Notes sur la première édition française de Capital – II

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Par RODRIGO MAIOLINI REBELLO PINHO*

Marx n'a pas seulement accompagné la traduction française de son livre, il est allé beaucoup plus loin : il l'a entièrement réécrit.

l'aventure éditoriale

Abordons maintenant « l'aventure éditoriale exceptionnelle » (Gaudin, 2018, p. 37) qu'a été le processus d'élaboration de l'édition française.[I]. Continuons avec les paroles des agents eux-mêmes : ici, les lettres échangées par Marx avec Engels, avec son gendre Paul Lafargue, avec ses filles et avec son éditeur Maurice Lachâtre[Ii].

Mais rappelons d'abord que la traduction du Livre I dans d'autres langues faisait déjà l'objet de l'attention de Marx avant même sa première publication en 1867. Dans la correspondance avec Engels et avec d'autres destinataires, la question se posait au moins depuis 1865. doute que l'intention de Marx était que, en règle générale, le lecteur lise l'ouvrage dans sa propre langue sans avoir à consulter une autre édition dans une langue étrangère ; Nous verrons la seule exception ci-dessous : le lecteur germanophone devra utiliser l'édition française.

Marx accordait une attention particulière au public français. Dès qu'il se rendit à Hambourg pour remettre le Livre I à son éditeur (pour la première édition allemande), il exprima le désir qu'il soit ensuite publié en français, à Paris. Il dit à son correspondant (Ludwig Büchner) le 1er mai 1867 :

« La raison pour laquelle je vous écris personnellement est la suivante : je veux que la chose soit publiée en français aussi, à Paris, après sa publication en Allemagne. Moi-même, je ne peux pas y aller, du moins pas sans risque, puisque j'ai été expulsé de France, d'abord sous Louis Philippe, et une seconde fois sous Louis Bonaparte (Président), et enfin j'ai sans cesse attaqué M. Louis pendant mon exil à Londres. Je ne peux donc pas personnellement aller scruter un traducteur [Marx demande alors à son correspondant de nommer quelqu'un qui convienne à la tâche, car il n'aurait pas le temps de le faire lui-même, et, à la fin, ajoute :] Je considère que c'est Il est de la plus haute importance d'émanciper les Français des vues erronées sous lesquelles Proudhon, avec sa petite bourgeoisie idéalisée, les a enterrés […] Je suis constamment confronté aux conséquences les plus répugnantes du proudhonisme[Iii]» (Marx, 2010. V. 42, p. 368).

La recherche d'un traducteur approprié a duré jusqu'en 1872. Entre-temps, sont envisagés voire initiés le projet (sans le mener à bien) : Élie Reclus, Moses Hess, Joseph Card et Charles Keller.

Keller, par exemple, envoie même à Marx un manuscrit avec la traduction du chapitre II du livre I du Capital (qui est Le processus d'échange en allemand et des échanges en français). Marx, le 18 octobre 1869, rendit le manuscrit avec ses corrections et commenta ce qui suit à son gendre Paul Lafargue et à sa fille Laura (qui servaient d'intermédiaires avec Keller) :

« Paul et Laura, […] dites à M. Keller qu'il peut continuer. Dans l'ensemble, je suis satisfait de sa traduction, bien qu'elle manque d'élégance et soit très négligente. Il fera mieux de m'envoyer chaque chapitre par votre intermédiaire. Quant au chapitre IV, je dois le subdiviser […] En allemand on utilise le mot 'Processus' (processus) pour les mouvements économiques, comme on dit processus chimique, si je ne me trompe pas. Il le traduit par « phénomènes », ce qui est absurde. S'il ne trouve pas un autre mot, il doit toujours le traduire par 'mouvement' ou quelque chose d'analogue » (Marx, 2010a, V. 43, p. 359/360).

Trois commentaires sur cette lettre.

