fascisme et dictature

Willem de Kooning, Sans titre, (1968)
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Par DANIEL BENSAÏD*

Commentaire sur le livre de Nicos Poulantzas.

1.

Dans un article du numéro no.o. 9h Critique de l'économie politique, Jean-Luc Painant aborde rapidement les critiques de Poulantzas sous le titre : « Contre la mécanique politique ». Le livre de Poulantzas, fascisme et dictature, constitue l'application à un problème historique concret de l'appareil conceptuel établi dans le livre précédent, Pouvoir politique et classes sociales (éd. Unicamp). Ce test représente donc, pour la méthode de Poulantzas, le test de la pratique. Comment comprendre, du point de vue du matérialisme historique défini comme « science de l'histoire », le mouvement réel de la lutte des classes par rapport auquel on s'est d'abord, par peur de l'historicisme, pris ses distances avec lui ?

La tentative, évidemment inspirée de certaines œuvres d'Althusser, est généralement discutable. Nous y reviendrons. Mais les contradictions inhérentes semblent encore plus aiguës dans leur application à l'objet choisi par Poulantzas.

L'une des idées centrales de son livre précédent était la récupération d'une distinction fondamentale : celle du mode de production et de la formation sociale. Le mode de production est un concept théoriquement élaboré, dont aucune formation sociale, c'est-à-dire aucune société concrète, historiquement définie, ne représente la pure illustration. La formation sociale est toujours caractérisée par un « chevauchement » des modes de production, dont l'un est dominant.

Ainsi, la Russie de la fin du XIXe siècle a été caractérisée par Lénine dans son livre Le développement du capitalisme en Russie (Avril culturel), comme dominé par le mode de production capitaliste, bien que les éléments hérités du mode de production féodal conservent une place importante, révisée, impliquée par la montée du capitalisme.

Il semble, à travers ses deux livres, que Poulantzas cherche à retrouver une distinction analogue à celle établie entre mode de production et formation sociale, au niveau des superstructures politiques. Il y a aussi une tendance à fonder l'existence de modèles de pouvoir concrétisés dans la formation sociale concrète par la redistribution d'éléments : idéologie, parti, appareils de répression, appareils idéologiques.

L'entreprise est discutable et aléatoire. En se méfiant de l'historicisme, elle risque de figer et de défigurer le véritable mouvement de l'histoire. Elle dessine, au sens structuraliste, le concept de mode de production et tend à le faire correspondre à un concept encore inexplicable de « mode de pouvoir ».

L'interprétation structuraliste ou structurante du marxisme, à laquelle Althusser a donné sa couverture académique, se fait au détriment de la notion de totalité dialectique. La structure est la totalité statique et démembrée dont la subjectivité révolutionnaire a été retirée. Poulantzas, malgré quelques efforts visibles pour dépasser l'héritage althussérien, en reste dépendant.

Ainsi, sous prétexte que, selon les préceptes de Mao, la politique nous contrôle, il voit dans le péché d'économisme, tiré de la IIe Internationale, la prédominance inévitable de la Komintern. Staline, Trotsky, Zinoviev, Boukharine, tout le monde en est impressionné. A tel point que les luttes internes au Komintern deviennent secondaires (et sont traités comme tels) dans le socle commun de l'économisme.

Mais cette croisade contre l'économisme donne à Poulantzas l'opportunité non seulement d'affirmer la place du politique au poste de commandement, mais de donner suffisamment de pouvoir à la superstructure politique pour tenter de construire son concept théorique. La mécanique structurante s'empare du domaine politique, auparavant séparé du mouvement d'ensemble.

On comprend qu'Althusser, évitant les critiques historiques du stalinisme, ait été amené à chausser les bottes positivistes. Il comprenait avec enthousiasme la distinction stalinienne (déjà critiquée par Gramsci) entre le matérialisme historique, la science de l'histoire, et le matérialisme dialectique, la science de la méthode. L'histoire est propre; entre le poids objectif des structures et la lecture théorique, il n'y a plus de place pour la responsabilité politique.

