La Commune de Paris, une alternative possible

Josef Albers, Hommage au carré : Deux blancs entre deux jaunes, 1958
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Par MARCELLO MUSTO*

La Commune de Paris a changé la conscience ouvrière et sa perception collective

Les bourgeois de France avaient toujours tout réussi. Depuis la Révolution de 1789, ils étaient les seuls à s'enrichir en période de prospérité, tandis que la classe ouvrière devait régulièrement faire les frais des crises. Mais la proclamation de la Troisième République ouvrirait de nouveaux horizons et offrirait l'opportunité d'inverser ce cours. Napoléon III avait été vaincu et capturé par les Allemands à la bataille de Sedan le 2 septembre 1870.

Des élections nationales ont lieu et Adolphe Thiers est nommé chef de l'exécutif, avec le soutien d'une large majorité légitimiste et orléaniste. Dans la capitale, cependant, où le mécontentement populaire était plus grand qu'ailleurs, les forces républicaines et socialistes radicales ont réussi. La perspective d'un gouvernement conservateur qui laisserait inchangées les injustices sociales, prêt à faire peser le fardeau de la guerre sur les plus défavorisés et cherchant à désarmer la ville, a déclenché une nouvelle révolution le 18 mars. Thiers et son armée n'avaient d'autre choix que de s'enfuir à Versailles.

La lutte et le gouvernement

Pour assurer la légitimité démocratique, les insurgés ont décidé d'organiser immédiatement des élections libres. Le 26 mars, une écrasante majorité de Parisiens (190.000 40.000 contre 70 85 voix) votent en faveur des candidats qui soutiennent la révolte, et 15 des XNUMX élus se déclarent favorables à la révolution. Les XNUMX représentants modérés du à gauche des maires [parti des maires], un groupe formé par d'anciens présidents de certains arrondissements [districts], a démissionné immédiatement et n'a pas rejoint le conseil communal ; peu après, quatre radicaux les rejoignent.

Les 66 membres restants, qui ne se distinguaient pas facilement en raison de leur double affiliation politique, représentaient une grande variété de postes. Parmi eux se trouvaient près de 20 républicains néo-jacobins (dont les célèbres Charles Delescluze et Félix Pyat), une dizaine de partisans d'Auguste Blanqui, 17 membres de l'Association internationale des ouvriers (dont des mutualistes partisans de Pierre-Joseph Proudhon et des collectivistes proches de Karl Marx, souvent en désaccord) et un couple d'indépendants.

La plupart des chefs de la Commune étaient des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière, et 14 appartenaient à la Garde nationale. En effet, c'est le comité central de la Commune qui a confié le pouvoir à la Commune – prélude, en l'occurrence, à une longue série de désaccords et de conflits entre les deux organes.

Le 28 mars, un grand nombre de citoyens se sont rassemblés aux abords du Hôtel de ville pour commémorer l'installation de la nouvelle assemblée, qui prend officiellement le nom de Commune de Paris. Bien qu'elle ne dura pas plus de 72 jours, elle fut l'événement politique le plus important de l'histoire du mouvement ouvrier au XIXe siècle, ravivant l'espoir d'une population épuisée par des mois de misère. Des comités et des groupes de soutien à la Commune voient le jour dans les quartiers populaires, et chaque recoin de la métropole est le théâtre d'initiatives pour exprimer la solidarité et planifier la construction d'un monde nouveau. Montmartre a été surnommée la « citadelle de la liberté ».

L'un des sentiments les plus courants était le désir de partager avec les autres. Des militantes comme Louise Michel ont illustré l'esprit d'abnégation. Victor Hugo écrit qu'elle « a fait ce que font les grandes âmes libres. … Elle a glorifié les écrasés et les opprimés. Mais ce n'est pas l'impulsion d'un chef ou d'une poignée de figures charismatiques qui fait vivre la Commune, sa principale marque de fabrique est bien sa dimension collective. Des femmes et des hommes volontairement unis pour mener à bien un projet commun de libération. L'autonomie gouvernementale n'était plus considérée comme une utopie. L'émancipation était considérée comme la tâche essentielle.