Premièrement, il contient ce que Marx attendait d'une traduction. Qu'elle était élégante, soignée et rigoureuse dans le respect des catégories utilisées. Contrairement à Engels, Marx n'affirme nullement une nécessité supposée inéluctable de sacrifier le sens de l'original.

Deuxièmement, il annonce un changement dans la structure du livre I. Ici, nous avons déjà la nouvelle qu'il subdiviserait le chapitre IV dans l'édition française, ce qu'il est effectivement venu faire, démontrant que les modifications qu'il a promus dans l'ouvrage n'étaient pas aléatoires, mais prévu. .

Troisièmement, concernant la catégorie « processus » (dont le sens était rapproché, dans la lettre précitée, de celui de « mouvement »), Marx fait un ajout dans l'édition française, dans une note de bas de page, qui n'a pas été reproduite par Engels dans le 4e édition allemande et, par conséquent, il n'est pas inclus dans les éditions brésiliennes. Cet ajout a été fait dans l'élément très important « Le processus de travail » inséré dans le chapitre « Le processus de travail et le processus de valorisation », dans la partie où il parle des « [...] éléments simples dans lesquels le processus de travail est en panne… » et insère la note de bas de page suivante :

"En allemand, Processus d'arbitrage (processus de travail). Le mot « processus », qui exprime un développement considéré dans ses conditions réelles dans son ensemble, appartient depuis longtemps au langage scientifique de toute l'Europe. En France, il a d'abord été introduit de manière timide sous son nom latin. traiter. Puis elle s'est glissée, dépouillée de ce déguisement pédant, dans des livres de chimie, de physiologie, etc., et dans quelques ouvrages de métaphysique. Elle finira par obtenir sa lettre de naturalisation complète. Notons au passage que les Allemands, comme les Français, dans le langage courant, utilisent le mot procès dans son sens juridique » (Marx, 1872/1875 et 2018, p. 77)[Iv]

Qu'est-ce donc que le processus pour Marx ? C'est « un développement considéré dans ses conditions actuelles comme un tout ». Nous avons donc là un important ajout de contenu. Cet ajout peut même aider à expliquer le changement de titre du Livre I : dans l'édition allemande, c'est « Le procès de production du capital » ; dans le français, « Le développement de la production capitaliste ».

Revenons sur le chemin qui a conduit à la parution de la 1ère édition française. C'est vers la fin de 1871 et le début de 1872 que Marx renonce à avoir Keller comme traducteur. L'avertissement qu'il retarderait la traduction de l'ouvrage parce qu'il devait d'abord terminer un livre de médecine était apparemment la goutte d'eau (cf. Marx dans Bouffard et al., 2018, p. 77).

Peu de temps après, avec l'intermédiaire de la fille et du gendre de Marx, Laura et Paul Lafargue, l'éditeur fut trouvé : Maurice Lachâtre. rara avis: un éditeur » (in Gaudin, 2018, p. 23). Lachâtre, Paul et Laura logeaient au même étage et établissement (Hôtel de France), à Sán Sebastián, en exil, après la défaite infligée à la Commune de Paris (Lachâtre in Bouffard et al. p. 85).

Le contrat conclu avec l'éditeur pour la publication de l'ouvrage est signé le 13 février 1872[V]. Marx considérait qu'il était essentiel qu'il s'agisse d'une édition « populaire bon marché » ; il fait alors insérer dans le contrat une exigence, une clause qui impose à l'éditeur l'obligation de publier une édition accessible aux « petits échanges ». Pour Marx, c'était au premier plan que l'œuvre devait être financièrement accessible à la classe ouvrière.

Le contrat signé par Karl Marx et Maurice Lachâtre, daté du 13 février 1872. Source : Gaudin, 2019, p. 179. Avec l'aide de Charles Longuet (qui deviendra bientôt le gendre de Marx), un traducteur est enfin trouvé : Marx choisit Joseph Roy, qui traduira à partir des manuscrits de la deuxième édition allemande qui lui sera envoyée. (Marx, 2010a, V. 44, p. 283 et 327 ; Gaudin, 2019, p. 81). Le fait que Marx ait estimé avoir réussi à traduire Feuerbach en français a été décisif pour son choix.

