Par BENÍCIO VIERO SCHMIDT*
Commentaires sur les événements récents
La pandémie continue de progresser à des niveaux alarmants. Le Brésil est devenu le détenteur du record du monde du nombre de victimes par jour. La succession du ministre de la Santé Eduardo Pazuello par le docteur Marcelo Queiroga s'est faite au détriment du mouvement commandé par le centre en faveur du docteur Ludhmila Hajjar, une action démentie par le président de la République.
Encore une fois, il y a des doutes sur le programme d'études d'un nouveau ministre. Il affirme, par exemple, être inscrit en doctorat de bioéthique depuis douze ans. Selon la loi brésilienne, toute personne qui ne soutient pas sa thèse pendant plus de quatre ans est à la retraite. Le cours auquel il est inscrit est également suspecté. Il s'agit d'un accord très inhabituel entre le Conseil fédéral de médecine et l'Université de Porto. Le cours fonctionne avec un seul professeur qui vient au Brésil de temps en temps. Par conséquent, nous avons à nouveau la possibilité d'un mensonge idéologique dans le programme d'un ministre déjà nommé.
La plupart des gouverneurs, agissant de manière unifiée, ont fait pression pour le remplacement du ministre Pazuello et en faveur de la vaccination de masse, se plaignant de la non-contraction de vaccins en quantités suffisantes. En outre, la pression de l'ONU augmente sur le Brésil, en raison du rôle que le pays a assumé en tant que propagateur mondial de souches variantes du virus COVID-19.
Une autre question importante qui est en cours sans faire la une des journaux est la réforme politique. Une grande partie des députés souhaitent la création de la « circonscription », un modèle dans lequel les plus votés seraient élus quel que soit le quotient proportionnel de leurs partis. Ils se battent également pour le rétablissement de coalitions pour les élections législatives. C'est une tradition brésilienne que chaque élection ait une nouvelle législation. Ces propositions vont à l'encontre des attentes selon lesquelles les changements en vigueur à partir de l'élection de 2018 seraient maintenus, retirant les partis avec peu de voix de la répartition du fonds électoral.
L'Organisation économique pour le développement (OCDE) a créé un comité de surveillance de la corruption au Brésil au moment où la fin de l'opération Lava Jato a été annoncée. Le Brésil devrait réagir en continuant de punir les corrompus et surtout ceux qui font grève contre l'intérêt public.
La réunion du Copom du 17 mars a relevé le taux d'intérêt de base (Selic) de 2% à 2,75%. C'est une reconnaissance de la pression de l'inflation à la hausse.
Enfin, la relève. La reprise des droits politiques de Lula dépend toujours d'un vote au STF. Mais on peut déjà observer quelques symptômes intéressants, comme l'agrégation de volontés aussi disparates que celles de Delfim Neto et du PSOL qui désignent Lula comme leur candidat favori pour les élections de 2022. Une convergence vraiment extraordinaire. L'effet Lula repositionne la situation du gouverneur João Doria, qui envisage désormais de se représenter. Bien que les effets de la présence de Lula sur la scène électorale soient encore loin d'être fixés, il est probable qu'il apportera plus d'encouragement et moins de fragmentation aux prochaines élections.
*Benicio Viero Schmidt est professeur de sociologie à la retraite à l'UnB. Auteur, entre autres livres, de L'État et la politique urbaine au Brésil (LP&M).