Par OTAVIO Z. CATELANO*
La fin des coalitions proportionnelles va changer la configuration des partis politiques au Brésil
Le nombre élevé de partis au Brésil est un problème qui fait partie des conversations quotidiennes sur la politique. Récemment, le Congrès a approuvé la fin des coalitions pour les élections proportionnelles (amendement constitutionnel 97/2017), une mesure qui a le potentiel de réduire le nombre de partis au fil des ans, comme l'a exposé Jairo Nicolau dans un texte publié dans l'Observatoire des élections/UOL.
Les coalitions pour les élections proportionnelles fonctionnaient de telle sorte que les votes des partis de la coalition s'additionnaient. Ainsi, les petits partis pourraient former des alliances pour survivre en politique. Avec la fin de cette possibilité, les candidats aux postes proportionnels – les conseillers, par exemple – ont tendance à concentrer leurs forces dans quelques partis.
Graphique 1. Nombre moyen de parties contestant conseiller(s) par commune

Le graphique 1 montre le nombre moyen de partis en lice pour les postes de conseiller dans les municipalités brésiliennes au cours des années 2012, 2016 et 2020. Cette année, il y a une réduction drastique de cette moyenne, ce qui montre la force de la nouvelle règle. Cependant, il existe des différences entre les grandes et les petites municipalités. En appliquant la coupe de 200 XNUMX électrice(s) – chiffre utilisé par le TSE pour définir quelles communes auront un second tour dans la course à la mairie (o) –, il est possible d'observer que les villes qui dépassent cette barre ont un nombre moyen plus élevé de parties dans la course .
Graphique 2. Nombre moyen de partis en lice pour les postes de conseiller(s) par commune – Extrait : 200 mille électrice(s)

Dans le graphique 2, on peut voir que dans les grandes communes, le nombre moyen de partis en lice dans les conseils municipaux a également diminué en 2020, mais reste supérieur à celui observé dans les petites communes. Une des explications de ce phénomène est la limite des candidatures par liste : pour le poste de conseiller (a), chaque parti ne peut lancer qu'un nombre de candidatures correspondant à 150% du nombre de postes à pourvoir (selon la loi nº 9.504 /1997 ). Autrement dit, dans une ville qui compte dix sièges à la Chambre, un parti ne peut lancer que 15 candidatures. Dans les grandes municipalités, les partis ont tendance à ne pas remplir complètement leurs listes. Par conséquent, il existe un plus grand « marché » de votes, ouvrant l'espace pour que davantage de sous-titres entrent dans le conflit.
Dans les grandes municipalités, le nombre moyen de sièges disponibles dans les conseils municipaux est de 23,8, variant entre 15,9 et 31,7. Si l'on sépare les municipalités qui ont 15 sièges ou moins, comme le montre le graphique 3, le nombre moyen de partis contestant les vacances dans les législatures municipales est encore plus petit, atteignant 6,7 partis en 2020. En revanche, cette année, les municipalités de 16 sièges ou plus ont une note moyenne de 20,2 sous-titres contestés.
Graphique 3. Nombre moyen de partis en lice pour conseiller(s) par commune – Extrait : 15 sièges à la Chambre

En termes de stratégie, les partis s'adaptent à la nouvelle règle. Les tendances sont doubles. Premièrement, que le nombre de sous-titres dans les compétitions diminue avec le temps. Deuxièmement, que ces partis lancent le plus grand nombre possible de candidatures, pour réduire les effets de la fin des coalitions.
Enfin, on ne peut ignorer le fait que le Brésil a le système de partis le plus fragmenté au monde. Ainsi, la fin des coalitions proportionnelles ne peut saper la force d'un parti que dans certaines régions, et il peut survivre s'il a de la force dans d'autres. Ainsi, une autre évolution possible pour les années à venir est un processus de régionalisation des partis politiques brésiliens.
*Otavio Z. Catelano est étudiant à la maîtrise en sciences politiques à Unicamp.
Initialement publié le Observatoire des élections 2020 de l'Institut de la Démocratie et de la Démocratisation de la Communication (INCT/IDDC).