Le dialogue de Marx avec son éditeur et traducteur n'a jamais été simple. L'une des raisons était leur éloignement du lieu de publication et les uns des autres : l'auteur était à Londres ; le traducteur, à Bordeaux ; l'éditeur, d'abord à San Sebastián, puis en Belgique, puis en Suisse ; et la publication de l'ouvrage eut lieu à Paris. S'adressant à Marx le 17 février 1872, Lachâtre décrit avec éclat ce tableau singulier :

« Monsieur et illustre philosophe […] Un destin singulier préside à la création de ce livre, car sa traduction en français est une véritable création ! L'auteur est hors-la-loi et vit dans les brumes de la Tamise ; l'éditeur fut également banni, il échappa comme par miracle à trois bandes d'assassins envoyées pour l'abattre le jour infernal du 24 mai[Vi]. Celui qui nous a mis en contact, votre gendre, lui aussi hors-la-loi, emporté par tous les vents de la persécution, suivi de votre fille bien-aimée et de la pauvre chère enfant dont la santé fragile vous cause à tous tant d'inquiétudes » (Lachâtre in Bouffard et al., 2018, p. 75-76)

La distance entre les agents impliqués dans le processus de traduction, de révision et de publication du livre a également été soulignée plus tard par Marx à la fin de l'édition française, dans un errata dont il a justifié la présence dans les termes suivants :

«L'auteur, le traducteur et l'éditeur étant éloignés du lieu d'impression, la correction définitive du Capital est devenue assez difficile. Donc, au cours de l'ouvrage certains défauts se sont glissés que le lecteur rectifiera sans regret. La liste des errata ne concerne, à quelques exceptions près, que la première section du livre […] » (Marx, 1872/1875 et 2018, p. 351).

Mais la distance entre toutes les personnes impliquées n'était pas le seul obstacle. Les exigences portées par l'éditeur, Maurice Lachâtre, dérangent Marx, et la traduction trop littérale de Joseph Roy, pour qui Marx montre qu'il a plus d'estime, entraîne un travail énorme.

Le portrait de Marx publié dans l'ouvrage, réalisé par le peintre Adolphe Dervaux. Source : Marx, 2018, p. 05.

Chez l'éditeur, les conflits avaient les causes les plus variées : l'insistance sur la publication d'un portrait de Marx (qui, on le voit plus haut, parut effectivement dans l'édition française - Marx, 2010a, V. 44, pp. 347 et 578, par exemple); les retards continus dans la publication des fascicules de l'ouvrage, qui se sont accentués à partir du moment où l'entreprise de Lachâtre a subi l'intervention de l'État, avec la nomination d'un administrateur judiciaire qui a cherché à différer la publication des fascicules, ce qui a rendu Marx encore plus envisager de le poursuivre; également le défaut d'envoi des fascicules déjà imprimés au traducteur, afin qu'il puisse vérifier les modifications apportées et adapter la traduction des fascicules qui suivraient ; mais, surtout, on soulignera le dialogue sur le contenu d'une lettre-réponse auquel souscrira Lachâtre dans la publication, puisqu'il contribue à éclairer la façon dont Marx pensait les questions de méthode.

En vue de la publication de l'ouvrage par tranches périodiques, il avait été convenu que, pour la première d'entre elles, Marx écrirait une lettre à publier en fac-similé, servant de « préface » de la main de l'auteur – un autographe – la qui serait (et était) suivie d'une lettre de réponse de Lachâtre. Non seulement la simple présence dans l'œuvre d'une réponse signée de Lachâtre, mais surtout son contenu, contredit Marx. Il devait donc proposer des changements, afin que Lachâtre n'expose pas les lecteurs à des jugements erronés sur son œuvre et sa façon de penser.