Poulantzas, bien qu'absorbant la définition positiviste d'Althusser du matérialisme historique, est attiré par l'histoire. Ne l'abordant pas d'un point de vue partisan, du point de vue de l'articulation entre théorie et pratique, il reste prisonnier des courants académiques de l'althussérisme. Pourtant, elle contribue déjà à les faire exploser : la mécanique althussérienne ne supporte pas de fréquenter, même de loin, l'histoire concrète.

Parfois, Poulantzas manifeste le sentiment, sinon la conscience de ce dont nous débattons ici. Au fascisme et dictature, il écrit : « La crise politique qui peut conduire à une forme d'état d'exception réside essentiellement dans des caractéristiques particulières du champ de la lutte des classes, celui des rapports sociaux. Cependant, elle s'accompagne de fissures profondes dans le système institutionnel, c'est-à-dire dans l'appareil d'État, tout comme la situation révolutionnaire est, de ce point de vue, caractérisée par une situation de dualité de pouvoir, caractéristique spécifique de l'autorité de l'État : elle c'est entre ces fissures que l'état d'exception répond ».

Dans la crise politique, l'état d'exception, dans la crise révolutionnaire, le double pouvoir : la mécanique politique décharnée reste en deçà de la politique révolutionnaire. Ce n'est ni vrai ni faux, ni fait ni à faire, c'est inefficace. En conclusion, Poulantzas précise qu'à travers l'analyse du fascisme, il a voulu révéler « les caractéristiques générales de la crise politique et de l'état d'urgence ». Mais, « pour éviter une typologie abstraite », il a dû abandonner plusieurs « formes exceptionnelles de régime » (bonapartisme, dictature militaire) et s'efforcer de clore le dossier du fascisme : l'histoire a ses exigences, et quand on y met le pied, on ne t il sort si bon marché!

Ainsi, Poulantzas oscille entre la formalisation gênante du politique et les exigences politiques de l'histoire réelle qui l'éloignent d'Althusser. « Cependant, il convient de noter que ces crises théoriquement établies et ces régimes d'exception se présentent généralement dans la réalité concrète de manière combinée ». Précaution utile qui résume la distinction entre le modèle théorique (mode de production, mode politique « théoriquement établi ») et la réalité concrète, la formation sociale.

Lénine, à qui Poulantzas reconnaît le mérite d'avoir rompu avec l'économisme en pensant la Russie comme « le maillon faible de la chaîne impérialiste », avait la faiblesse de définir la politique comme « concentré économique ». Définition grossière d'une circonstance qui a pourtant le mérite d'interdire la dissociation du politique de la totalité, sur laquelle repose la tentative de formalisation de Poulantzas. Aussi les définitions données par Lénine (dans la banqueroute de la Seconde et Internationale, pas une seule fois mentionnée dans le livre de Poulantzas) et Trotsky (dans L'histoire de la révolution russe) n'ont rien à voir avec la politique abstraite de Poulantzas. Ils sont la synthèse dialectique d'un ensemble de déterminations dans lesquelles entrent en considération des facteurs subjectifs : existence et orientation d'un parti révolutionnaire.

En utilisant certaines analyses de Gramsci, Poulantzas suggère, sinon des doutes, du moins des interrogations : « Je l'ai critiqué ailleurs [Gramsci] et je n'y reviendrai pas. Il m'a semblé important, compte tenu de la conjoncture théorique et politique, d'insister sur cette critique [de l'historicisme] ». "Ici ici! Et en quoi consistait cette conjoncture théorico-politique ? L'offensive contre Gramsci, commune à Althusser et Poulantzas, ne paraît pas conjoncturelle et circonstancielle, mais stratégique. Elle participe à la lutte générale contre la perversion hégélienne du marxisme, qui hante les soirées et les livres d'Althusser.

Depuis, l'histoire a changé. C'est comme! Face à son bouillonnement, le danger historiciste, s'il existe, est plus fort aujourd'hui qu'alors. Ceux qui l'ont dénoncé doivent le combattre avec plus d'intransigeance. Poulantzas ne précise pas comment la conjoncture théorico-politique a changé. Sur quoi reposaient les urgences ? N'ont-ils pas été, avant tout, validés par l'effort d'Althusser ou de Bettelheim pour doter le stalinisme décadent de timides alibis théoriques ? C'est là que réside la question. Le livre de Poulantzas marque les limites de l'entreprise et annonce son possible dépassement.