La transformation du pouvoir politique

Deux des premiers décrets d'urgence pour endiguer la misère galopante sont le gel des loyers (on dit que « la propriété doit apporter sa part de sacrifices ») et la vente d'objets de moins de 20 francs par des prêteurs sur gage. Neuf commissions collégiales devaient également remplacer les ministères de la guerre, des finances, de la sécurité générale, de l'éducation, de la subsistance, du travail et du commerce, des affaires étrangères et des services publics. Un peu plus tard, un délégué a été nommé à la tête de chacun d'eux.

Le 19 avril, trois jours après des élections partielles pour pourvoir 31 sièges devenus presque immédiatement vacants, la Commune a adopté une Déclaration au peuple français qui contenait une « garantie absolue de la liberté individuelle, de la liberté de conscience et de la liberté du travail », ainsi que « l'intervention permanente des citoyens dans les affaires communes ». Il a déclaré que le conflit entre Paris et Versailles « ne peut se terminer par des compromis illusoires », et que le peuple a le droit et « l'obligation de se battre et de gagner ! ».

Plus significatives encore que ce texte – une synthèse quelque peu ambiguë pour éviter les tensions entre les différentes tendances politiques – sont les actions concrètes par lesquelles le roturiers ils se sont battus pour une transformation totale du pouvoir politique. Un ensemble de réformes qui ne concernaient pas seulement les modalités, mais la nature même de l'administration politique.

La Commune assurait la révocabilité des élus et le contrôle de leurs actes par des mandats contraignants (bien que cela ne suffise nullement à résoudre la question complexe de la représentation politique). Les fonctions judiciaires et autres fonctions publiques, également soumises à un contrôle permanent et à la possibilité de révocation, ne devraient pas être attribuées arbitrairement, comme par le passé, mais décidées à la suite d'un concours ou d'élections ouvertes.

L'objectif évident était d'empêcher que la sphère publique ne devienne le domaine des politiciens professionnels. Les décisions politiques n'étaient pas reléguées à de petits groupes de fonctionnaires, mais devaient être prises par le peuple. Les armées et les polices cesseraient d'être des institutions séparées du corps social. La séparation de l'Église et de l'État était aussi une condition condition sine qua non.

Mais la vision du changement politique allait encore plus loin. Le transfert du pouvoir entre les mains du peuple était nécessaire pour réduire drastiquement la bureaucratie. La sphère sociale devait prévaloir sur la politique – comme l'avait déjà soutenu Henri de Saint-Simon – pour que la politique cesse d'être une fonction spécialisée et s'intègre progressivement à l'activité de la société civile. Le corps social reprendrait ainsi des fonctions transférées à l'État.

Renverser le système existant de domination de classe ne suffisait pas, la domination de classe en tant que telle devait être éteinte. Tout cela aurait façonné la vision de la République de la Commune comme une union d'associations libres, véritablement démocratiques, favorisant l'émancipation de toutes ses composantes. Cela aurait contribué à l'autonomie gouvernementale des producteurs.

La priorité des réformes sociales

La Commune considérait la réforme sociale comme encore plus cruciale que le changement politique. C'était la raison d'être de la Commune, le baromètre de sa fidélité à ses principes fondateurs et l'élément clé qui la différenciait des révolutions qui l'ont précédée en 1789 et 1848. La Commune a adopté plus d'une mesure à connotation de classe évidente.

Les délais de paiement de la dette ont été reportés de trois ans, sans frais d'intérêt supplémentaires. Les expulsions pour non-paiement des loyers ont été suspendues et une ordonnance a permis la réquisition de logements vides pour les personnes sans toit au-dessus de la tête. Il était prévu de raccourcir la journée de travail (des dix heures initiales aux huit heures prévues à l'avenir), la pratique répandue d'imposer des amendes illicites aux travailleurs simplement comme une mesure de réduction des salaires a été interdite sous peine de sanctions, et les salaires minima ont été fixés à un niveau respectable.