Mais regardons d'abord l'autographe, la lettre que, le 18 mars 1872, Marx écrivit pour la publication de son éditeur :

« Londres, 18 mars 1872.

Au citoyen Maurice La Châtre,

Cher citoyen,

J'applaudis votre idée de publier la traduction de 'Das Kapital'' dans les numéros périodiques. Sous cette forme l'œuvre sera plus accessible à la classe ouvrière, et pour moi cette considération prévaut sur toutes les autres. Voici le beau côté de votre médaille, mais voici l'inverse : la méthode d'analyse que j'utilisais et qui n'avait pas encore été appliquée aux questions économiques, rend la lecture des premiers chapitres très ardue et il est à craindre que le public français , toujours impatient de conclure, avide de connaître le rapport entre les principes généraux et les questions immédiates qui le passionnent, il ne se décourage que parce qu'il n'aura pas pu, d'abord, aller plus loin.

C'est un inconvénient contre lequel je ne peux rien dire, si ce n'est pour avertir et prévenir les lecteurs assoiffés de vérité. Il n'y a pas de voie royale pour la science et la seule chance d'atteindre ses sommets lumineux est celle qui n'a pas peur de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés.[Vii]» (Marx, 1872/1875 et 2018, p. 07)

Autographe original de Marx. Source : Gaudin, 2019, p. 90.

Deux conclusions découlent de cet autographe de Marx : la première est que les principaux destinataires de l'ouvrage étaient les classes populaires ; la seconde, que Marx était conscient que le travail impliquait des difficultés, qui étaient principalement au début et résultaient de la méthode utilisée pour traiter la question; cependant, il encourageait fortement le lecteur à affronter et à surmonter les obstacles sur son chemin.

Revenons maintenant au dialogue sur le contenu de la lettre de réponse de l'éditeur.

Suggérant à Lachâtre des informations à mettre dans sa réponse et éclaircissant des aspects de l'ouvrage, Marx lui dit, le 07 mars 1872 :

« Il sera utile de dire (de votre côté), dans la première partie, que la traduction a été faite selon le manuscrit de la deuxième édition allemande, dont la publication débutera dans quelques semaines.

Entre nous. Mon éditeur allemand vous imite en publiant la deuxième édition dans des périodiques.

J'espère que le livre ne vous coûtera pas de nouvelles persécutions. La méthode est tout à fait différente de celle appliquée par les socialistes français et autres. Je ne prends pas pour point de départ des idées générales telles que l'égalité, etc., mais commence au contraire par l'analyse objective des rapports économiques tels qu'ils sont, et c'est pourquoi l'esprit révolutionnaire du livre ne se révèle que progressivement. Ce que je crains, au contraire, c'est que l'aridité des premières analyses aliène le lecteur français… » (Marx dans Gaudin, 2019, p. 85)

Alors, déjà au courant de l'ébauche de la réponse rédigée par Lachâtre, Marx signale une erreur et propose la correction, disant ainsi à son éditeur, le 20 mars 1872 :

"Dans le dernier paragraphe ces mots sont rectifiés 'ils ne seront pas retenus dans leur lecture pour exposer nos méthodes analytiques'. Il y a un malentendu ici. je je n'expose pas ma méthode mais appliquez-le, mais son application, dans les premiers chapitres, à l'analyse de 'marchandise','la valeur','l'argent' est, de par la nature même de la chose, un peu difficile à suivre.

Mais c'est facile à changer : "ils ne se laisseront pas arrêter dans leur lecture par l'application de notre méthode d'analyse aux premières notions d'économie politique qui, par leur nature même, sont très abstraites" - ou quelque chose comme ça - nous dirions ont terminé les préliminaires… » (Marx dans Gaudin, 2019, p. 97)

Le lendemain, 21 mars 1872, Marx déclare à Lafargue :

« La Châtre est un abominable charlatan. Il perd du temps avec des choses absurdes (par exemple sa lettre en réponse à mon autographe, dans laquelle j'étais obligé de lui proposer des modifications) » (Marx in Bouffard et al., 2018, p. 80).