2.

La construction du livre donne une première indication du projet de l'auteur. Il est divisé en sept parties : 1) la question de la période du fascisme ; 2) fascisme et lutte des classes ; 3) fascisme et classes dominantes ; 4) le fascisme et la classe ouvrière ; 5) le fascisme et la petite bourgeoisie ; 6) fascisme et campagne ; 7) l'État fasciste.

Après la quatrième partie, une pièce jointe est insérée dans le Komintern et en URSS. Il nous semble que la deuxième partie sur « le fascisme et la lutte des classes » aurait dû tenir la place principale, donnant une explication du fascisme à travers toutes ses déterminations sociales et politiques. Cependant, cette partie est la plus courte de toutes (elle occupe dix pages sur quatre cents dans le livre). Et, surtout, il se limite à quelques considérations méthodologiques. Ainsi, par rapport aux « caractéristiques générales de la crise politique », le fascisme est défini comme une réponse politique à une crise spécifique définie par les « caractéristiques particulières des rapports sociaux », notamment par la « crise des institutions ».

Alors seulement, dans chacun des partis, le fascisme est étudié sous l'angle de ses rapports avec les principales forces sociales, mais il s'agit d'analyser les rapports unilatéraux du fascisme avec chacune des classes, sans tenir compte de la place du phénomène. . Au total, cela conduit notamment à relativiser le rôle de l'échec subjectif du mouvement ouvrier, l'absence de réponse révolutionnaire à la montée résistante du fascisme. « Le site de développement dans le Komintern et en URSS », jointe à la rubrique « Le fascisme et la classe ouvrière », est significative de cette réduction.

Par conséquent, le couronnement du livre est bien la partie « État fasciste ». Il semble que cette systématisation des caractéristiques de l'État fasciste, constituant la cible choisie par l'auteur, finisse par justifier la démarche adoptée. Comment cette pièce est-elle conçue ? Il traite successivement des « propositions générales sur l'État fasciste, une forme particulière de l'état d'urgence », puis des cas particuliers de l'Allemagne et de l'Italie. Chacune de ces évolutions est traitée en deux temps : le dispositif en place au procès : les propositions générales résument les caractéristiques du dispositif en place.

Résumons ces caractéristiques, qui sont au nombre de cinq :

(1) "L'existence au sein des appareils idéologiques de l'Etat d'un parti de masse aux caractères particuliers."

(2) « Relations particulières, suivant les étapes du parti fasciste et de l'appareil d'État répressif » : premier « exogène à l'appareil d'État », le parti fasciste stabilisé de la deuxième étape », correctement transformé est dominé et subordonné à l'appareil d'État .

(3) « C'est une branche particulière de l'appareil d'État qui domine les autres branches […]. Cette branche… est la police politique.

(4) « Un ordre de subordination » des appareils d'État : police politique – administration – armée, dans lequel il importe « d'observer le rôle secondaire de l'armée par rapport à l'administration bureaucratique ».

(5) « Réorganisation des relations au sein des appareils idéologiques de l'État ».

Le résultat principal est une redistribution des structures étatiques, une nouvelle combinaison de dispositifs auxquels les régimes d'exception doivent être confrontés pour juger de leur degré de parenté avec l'État fasciste. Il est intéressant de comparer cette tentative d'extraction d'un squelette de l'État fasciste avec la synthèse par Ernest Mandel de l'analyse du fascisme par Léon Trotsky.

Pour Mandel, c'est la combinaison de six facteurs généraux qui permet d'expliquer les conditions de l'émergence du fascisme :

(1) « La montée du fascisme est l'expression d'une grave crise sociale du capitalisme en déclin, d'une crise structurelle qui peut, comme dans les années 1929 à 1933, coïncider avec une crise de surproduction, mais qui va bien au-delà de ce qui est simples fluctuations cycliques […]. La fonction historique de la prise du pouvoir par le fascisme est de modifier brutalement et violemment les conditions de production et de réalisation de la plus-value au profit des principaux groupes du capitalisme monopoliste.