Autant que possible a été fait pour augmenter l'approvisionnement alimentaire et réduire les prix. Le travail de nuit dans les boulangeries a été interdit et plusieurs entrepôts municipaux de viande ont été ouverts. Des aides sociales de diverses natures ont été étendues aux secteurs les plus fragiles de la population – par exemple, les banques alimentaires pour les femmes et les enfants abandonnés – et des discussions ont eu lieu sur la manière de mettre fin à la discrimination entre les enfants légitimes et illégitimes.

Tous les roturiers ils croyaient sincèrement que l'éducation était un facteur essentiel de l'émancipation individuelle et de tout changement social et politique sérieux. L'activité scolaire devrait devenir gratuite et obligatoire pour les filles comme pour les garçons, l'enseignement d'inspiration religieuse laissant place à un enseignement laïc selon des lignes rationnelles et scientifiques. Les commissions spécialement désignées et les pages de presse ont présenté de nombreux arguments convaincants pour investir dans l'éducation des femmes. Pour devenir un véritable « service public », l'éducation doit offrir des chances égales aux « enfants des deux sexes ».

En outre, « les distinctions fondées sur la race, la nationalité, la religion ou la position sociale » devraient être interdites. Les premières initiatives pratiques ont accompagné ces avancées théoriques, et dans plus d'un arrondissement des milliers d'enfants de la classe ouvrière sont entrés pour la première fois dans les bâtiments scolaires et ont reçu des fournitures scolaires gratuites.

La Commune adopta également des mesures à caractère socialiste. Il décrète que les ateliers abandonnés par les patrons qui ont fui la ville, avec des garanties d'indemnisation à leur retour, seront remis aux associations coopératives ouvrières. Théâtres et musées, ouverts gratuitement à tous, sont collectivisés et placés sous la direction de la Fédération des artistes, présidée par le peintre et infatigable militant Gustave Courbet. Environ 300 sculpteurs, architectes, lithographes et peintres (dont Édouard Manet) ont participé à cette organisation – un exemple envisagé dans la fondation d'une « Fédération des 'Artistes' » qui réunissait des acteurs et des personnalités du monde de l'opéra.

Toutes ces actions et dispositions ont été introduites en seulement 54 jours, dans une ville qui souffrait encore des effets de la guerre franco-prussienne. La Commune n'a pu faire son œuvre qu'entre le 29 mars et le 21 mai, au milieu d'une résistance héroïque aux attentats de Versailles qui a nécessité aussi une grande dépense d'énergie humaine et de moyens financiers. La Commune n'ayant aucun moyen de coercition à sa disposition, nombre de ses arrêtés ne sont pas appliqués uniformément sur le vaste territoire de la ville. Cependant, ils ont révélé un effort remarquable pour remodeler la société et ont ouvert la voie à un changement possible.

Une lutte collective et féministe

La Commune était bien plus que les actes votés par son assemblée législative. Il a même aspiré à redessiner l'espace urbain. Cette ambition s'est manifestée par la décision de démolir la colonne Vendôme, considérée comme un monument de la barbarie et un symbole condamnable de la guerre, et de séculariser certains lieux de culte en les livrant à l'usage de la communauté.

C'est grâce à une extraordinaire participation des masses et à un solide esprit d'entraide que la Commune a persisté le plus longtemps possible. Les clubs révolutionnaires qui ont surgi dans presque tous les arrondissements joué un rôle notable. Ils étaient au moins 28, représentant l'un des exemples les plus éloquents de mobilisation spontanée.

Ouverts tous les soirs, ils offraient aux citoyens la possibilité de se réunir après le travail pour discuter librement de la situation sociale et politique, voir ce que leurs représentants avaient réalisé et suggérer des solutions alternatives aux problèmes quotidiens. Ce sont des associations horizontales, qui favorisent la formation et l'expression de la souveraineté populaire, ainsi que la création de véritables espaces de fraternité et de fraternité, où chacun peut respirer l'air enivrant de la maîtrise de son destin.

