération Lava Jato, avec le démantèlement du groupe des procureurs, après sept ans de va-et-vient, les crimes de corruption suivent à nouveau les procédures normales. Tous ceux qui veulent la fin de l'incarcération en deuxième instance sont contents. Reste à savoir quelles autres mésaventures subiront la lutte contre la corruption au Brésil. La fin de la task force Curitiba et São Paulo coïncide avec la révélation de dialogues suspects entre les procureurs et entre eux et le juge de l'époque Sérgio Moro, avant et pendant le déroulement du procès contre l'ancien président Lula.
Après la réouverture du Congrès, le débat sur l'aide d'urgence a repris. Le gouvernement propose trois versements de deux cents reais. L'opposition promet de se battre pour plus de versements et des frais mensuels plus élevés. Le soi-disant bonus d'inclusion productive (BIP) est proposé comme une innovation gouvernementale dans le cadre de la clause de calamité du pacte fédératif, qui permettrait de maintenir l'aide sans rayer le plafond des dépenses.
D'autre part, le ministre de l'Economie Paulo Guedes lui force la main pour tenter d'imposer le CPMF. Si cette taxe est recréée, il y aura des répercussions liées aux exonérations salariales pour certains secteurs économiques, ce qui obligera le Congrès à adopter des décisions très difficiles. Pendant ce temps, l'inflation montre ses griffes dans l'augmentation du prix du pétrole, du gaz de cuisine et du carburant en général. La courbe d'inflation est ascendante, ce qui pourrait entraîner, peut-être dès le mois prochain, une hausse du taux d'intérêt actuel, la plus faible depuis de nombreuses années.
Le sénateur Tarso Jereissati, leader de nombreuses initiatives au sein du PSDB, a déclaré dans toutes les lettres que le parti ne sera pas avec Bolsonaro en 2022, citant même des noms qui, selon lui, seraient des candidats probables : les gouverneurs du Rio Grande do Sul et de São Paulo, mais aussi Luciano Huck. Nous verrons si la position de Tarso Jereissati prévaudra dans les mouvements du Parti social-démocrate brésilien.
Parmi les priorités présentées par le pouvoir exécutif au Congrès national, peu après l'élection du Bureau de la Chambre et du Sénat, figurent l'exclusion de la légalité et la formation immédiate de la commission mixte budgétaire. Cette commission a été installée mercredi 10 février et sera présidée par la députée Flávia Arruda (PL-DF). Il convient également de noter que parmi les élus au Sénat et à la Chambre fédérale, il n'y a aucun représentant des États de São Paulo, Rio Grande do Sul, Paraná et Santa Catarina. En d'autres termes, il y a un déficit de représentation dans l'extrême sud et l'État le plus important du Brésil reste à l'extérieur.
Dans la situation actuelle, il y a des pressions de plusieurs sources, principalement de Centrão, pour une réforme ministérielle. Il est bon de rappeler que sur les vingt-trois ministres, seuls sept sont liés à des partis politiques, dont trois affiliés à des partis politiques qui ne forment pas la base solide du gouvernement. Les bases objectives d'une réforme ministérielle sont données.
Enfin, rappelons que la question environnementale reste une contrepartie pour le Brésil. La commission environnementale établie en Europe par l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, a opposé son veto à la participation du Brésil. L'appartenance à ce comité est une condition condition sine qua non pour l'entrée du Brésil dans l'OCDE, l'objectif du gouvernement Paulo Guedes-Jair Bolsonaro. Outre ce veto, un puissant fonds scandinave a annoncé qu'il exclurait de son portefeuille Cargill, ADM et Bunge, trois les fonds qui exportent du soja et d'autres protéines du Brésil. C'est un autre signe que l'exportation de soja brésilien à l'étranger dépendra des actions du Brésil pour se conformer aux paramètres établis par l'OCDE. Une défaite pour le pays, indiquant en revanche que le traitement de la question environnementale ne changera ici que par des pressions extérieures.
*Benicio Viero Schmidt est professeur de sociologie à la retraite à l'UnB. Auteur, entre autres livres, de L'État et la politique urbaine au Brésil (LP&M).