(2) Lorsque les développements objectifs menacent, à l'ère de l'impérialisme, l'équilibre très instable des forces économiques et sociales, « la grande bourgeoisie n'a d'autre solution que de tenter d'établir une forme supérieure de centralisation du pouvoir exécutif de l'État pour réaliser ses propres intérêts, même au prix d'un renoncement à l'exercice immédiat du pouvoir politique ».

(3) Compte tenu des conditions de la société capitaliste et de l'énorme disproportion numérique entre les salariés et les grands capitalistes, « il est pratiquement impossible de procéder à une centralisation aussi violente par des moyens purement techniques […]. Ni une dictature militaire ni un État purement policier – encore moins une monarchie absolue – n'ont la capacité d'atomiser et de démoraliser une classe ouvrière consciente de plusieurs millions de membres et, ainsi, d'empêcher la résurgence de la classe la plus élémentaire, produite périodiquement par le simple jeu des lois du marché ».

Pour atteindre ses objectifs, la grande bourgeoisie a besoin d'un mouvement qui puisse mobiliser les masses à ses côtés, qui puisse briser et démoraliser les parties les plus conscientes du prolétariat par la terreur de masse systématique et la guerre de rue, et qui puisse, après la conquête du pouvoir, détruisant complètement les organisations de masse du prolétariat et laissant les éléments les plus conscients non seulement atomisés, mais aussi démoralisés et renoncés.

(4) « Un tel mouvement de masse ne peut surgir qu'à partir de la petite bourgeoisie […]. Il combine un nationalisme extrême et au moins une démagogie anticapitaliste verbale avec la haine la plus intense du mouvement ouvrier organisé.

(5) « La montée du mouvement fasciste est comme l'institutionnalisation de la guerre civile dans laquelle chaque parti, objectivement considéré, a une chance de succès. Considérée historiquement, la victoire du fascisme exprime l'incapacité du mouvement ouvrier à résoudre la crise structurelle du capitalisme en déclin pour son propre intérêt et pour ses propres fins. Cette crise offre toujours initialement au mouvement ouvrier une chance de victoire.

(6) Si le fascisme l'emporte, le mouvement de masse qui le soutient se bureaucratise et assimile largement l'appareil d'Etat bourgeois. « La dictature fasciste a tendance à saper et à désintégrer sa propre base de masse. Les gangs fascistes deviennent des appendices de la police. Dans sa phase de déclin, le fascisme revient à une forme particulière de bonapartisme.

La richesse de l'approche de Mandel et, à travers lui, de Trotsky est évidente. Il comprend le fascisme non pas comme un arrangement particulier de structures, mais comme une réponse politique globale du grand capital à une situation donnée. Elle permet à la responsabilité subjective du mouvement ouvrier d'y être directement engagée. Trotsky, que Poulantzas jette, soutenant Staline, dans la poubelle de l'économisme, a présenté dans la préface du programme de transition l'idée (qui pourrait être considérée comme l'expression ultime du subjectivisme révolutionnaire) selon laquelle la crise de l'humanité se réduit d'abord à la crise des directions révolutionnaires !

Ainsi, si l'on considère la montée du fascisme, Poulantzas analyse les échecs du prolétariat allemand et italien entre les années 1918 et 1923 pour évoquer essentiellement les changements qui en résultent dans le rapport des forces, créant les conditions du développement du fascisme. Trotsky l'envisage, en revanche, non seulement pour mesurer la détérioration objective du rapport de force, mais pour avancer dans l'alternative révolutionnaire qui serait possible, pour évaluer les prolongements actuels de l'échec passé des directions ouvrières.

Cette continuité fondamentale du facteur subjectif est considérablement atténuée chez Poulantzas, qui n'analyse pas la situation d'un point de vue partisan, c'est-à-dire du point de vue des développements stratégiques de la théorie. Tout ce qu'il dit tend à découper le mouvement historique en séquences de nouveaux équilibres, dans lesquelles les erreurs de la direction ouvrière sont relativement indépendantes des erreurs de la séquence précédente. Selon Poulantzas, leur seul lien de continuité est la ligne économiciste générale qui les traverse, comme une malédiction héritée de la social-démocratie déchue.

