La vie est un mot très court

Elizabeth Blackadder, Paysage italien, 1960
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Par DANIEL BRÉSIL*

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À l’heure des médias, où Internet accélère les temps de lecture et exige de plus en plus la rapidité de l’information, l’art d’écrire des histoires concises et originales est de plus en plus recherché, mais rarement réussi. Dans l'océan de histoires courtes qui inonde les réseaux, on contourne les archipels de blogs littéraires, on croise des bancs de micro-récits, et on esquive bien des détritus flottant dans des courants de lieux communs.

C'est pourquoi c'est toujours un immense plaisir de terminer la lecture d'un volume de nouvelles écrites avec ingéniosité et art, où l'originalité des thèmes et la profondeur psychologique contrastent avec l'économie de l'écriture. La vie est un mot très court, de Mário Baggio (Penalux, 2024), est une île lumineuse au milieu de l'océan susmentionné.

Baggio est un nouvelliste dévoué, avec cinq livres publiés. Artisan doté d'une imagination fabuleuse, il surprend à chaque étape. La grande majorité des histoires de ce volume font moins de trois pages, certaines dépassant à peine une demi-page. Les voix narratives alternent, les personnages ne se répètent jamais et les intrigues sont époustouflantes.

Courtes sans être superficielles, tranchantes sans gaspiller l'acier, comme des poignards, les histoires de Baggio couvrent un large éventail de sentiments. Ils peuvent être violents, mais aussi lyriques. Profondément réaliste, mais sans renoncer au fantastique. Parfois ils semblent cyniques, d’autres fois ils bougent. Parfois ils semblent confessionnels, parfois ils révèlent une analyse détaillée de la faune humaine et de ses contradictions.

La maîtrise de l'auteur nous permet d'éprouver un ensemble de sensations et de surprises, avec des images qui nous restent longtemps après la lecture. La vie est un mot très court est l'une des grandes sorties de l'année, et établit de nouveaux paramètres, élevant la barre de l'excellence littéraire de quelques centimètres supplémentaires. Baggio est déjà l’un des meilleurs écrivains de nouvelles travaillant dans ce pays. Écrivains en herbe, lisez et apprenez ! Anciens combattants, lisez et réapprenez ! Lecteurs avertis, à déguster sans modération.

* Daniel Brésil est écrivain, auteur du roman costume de rois (Penalux), scénariste et réalisateur de télévision, critique musical et littéraire.

Référence


Mario Baggio. La vie est un mot très court. São Paulo, Penalux, 2024, 222 pages. [https://amzn.to/3URq7dY]


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