Dans cette trajectoire émancipatrice, il n'y avait pas de place pour la discrimination nationale. La citoyenneté communale s'étend à tous ceux qui luttent pour son développement et les étrangers jouissent des mêmes droits sociaux que les Français. Le principe d'égalité était évident dans le rôle éminent joué par trois mille étrangers actifs dans la Commune. Leó Frankel, un membre hongrois de l'Association internationale des travailleurs, n'a pas seulement été élu au conseil de la commune, il a également été son « ministre » du Travail – l'un de ses postes clés. De même, les Polonais Jarosław Dąbrowski et Walery Wróblewski étaient des généraux à la tête de la Garde nationale.

Les femmes, bien que n'ayant pas encore le droit de voter ou de participer au conseil communal, jouaient un rôle essentiel dans la critique de l'ordre social. Dans de nombreux cas, ils ont transgressé les normes de la société bourgeoise et affirmé une nouvelle identité en opposition aux valeurs familiales patriarcales, dépassant l'intimité domestique pour s'engager dans la sphère publique.

L'Union des femmes pour la défense de Paris et le soin des blessés, dont les origines doivent en grande partie à l'activité inlassable d'Elisabeth Dmitrieff, membre de la Première Internationale, qui a joué un rôle central dans l'identification des batailles sociales stratégiques. Les femmes ont obtenu la fermeture des bordels agréés, obtenu la parité entre les enseignants masculins et féminins, inventé la devise « salaire égal pour un travail égal », exigé des droits égaux dans le mariage et la reconnaissance des syndicats libres, et promu des chambres exclusivement féminines dans les syndicats.

Lorsque la situation militaire s'aggrave à la mi-mai, avec les troupes de Versailles aux portes de Paris, les femmes prennent les armes et forment leur propre bataillon. Beaucoup ont rendu leur dernier soupir sur les barricades. La propagande bourgeoise les a soumis aux attaques les plus cruelles, les qualifiant de « pyromanes » [«les pétroleuses"] et les accusant d'avoir incendié la ville lors de batailles de rue.

Centraliser ou décentraliser ?

La vraie démocratie qui roturiers cherchait à établir était un projet ambitieux et difficile. La souveraineté populaire exigeait la participation du plus grand nombre de citoyens possible. Dès la fin mars, Paris assiste à la multiplication des commissions centrales, des sous-comités locaux, des clubs révolutionnaires et des bataillons de soldats, qui accompagnent le duopole déjà complexe du conseil communal et du comité central de la Garde nationale.

Ce dernier avait maintenu le contrôle militaire, agissant souvent comme un véritable contre-pouvoir au conseil. Alors que l'implication directe de la population était une garantie essentielle de la démocratie, la multiplicité des pouvoirs en jeu rendait le processus décisionnel particulièrement difficile et signifiait que la mise en œuvre des décrets était une affaire alambiquée.

Le problème des relations entre l'autorité centrale et les organisations locales a conduit à un certain nombre de situations chaotiques, parfois paralysantes. Le délicat équilibre est complètement rompu lorsque, face à l'urgence de la guerre, à l'indiscipline au sein de la Garde nationale et à l'inefficacité croissante du gouvernement, Jules Miot propose la création d'un Comité de sécurité publique de cinq personnes, conformément au modèle dictatorial de Maximilien. en 1793.

La mesure a été approuvée le 1er mai, à une majorité de 45 voix contre 23. Ce fut une erreur dramatique, qui marqua le début de la fin d'une nouvelle expérience politique et scinde la Commune en deux blocs opposés.

Le premier d'entre eux, composé de néo-jacobins et de blanquistes, penchait pour la concentration du pouvoir et, in fine, pour la primauté de la dimension politique sur la dimension sociale. La seconde, comprenant une majorité de membres de l'International Working Men's Association, considérait la sphère sociale comme plus importante que la politique. Ils considéraient qu'une séparation des pouvoirs était nécessaire et insistaient pour que la république ne remette jamais en cause les libertés politiques.