Autre constat : la façon dont Poulantzas définit l'État fasciste par une redistribution des superstructures étatiques et idéologiques le conduit à minimiser, sinon à omettre, les contradictions vivantes du fascisme lui-même. Ainsi, parmi les caractéristiques de l'État fasciste, Poulantzas observe d'abord l'extériorité du mouvement fasciste par rapport à l'appareil d'État. Il observe que, dans un second temps, au contraire, le mouvement fasciste est subordonné à l'appareil d'État. Et cela, sans parler de la contradiction qui en résulte : la perte de la base de masse qui tend, comme l'observe Mandel, à réduire le fascisme en déclin à une forme particulière de bonapartisme.

3.

Si Poulantzas réduit l'importance des données subjectives, c'est aussi parce que, d'après ses critiques, il ne se sent pas à l'aise. L'idée centrale qui, selon lui, explique la défaite du mouvement ouvrier face au fascisme, est l'économisme de sa direction. L'économisme de l'Internationale communiste stalinisée s'exprimerait à travers l'attente « catastrophiste » de l'inévitable crise finale. L'économisme de Trotsky, pour une constante imminence de la révolution que Poulantzas impute hâtivement à la théorie de la révolution permanente.

Une fois de plus, la lutte contre l'économisme offre à Poulantzas une couverture commode pour se livrer à des acrobaties politiques ou idéologiques insipides. Ainsi, à propos de l'URSS, sans discuter des racines sociales que la bourgeoisie pouvait avoir dans les rapports de production, il soutient qu'elle s'est réfugiée comme force sociale dans l'appareil d'État. Ou encore, c'est « la ligne générale suivie par le Komintern» qui constitue « la béance essentielle » par laquelle passe la constitution de la « bourgeoisie soviétique ». Cet idéologisme sur lequel nous reviendrons est rendu possible par l'autonomie des superstructures qui résulte du démembrement structuraliste de l'ensemble.

S'étant débarrassé à la fois de Trotsky, Staline et Boukharine sous le commun parti pris de l'économisme, Poulantzas n'éprouve plus le besoin d'expliquer la lutte politique en URSS après la mort de Lénine. Mieux, il l'ignore pratiquement et le justifie ainsi : « Tout au long de la période qui nous occupe, on assiste en URSS même à une âpre lutte des classes entre les deux voies (la voie capitaliste et la voie socialiste, car il n'y a pas de troisième) ; Je fais référence à la lutte entre les deux voies, et non entre les deux lignes [souligné dans le texte], car en URSS et en Komintern il n'y a pas deux lignes, les différentes 'oppositions' sont finalement sur le même terrain que l'officielle ».

En d'autres termes, les deux voies objectivement existantes n'ont pas trouvé d'expression consciente. Au moins, la voie socialiste n'a pas trouvé d'avocats cohérents. L'argumentation est un peu courte. Faut-il ou non en déduire que la voie capitaliste était inéluctable ? Ou l'absence d'alternative révolutionnaire, selon Poulantzas, n'est-elle que le résultat d'une erreur théorique, d'un échec intellectuel ?

La première réponse serait de rejoindre les mencheviks dans leur appréciation positive du développement du capitalisme en Russie ; nous serions alors loin de la théorie du « maillon le plus faible » et plus profondément plongés dans les eaux de l'économisme que Lénine a toujours considéré comme un attribut des mencheviks. Quant à la deuxième réponse, elle est insatisfaisante : toute la tradition et l'expérience révolutionnaires d'un mouvement ouvrier n'auraient-elles pas donné naissance à l'embryon d'une ligne juste ? On risque d'expliquer le cours de l'histoire par l'absence à une époque d'un surhomme théorique ; ce qui nous éloigne cette fois assez du matérialisme historique.

Ainsi, la vision de Poulantzas se réduit à celle d'une dégénérescence économique linéaire du Komintern: « On observe aussi que, progressivement et selon un processus contradictoire, une ligne générale – l'économisme et l'absence de ligne de masse – domine dans le Komintern, une ligne qui contrôle les courbes gauche et droite. Poulantzas s'occupe donc des différents congrès de la Komintern d'un point de vue idéologique, sans les remplacer par rapport à l'affrontement politique en son sein qui existait réellement. Et pas de déchets ! Sur chaque question décisive (la révolution allemande, la question chinoise, la planification et les priorités en URSS, le comité anglo-russe), les positions en présence s'affrontent.