Ci-dessous suit la version finale de la lettre-réponse que Lachâtre envoya à Marx un « dimanche matin », le 24 mars 1872, (Lachâtre in Bouffard et al., 2018, pp. 81-82), et qui fut publiée au fur et à mesure qui dans l'édition française (Marx, 1872/1875, p. 08) :

AU CITOYEN KARL MARX

[...]

Votre livre "Ô Capital" vous a attiré tant de sympathies parmi les classes populaires en ALLEMAGNE, qu'il était naturel qu'un éditeur français ait l'idée de donner à son pays la traduction de cet ouvrage magistral.

La RUSSIE a devancé la FRANCE, il est vrai, dans la reproduction de cet important ouvrage ; mais notre pays aura l'heureuse fortune d'avoir la traduction faite d'après le manuscrit de la seconde édition allemande, avant même sa parution en ALLEMAGNE, et révisée par l'auteur.

La France pourra revendiquer la plus grande part dans l'initiation des autres peuples à vos doctrines, car ce sera notre texte qui servira à toutes les traductions qui seront faites du livre, en ANGLETERRE, en ITALIE, en ESPAGNE, en AMÉRIQUE, où que soient les hommes de progrès, avides de connaître et désireux de propager les principes qui doivent régir les sociétés modernes de l'ancien et du nouveau monde.

Le mode de publication que nous avons adopté, par tranches de dix CENTAVOS, aura cet avantage, celui de permettre à un plus grand nombre de nos amis d'acquérir votre livre, les pauvres ne pouvant payer la science qu'avec l'obole ; votre but sera atteint : rendre votre travail accessible à tous.

Quant à la crainte que vous exprimez de voir les lecteurs s'arrêter devant l'aridité des questions économiques traitées dans les premiers chapitres, l'avenir nous dira si elle était justifiée.

Il faut espérer que les personnes qui acquerront votre ouvrage, ayant pour objet principal l'étude des doctrines économiques, ne se laisseront pas retenir dans leur lecture par l'application de vos méthodes analytiques ; chacun d'eux comprendra que les premiers chapitres d'un livre d'économie politique doivent être consacrés à des raisonnements abstraits, préliminaires obligés aux questions brûlantes qui passionnent les esprits, et qu'on ne peut arriver que graduellement à la solution des problèmes sociaux traités dans les chapitres suivants ; tous les lecteurs voudront vous suivre, – c'est ma conviction, – jusqu'à la conclusion de vos magnifiques théories » (Lachâtre in Marx, 1872/1875, p. 08)

On voit donc que ce n'est que sur le dernier paragraphe de la lettre que se concentrait l'objection que Marx avait lancée, lorsqu'il soulignait qu'il n'exposait pas sa méthode dans l'ouvrage, mais l'appliquait. Lachâtre a alors tenu compte de l'objection de Marx et a modifié ce passage comme demandé. Or, le reste de la lettre et, principalement, l'affirmation catégorique de Lachâtre selon laquelle ce serait l'édition française qui servirait de référence pour les traductions futures, n'a fait l'objet d'aucune remise en cause, montrant que Marx était d'accord avec ce qui était dit.

Puisque nous avons déjà suivi la relation, quelque peu conflictuelle, entre l'auteur et l'éditeur, intéressons-nous à celle, plus complète, qui s'est développée entre l'auteur et le traducteur. Un dégoût partagé pour l'éditeur, des mentions de difficultés dans le processus de traduction et de publication, des problèmes de réception des fascicules imprimés, des retards dans la traduction de Roy (qui se marie au cours de celle-ci, après avoir affronté des difficultés familiales - Roy in Bouffard et al . , 2018, p. 83), telles sont les questions que traite la correspondance de Roy avec Marx. Nous soulignons ici ceux liés à la traduction et à la publication de l'ouvrage.

