La tentative de coup d'État

Image : Manifeste collectif
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Par MARCELO AITH*

L'enquête approfondie menée par la police fédérale montre que le Brésil était au bord d'un coup d'État

Ces derniers jours, le Brésil a été surpris par l'opération Countercoup de la police fédérale, qui a abouti à l'arrestation de quatre soldats de l'armée liés aux forces spéciales, connus sous le nom de « enfants noirs », ainsi que d'un officier de la police fédérale. Parmi les personnes arrêtées figurent le général de brigade Mário Fernandes (en réserve), le lieutenant-colonel Hélio Ferreira Lima, le major Rodrigo Bezerra Azevedo, le major Rafael Martins de Oliveira et le policier fédéral Wladimir Matos Soares. Les arrestations étaient basées sur une enquête détaillée qui révèle un plan complexe visant à perpétrer un coup d'État au Brésil.

Selon le rapport d'enquête, les personnes impliquées envisageaient de « rétablir l'ordre public » par des actions militaires, sous prétexte de lutter contre une prétendue menace à la démocratie. L'objectif central du plan était de contrôler les trois pouvoirs du pays et d'inverser le résultat des élections présidentielles de 2022.

La planification stratégique des putschistes comprenait l'arrestation de ministres du Tribunal suprême fédéral (STF) et des actions contre le président élu Luiz Inácio Lula da Silva et le vice-président Geraldo Alckmin. Mário Fernandes est désigné comme l'un des principaux organisateurs, avec le plan appelé « Punhal Verde Amarelo ». Il y avait aussi l'intention de créer un « Bureau de crise » pour consolider le coup d'État, avec la participation de hauts militaires comme Augusto Heleno et Braga Netto.

Le rapport du PF détaille également l'utilisation de techniques clandestines pour surveiller les autorités, comme le ministre Alexandre de Moraes, y compris les tentatives d'assassinat. Les enquêtes indiquent que les soldats des forces spéciales ont utilisé des technologies d'anonymisation pour rendre difficile l'identification des personnes impliquées.

Des personnalités de haut rang apparaissent également dans les enquêtes. Le président de l'époque, Jair Bolsonaro, aurait examiné un projet de décret visant à soutenir le coup d'État, tandis que le général Estevam Theophilo participait à des réunions pour discuter du soutien militaire nécessaire. En outre, des agents de la police fédérale, comme Wladimir Matos Soares, sont accusés d'avoir fourni des informations sur la sécurité du président élu.

La décision d'ordonner la détention préventive des personnes impliquées reposait sur des facteurs critiques mis en évidence par l'enquête de la police fédérale et ratifiés par le ministre Alexandre de Moraes. Parmi les principales raisons figurent :

Gravité des crimes : Les personnes interrogées sont accusées d'avoir planifié des actes extrêmement graves, tels qu'une tentative de coup d'État, la surveillance et l'assassinat éventuel d'autorités et l'arrestation de ministres du STF.

Dangerosité des personnes impliquées : Les personnes enquêtées sont décrites comme membres d'une organisation criminelle dotée d'une capacité opérationnelle importante pour commettre des actes de violence et de subversion de l'ordre démocratique.

Risque de continuité des activités criminelles : le maintien de la liberté des personnes faisant l'objet d'une enquête représentait un risque concret de continuité du complot putschiste.

Entrave à la justice : Il y avait un risque de destruction de preuves et d'intimidation de témoins, justifiant une arrestation pour garantir une enquête criminelle.

Planification et coordination militaires : Le haut niveau de planification et de coordination, avec des techniques militaires et clandestines, a renforcé la nécessité d'une détention préventive pour interrompre les activités criminelles.

Ces motivations ont été jugées suffisantes par le ministre Alexandre de Moraes pour justifier la mesure extrême de détention préventive, dans le but de protéger l'ordre public et de garantir l'efficacité de l'enquête pénale en cours. La décision de Moraes est-elle correcte ?

L'ordonnance de détention préventive nécessite le respect d'exigences légales spécifiques établies par le Code de procédure pénale. Dans le cas de la tentative de coup d'État, la décision de détention préventive reposait sur des éléments répondant à ces exigences.

Les conditions légales suivantes sont requises pour la détention préventive :

Preuve de la matérialité et preuves suffisantes de la paternité : Pour que la détention préventive soit ordonnée, il doit y avoir des preuves de la matérialité du crime et des preuves suffisantes de la paternité. Dans le cas présent, l’enquête a présenté des preuves solides d’un plan détaillé visant à déstabiliser le gouvernement et à renverser l’État de droit démocratique ; 

Garantie de l'ordre public : La détention préventive peut être justifiée par la nécessité de garantir l'ordre public. Dans ce cas, la dangerosité des personnes enquêtées et la gravité des actions envisagées, telles que la surveillance et l'assassinat possible des autorités, ont été considérées comme des menaces importantes pour l'ordre public ; 

Commodité de l'enquête pénale : Une autre exigence est la commodité de l'enquête pénale, qui vise à éviter la destruction de preuves ou l'intimidation de témoins. La décision a mis en évidence le risque concret d'entrave à la justice si les personnes faisant l'objet d'une enquête restaient libres, justifiant la détention préventive pour garantir la collecte efficace des preuves et ; 

Garantir l’application du droit pénal : une détention préventive peut être ordonnée pour garantir que le droit pénal soit effectivement appliqué, en particulier lorsqu’il existe un risque de fuite des personnes faisant l’objet d’une enquête. Compte tenu de la notoriété des personnes impliquées et de la complexité du plan, la possibilité d'une évasion était considérée comme un risque réel.

L'enquête approfondie menée par la police fédérale montre que le Brésil était au bord d'un coup d'État. Des circonstances extraordinaires ont empêché l'exécution du plan, garantissant le maintien de la démocratie. Cet épisode renforce la nécessité d’une vigilance constante pour préserver l’État de droit démocratique. Plus jamais de dictature militaire. Vive la démocratie !

*Marcelo Aith est avocat pénaliste titulaire d'une maîtrise en droit pénal de la PUC-SP.


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