Ce n'est pas une interprétation a posteriori. Les textes existent et témoignent pas à pas de la lutte entreprise par Trotsky et l'Opposition de gauche : la plate-forme de l'Opposition de gauche, l'Internationale communiste après Lénine, Trotsky en particulier. Dans le cas de l'Allemagne, les articles de Trotsky marquent la montée du fascisme et, malgré les résultats désastreux de la Komintern, ils proposent une réponse politique alternative à chaque pas et combattent la ligne délirante du social-fascisme depuis le début !

Ce n'était pas, assez chaleureusement, un débat académique. Pour la politique de Trotsky, le Komintern en Allemagne sanctionne l'effondrement irréversible de la direction stalinienne, et justifie le projet fondateur d'une nouvelle Internationale, la Quatrième Internationale.

La ligne générale de l'économisme brouille aussi, pour Poulantzas, le sens des zigzags de la politique stalinienne. C'est pourquoi il peut considérer qu'il y a une contradiction entre la ligne correcte de Dimitrov et l'élimination physique de l'opposition correcte lors des essais. Premièrement, il n'y aurait pas nécessairement contradiction entre un tournant à droite et l'élimination d'une opposition de droite, pas plus que le tournant vers l'industrie lourde et la dékoulakisation n'ont été précédés de l'élimination de l'irréductible opposition de gauche. Mais, surtout, les grandes purges des procès n'ont pas le sens limité d'« une lutte intense contre l'opposition de droite ». Ils prennent bien plus le sens de l'anéantissement physique de l'ossature du parti bolchevik, qui a fait la révolution, et de la consolidation de la bureaucratie au pouvoir ; les victimes des purges traversent un large éventail de tendances passées.

Comme nous l'avons déjà vu, dans son annexe au Komintern et en URSS, Poulantzas aborde la question de l'URSS, parlant d'un « processus soviétique de reconstitution de la bourgeoisie », la ligne économiste générale étant présentée comme l'un des « principaux effets » de cette étude. Dans le paragraphe précédent, il était écrit que la ligne générale représente « la violation essentielle qui permet le début du processus de reconstitution de la bourgeoisie ». La circularité de cause à effet n'est pas forcément dialectique ! Encore une fois, Poulantzas oscille entre l'idée que c'est une fausse ligne qui a ouvert la voie à la bourgeoisie (par carence théorique, en somme !) et l'idée que la fausse ligne était presque irrésistible sur la base de la reconstitution de la bourgeoisie qui réfugié dans l'appareil d'État.

Mais, surtout, il est difficile de comprendre comment cette vision un peu complotiste de l'histoire peut être rigoureusement fondée. La bourgeoisie chassée des usines se serait réfugiée dans l'appareil d'État. Mais nous apprenons de Marx que la bourgeoisie se définit avant tout comme classe par sa place dans les rapports de production, que la possession des moyens de production, l'asservissement des salariés, constitue la base sociale de sa domination idéologique. Où une bourgeoisie (est-elle encore ?) réfugiée dans l'appareil d'Etat puise-t-elle sa force ? De votre idéologie ? Mais nous ne connaissons aucun exemple de contre-révolution idéologique : l'idéologie féodale s'est maintenue en France bien au-delà de 1789, sans réduire la société du capitalisme au féodalisme.

En revanche, Poulantzas passe sous silence la reconstruction, trop réelle, d'une bourgeoisie agraire par l'enrichissement des koulaks, ni le fait que ce processus ait été brutalement interrompu par une collectivisation forcée. Il y a pourtant des processus sociaux dont le fondement est intelligible à partir de l'organisation de la production, et non à partir d'une thèse qui fait des appareils d'État la matrice d'une classe qui n'aurait ses racines que dans les superstructures, les institutions et non dans les rapports de fabrication.