Par exemple, dans une lettre de Roy à Marx[Viii], écrit le 14 mars 1872, afin d'exposer les difficultés qu'il a rencontrées pour traduire l'ouvrage, il réfléchit sur les différences entre la langue allemande et les langues latines, dans les termes suivants :

« Ce n'est pas que la traduction présente de sérieuses difficultés, mais elle en présente une multitude de petites qui arrêtent chaque pas. En principe, le français, du fait de son origine latine, contient une multitude de mots sans analogie pour l'ouïe et la vue, même si le sens qu'ils expriment est analogue. En conséquence, les correspondances entre les idées ne se trouvent pas dans la langue, et de ce point de vue l'allemand est de loin supérieur. Vous le savez aussi bien et mieux que moi ; mais, malgré votre parfaite connaissance de notre langue, peut-être ne sentez-vous pas aussi bien que nous une autre difficulté, qui ne se surmonte pas facilement. Dans une œuvre comme la vôtre, les mêmes mots sont forcément répétés très souvent. Cette répétition choque l'oreille, en français, infiniment plus qu'en allemand, car on ne peut pas les utiliser aussi facilement où l'on veut » (Roy in Bouffard et al., 2018, p. 78/79).

En plus de montrer que les distinctions entre les différents « groupes linguistiques », pour ainsi dire, étaient, bien qu'accessoirement, l'objet du dialogue entre l'auteur et le traducteur, cette lettre indique que la répétition des mêmes mots était l'aspect qui semblait déranger Roy le plus. La préoccupation centrale de Marx était une autre : il considérait le principal problème de la traduction comme étant trop littéral. Mais au début, il ne l'avait pas remarqué ; en effet, lorsque les premiers manuscrits (du chapitre I) traduits par Roy parvinrent entre ses mains, Marx alla jusqu'à qualifier Roy de « merveilleux traducteur » (21/03/1872 ; Marx, 2010a, V. 44, p. 347) et même en « traducteur parfait »[Ix]. Peu de temps après, cependant, il reconnaîtra que ce problème se fait jour, même s'il ne manque pas de faire l'éloge de l'œuvre de Roy, disant que : "Il traduit très littéralement dans les passages faciles, mais montre sa force dans les difficiles" (01/05/1872-Marx dans Gaudin, 2019, p. 100).

Ainsi, malgré une première impression très favorable de l'œuvre de Roy, au fur et à mesure que les manuscrits traduits lui parviennent, l'activité de révision de la traduction commence à occuper de plus en plus le temps de Marx. Outre la révision du contenu du texte et de la traduction, Marx devait également corriger les épreuves des fascicules et, enfin, vérifier si le fascicule publié était ou non le même que la preuve corrigée. La procédure était à peu près la suivante : Marx envoyait le texte de base à Roy, qui le traduisait et le rendait à Marx, qui revoyait la traduction et l'envoyait à l'établissement de Lachâtre à Paris, qui le transmettait à une première imprimerie qui, une fois faite, a été envoyé pour correction et vérification par Marx et Lachâtre, qui l'ont ensuite renvoyé pour qu'une seconde épreuve soit faite, qui a été renvoyée à tous les deux, qui serait répétée jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de corrections et Marx a donné, après tout, son approbation pour la publication du numéro (voir par exemple : Lachâtre in Bouffard et al. p. 78). A tout cela s'ajouta, jusqu'au milieu de 1873, la correction des épreuves de la deuxième édition allemande.