Coordonné par l'infatigable Eugène Varlin, ce dernier bloc rejette brusquement les dérives autoritaires et ne participe pas aux élections du Comité de salut public. Selon lui, la centralisation des pouvoirs entre les mains de quelques individus contredirait catégoriquement les postulats fondateurs de la Commune, puisque ses élus ne possédaient pas la souveraineté - qui appartenait au peuple - et n'avaient pas le droit de l'accorder à un corps particulier. .

Le 21 mai, lorsque la minorité participe à nouveau à une séance du conseil communal, une nouvelle tentative est faite pour construire l'unité dans ses rangs. Mais il était déjà trop tard.

La Commune synonyme de révolution

La Commune de Paris est brutalement écrasée par les armées de Versailles. Pendant le semaine de saignement, la semaine sanglante entre le 21 et le 28 mai, un total de 17 25 à XNUMX XNUMX citoyens ont été massacrés. Les dernières hostilités ont eu lieu le long des murs du cimetière du Père Lachaise. Un jeune Arthur Rimbaud a décrit la capitale française comme "une ville lugubre, presque morte". Ce fut le massacre le plus sanglant de l'histoire de France.

Seuls 6 43.522 réussirent à s'exiler en Angleterre, en Belgique et en Suisse. Le nombre de prisonniers capturés était de 13.500 XNUMX. Une centaine d'entre eux ont été condamnés à mort après des procès sommaires devant des tribunaux militaires, et XNUMX XNUMX autres ont été envoyés en prison ou aux travaux forcés, ou déportés vers des régions reculées comme la Nouvelle-Calédonie. Certains qui s'y sont rendus ont sympathisé et partagé le sort des chefs algériens de la révolte anticoloniale Mokrani, qui avait éclaté en même temps que la Commune et qui avait également été noyée dans le sang par les troupes françaises.

Le spectre de la Commune a intensifié la répression antisocialiste à travers l'Europe. Faisant fi des violences sans précédent dans l'Etat de Thiers, la presse conservatrice et libérale accuse le roturiers des pires crimes et exprima son grand soulagement devant la restauration de « l'ordre naturel » et de la légalité bourgeoise, ainsi que sa satisfaction devant le triomphe de la « civilisation » sur l'anarchie.

Ceux qui avaient osé violer l'autorité et s'attaquer aux privilèges de la classe dirigeante étaient punis de manière exemplaire. Les femmes sont à nouveau traitées comme des êtres inférieurs, et les ouvriers, aux mains sales et calleuses, qui ont osé prétendre gouverner, sont réintroduits dans les postes auxquels ils sont jugés les mieux adaptés.

Et pourtant, l'insurrection à Paris a renforcé les luttes ouvrières et les a poussées dans des directions plus radicales. Au lendemain de sa défaite, Eugène Pottier écrivait ce qui allait devenir l'hymne le plus célèbre du mouvement ouvrier : « Unissons-nous tous, et demain / L'Internationale / Ce sera l'humanité ! ["Groupons-nous, et demain / L'Internationale / Sera le genre humain!🇧🇷

Paris avait montré que l'objectif devait être de construire une société radicalement différente du capitalisme. Désormais, même si « le temps des cerises » [Le temps des cerises] (pour reprendre le titre des vers célèbres du commun Jean-Baptiste Clément) jamais revenu sur ses protagonistes, la Commune incarne l'idée de changement sociopolitique et sa mise en pratique. Elle est devenue synonyme du concept même de révolution, d'une expérience ontologique de la classe ouvrière. Dans La guerre civile en France, Karl Marx déclarait que cette « avant-garde du prolétariat moderne » avait réussi à « unir les travailleurs du monde à la France ».

La Commune de Paris a changé la conscience des ouvriers et leur perception collective. 150 ans plus tard, son drapeau rouge continue de flotter et nous rappelle qu'une alternative est toujours possible. Vive la Commune !

Marcello Musto est professeur à l'Université de York (Toronto). Auteur, entre autres livres, de le vieux marx (Boitempo)

Traduction: Fernando Lima das Neves.

 

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