Dans son argumentation, Poulantzas aborde un problème crucial dont il s'évade aussitôt. Soit la révolution d'Octobre était en fait une révolution prolétarienne, et si l'on parle du processus de reconstitution de la bourgeoisie, il faut dire quand et comment elle a repris le pouvoir. À travers ce que vous combattez et non pour des friandises progressistes. Soit nous affrontons de front l'analyse d'Octobre, voyant immédiatement une révolution bourgeoise spécifique dans laquelle les intelligentsia il utiliserait la classe ouvrière comme repose-pieds ; c'est la thèse défendue par Pannekoek et les conseillers. Poulantzas semble privilégier la première hypothèse, mais sans préciser quand la bourgeoisie reprendra le pouvoir. Il est vrai qu'il s'inspire évidemment de Bettelheim dans ce domaine, et que Bettelheim n'a pas été très précis sur ce point. Poulantzas semble pencher, sans le dire, jusqu'au moment vers 1928, pour la reconquête bourgeoise du pouvoir.

En tout cas, si telle est l'idée sous-jacente, elle permet de comprendre une observation comme celle que l'on trouve page 253 : « Tant que la nature de classe de l'État soviétique restera prolétarienne, le mot d'ordre défense de l'urss, qui domine peu à peu Komintern, ne signifie pas nécessairement - je dis : pas nécessairement - l'abandon de l'internationalisme et la soumission mécanique du Komintern aux intérêts de la politique étrangère de l'URSS ».

Là encore, le changement est significatif. Poulantzas a raison sur un point ; ce n'est pas la défense de l'URSS érigée en slogan qui marque la rupture avec l'internationalisme. En revanche, ce qui ouvre la voie à cette rupture, c'est le triomphe de la ligne de construction du socialisme dans un pays. Ce problème a fait l'objet d'une bataille acharnée entre l'opposition de gauche d'une part et Staline et Boukharine d'autre part. Cette bataille est connue à la fois pour son contenu et ses conséquences ; et prouve que la rupture avec l'internationalisme ne coïncide pas avec le tournant de 1928 : elle l'a précédé.

Pour Poulantzas, l'interprétation par Trotsky des zigzags bureaucratiques de la politique stalinienne révèle leur incohérence. Ainsi (p. 174), Poulantzas observe deux tentations qui semblent contradictoires avec la position de Trotsky : (a) l'idée de maintenir les zigzags opportunistes de 1928 à 1935 ; (b) l'idée que rien d'essentiel ne se passe après 1928.

Contrairement à ce que suggère Poulantzas, il n'y a ici aucune contradiction. Après 1928, l'opposition de gauche a été politiquement vaincue et physiquement réprimée. Thermidor triomphe, la bureaucratie consolide son pouvoir. Mais, en tant que bureaucratie, elle reste dépendante des équilibres sociaux qui expliquent ses oscillations opportunistes. Il y a donc bien eu un changement important en 1928, mais au-delà d'une continuité de la politique bureaucratique.

Poulantzas, qui interprète l'histoire du Komintern à la lumière de la ligne économiste générale, il accuse Trotsky de ne pas présenter le même type d'explication globale : « S'arrêtant à la bureaucratie, il n'a jamais essayé de tracer une ligne générale qui régirait cette politique, mais s'est contenté, par conséquent, d'elle-même, de une conception des zigzags bureaucratiques ».

Poulantzas reconnaît qu'il existe une certaine cohérence dont la pierre angulaire est l'analyse de la bureaucratie. La position de Trotsky ne peut être critiquée comme incohérente ou incomplète si sa conception de la bureaucratie n'est pas analysée en substance. Cela nous ramène à tout le débat sur la nature de l'URSS, longuement traité dans les numéros 7-8 de cette même revue.

Enfin, Poulantzas découvre chez Trotsky une autre incapacité théorique, celle de distinguer les périodes. Prisonnier d'une conception homogène du temps, marquée par l'omniprésence de la révolution imminente, Trotsky sera insensible aux mouvements de flux et reflux de la révolution mondiale : lui, dans le sens où il ne trouve pas la périodisation.