Le travail de relecture de la Française était pour Marx un « travail diabolique » (21/06/72 – Marx, 2010a, V. 44, p. 399), plus grand encore que s'il « avait dû se faire sans traducteur » (21 /12/1872- Marx, 2010a, V. 44, p. 460). Marx y travaillait quotidiennement, jusqu'à 3 heures du matin, pratiquement sans quitter sa chambre, selon ses filles Eleanor et Jenny (Marx, 2010a, V. 44, p. 576 et 584). Insatisfait, il se plaint : « Je suis souvent obligé de réécrire [les preuves] complètement pour que les Français soient clairs » (23 mai 1872- Marx, 2010a, V. 44, p. 377). La traduction avait été faite « très littéralement » et cela l'obligea à la réécrire en grande partie (27/05/72 et 28/05/1872- Marx, 2010a, V. 44, p. 379 et 385).

L'excès de littéralité dans la transposition de l'allemand au français – seul reproche adressé par Marx à la traduction – fut reconnu même par Roy, lorsque, le 02 mai 1872, il dit à Marx :

« […] La traduction est peut-être excessivement fidèle, je veux dire, parfois elle ne se détache pas assez de votre texte pour se conformer au génie de notre langue ; cependant, je crois que la lecture ne présentera pas plus de difficultés que le sujet n'en a » (Roy in Bouffard et al., 2018, p. 83/84)

Ainsi, si l'on combine ce qu'en a dit Marx avec ce qu'en a dit Roy, on peut dire qu'une traduction trop littérale est celle qui, en ne s'éloignant pas suffisamment du texte source, finit par être en désaccord avec le génie de la cible. langue.

Mais comment Roy pourrait-il changer sa façon trop littérale de traduire s'il ne recevait pas les fascicules après la révision de Marx ? C'est ce que Marx exigea de Lachâtre (et de ses agents), le 29 mars 1873 : qu'après l'impression définitive les fascicules soient envoyés au Roy (ce qui jusqu'alors n'avait pas eu lieu), puisqu'il lui fallait « changer sa façon de traduire » il était indispensable « d'étudier les fascicules imprimés » (Marx dans Gaudin, 2019, pp. 134 et 135).

Tous ces obstacles qui se sont opposés à la publication de l'édition française - les conflits avec l'éditeur, les interruptions de publication pour les raisons les plus diverses, la traduction trop littérale - expliquent pourquoi Marx en parlait comme de "l'expérience douloureuse que j'ai subie à la traduction française de Capital» (06/11/1876-Marx in Bouffard, 2018, p. 98).

Au vu de ce qui précède, ce n'est pas un hasard si, une fois l'édition française publiée, Marx souligne déjà sur son visage qu'il s'agit d'une « traduction entièrement révisée par l'auteur », ainsi qu'il réaffirme, par lettres, et pour plus d'une fois, que ce que l'on lit sur la page de titre n'est « en aucun cas [..] une simple phrase » (e.g. Marx, 2010a, V. 44, p. 399), mais plutôt quelque chose qui s'est produit tel et qui dit .

* Rodrigo Maiolini Rebello Pinho Master en histoire de la PUC-SP.

Pour lire la première partie, rendez-vous sur https://aterraeredonda.com.br/apontamentos-sobre-a-primeira-edicao-francesa-do-capital/

 

Références[X]


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notes


[I] Cette "aventure éditoriale" a son parcours sinueux et semé d'embûches décrites en détail par François Gaudin (2018 et 2019), qui la qualifie à juste titre d'"exceptionnelle" et d'"unique".

[Ii] Documents précieux, les lettres permettent de suivre le travail quotidien de Marx et de composer une image de l'environnement loin d'être éthéré dans lequel il a vécu et produit. Entrecoupés du développement de questions théoriques, l'effort de diffusion de son œuvre, les activités politico-administratives de l'Association Internationale des Travailleurs, les difficultés financières, outre les questions d'entourage familial (dans la période qui nous occupe vont de la mariage d'une fille à la perte précoce d'un petit-enfant) et personnelles (telles que des nouvelles récurrentes de problèmes de santé - insomnie, inflammation des yeux, toux, maux de tête, etc.). La propre vie de Marx semble avoir confirmé ce qu'il disait dans l'autographe de l'édition française (on verra plus tard) : la voie de la science n'est pas royale.

[Iii] La soi-disant émancipation du mouvement ouvrier par rapport au proudhonisme est un argument également utilisé par José Nobre França, typographe pour la presse officielle portugaise et secrétaire de la Fédération de Lisbonne de l'Association internationale des travailleurs. Le chercheur portugais Carlos Bastien, en enquêtant sur la réception des œuvres de Marx au Portugal, a révélé ce qui suit : « [José Nobre França] a reçu de Marx en 1873 […] deux exemplaires [de fascicules] de l'édition française (traduction de Joseph Roy) du Livre Ier […] dont l'un est personnellement dédicacé. Dans le même temps, environ 150 exemplaires supplémentaires sont arrivés à Lisbonne, à la Livraria Internacional, qui y ont été vendus clandestinement. La demande relativement élevée pour le livre était due non seulement au fait que Marx était déjà une figure bien connue et prestigieuse dans les cercles progressistes portugais, mais aussi au fait que nombre de ces militants marxistes voyaient dans cet ouvrage un instrument de lutte contre la Le proudhonisme qui a continué d'influencer la 'jeunesse littéraire' (Lettre de José Nobre França à Marx du 17.8.73[ ..]) » (Bastien, 2016. pp. 06,07 et 10).

[Iv] Cette remarquen'apparaît pas dans les éditions brésiliennes suivantes : Marx, 2017, p. 256 (Boitempo); Marx, 2002, p. 212 (civilisation brésilienne); Marx, 1996, p. 298 (Nova culturelle).

[V] Après le peu d'intérêt de la Bibliothèque nationale de France à posséder et à mettre à la disposition du public les originaux des lettres échangées par Marx avec Lachâtre et avec d'autres qui ont participé à l'impression de l'ouvrage à Paris, tant les lettres que le contrat original pour la publication de l'œuvre ont été mises aux enchères en 2018 (Gaudín, 2019, p. 10). Les lettres ont été vendues 160.000 121.600 euros ; le contrat, pour XNUMX XNUMX euros (voir ici : https://www.barnebys.fr/blog/le-capital-de-karl-marx-pulverise-les-encheres). C'est de François Gaudin le mérite d'avoir transcrit et conservé pour le public le fac-similé de ces documents inédits (Gaudin, 2019).

[Vi] C'est ainsi que Lissagaray (1838-2001) résume cette journée : « MERCREDI 24. LES MEMBRES DE LA COMMUNE SORTENT DE L'HÔTEL DE VILLE. LE PANTHEON EST PRIS. LES VERSAILLES TIRENT EN MASSE SUR LES PARISIENS. LES FÉDÉRATIFS TIRENT SUR SIX OTAGES. LA NUIT DU CANON. (Lissagaray, 1901, p. 254).

[Vii] Il y a une similitude apparente intéressante entre cet autographe et un très bref passage de la Préface à la 2e édition du Critique de la raison pure, où Kant dit « que les voies épineuses de la critique […] n'ont pas empêché les esprits courageux et lucides de s'en saisir » (Kant, 1999, p. 50)

[Viii] Malheureusement, les réponses de Marx aux lettres de Roy semblent avoir été perdues (cf. Bouffard et al., 2018, p. 79).

[Ix] « […] Roy (6 rue Condillac, Bordeaux) est un traducteur parfait. Il a déjà envoyé le manuscrit du premier chapitre (je lui avais envoyé le manuscrit de la seconde édition allemande à Paris) » (Marx in Bouffard et al., 2018, p. 80).

[X] La traduction des extraits que j'ai extraits des ouvrages cités en langue étrangère dans cette bibliographie m'appartient (ex. La Capitale, Marx & Engels Œuvres complètes, etc.).

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