Il y a là un vrai problème. Mais il est impossible de la traiter d'un constat lapidaire, surtout si l'on songe aux analyses de Trotsky en 1905, dans son Histoire de la révolution russe, dans des textes comme l'Internationale communiste après Lénine, comme Europe et Amérique, pour des écrits sur la France ou l'Allemagne, ou dans un texte intitulé les erreurs de la troisième période de la Troisième Internationale dans lequel il critique spécifiquement la conception mécanique de la notion de radicalisation utilisé par Komintern. La critique de Poulantzas paraît moins rigoureuse que celle d'un livre où la question allemande occupe une place centrale, et où lui-même, parlant de la rectification de Dimitrov, reconnaît dans une note de bas de page : il est vrai que Trotsky a déjà signalé ces points en 1930. "Pour un infirme en périodisation, ce n'était pas si mal."

Pour notre part, la défense de Trotsky contre les évaluations clairvoyantes plutôt que rigoureuses de Poulantzas n'est pas une manie idolâtre. Ce n'est pas un pieux respect indigné du sacrilège. C'est une bataille théorique dont l'importance est actuelle et pratique. En effet, ce que Poulantzas nie à travers ses critiques superficielles de Trotsky, c'est l'existence historique d'une alternative révolutionnaire au stalinisme. Et l'ampleur de ce déni est en fait un accompagnement aveugle des courants idéologiques et politiques nés de la décomposition du stalinisme.

Ainsi, pour Poulantzas, « l'analyse de ce qui s'est passé en URSS […] doit s'appuyer précisément sur l'expérience historique de la révolution chinoise et sur les principes développés par Mao ». Si Poulantzas maintient cette appréciation après les dernières conséquences de la révolution culturelle, nous serions intéressés de savoir comment le maoïsme de Mao a donné une grille d'intelligibilité au stalinisme et à l'histoire de l'URSS. L'analyse des textes produits depuis 1956 inciterait à y voir une prise de conscience confuse et empirique de réalités historiques qui ne peuvent plus être ignorées. La pauvreté théorique du maoïsme n'empêche pas le leadership chinois d'être un leadership révolutionnaire, mais c'est un autre débat que nous sommes prêts à mener.

4.

Poulantzas déclare dans l'introduction et la conclusion de son livre qu'il l'a écrit en accord avec l'actualité du problème du fascisme. Cependant, ce livre nous laisse affamés pour deux questions d'actualité essentielles : (a) La victoire du fascisme était-elle évitable ? (b) Quel est l'avenir du fascisme aujourd'hui ?

Poulantzas décrit la montée du fascisme

En niant l'existence d'une ligne révolutionnaire alternative au stalinisme en URSS et au Komintern, il est conduit à accepter implicitement la fatalité après 1923 de la montée du fascisme. Aussi inévitable que la reconstitution d'une bourgeoisie en URSS. À son avis, il n'y avait pas d'autre direction ou direction.

De plus, il définit le processus de fascisation comme résultant, du point de vue de la classe ouvrière, d'une période « politiquement défensive » et d'un tournant où « l'aspect économique prend le pas sur l'aspect politique » de la lutte des classes. . ”. Pas assez. Qu'est-ce qu'une période « politiquement défensive », ou du moins quelles en sont les conséquences ? Ils sont similaires à ce que le leader social-démocrate autrichien Otto Bauer a déduit en qualifiant la période de défensive : à savoir, être prêt à résister à une attaque directe contre les organisations ouvrières sans prendre l'initiative. On connaît le résultat : la défaite du prolétariat autrichien, malgré la défense héroïque des Bundesliga Schutzbund de Vienne en février 1934.

Ce n'est pas ici le lieu de répéter une anthologie de textes, mais Écrits sur l'Allemagne, Trotsky apporte des réponses précises, sous forme de slogans et de programmes, à l'évolution de la situation. Il faut d'abord reconnaître que cette alternative révolutionnaire a été formulée au bon moment et non a posteriori, ce qui était possible.

C'en est une autre d'analyser les raisons de votre défaite. Mais nier son existence, c'est tomber dans un fatalisme qui, en d'autres circonstances, pourrait conduire à la capitulation.

Quel est l'avenir du fascisme aujourd'hui ?

Dans sa conclusion, Poulantzas met en garde contre une utilisation excessive du concept de fascisme. Mais cela ne suffit pas pour évaluer les chances du fascisme aujourd'hui. Les conditions, comparées à celles présentées par Mandel, sont aujourd'hui radicalement différentes de celles de l'entre-deux-guerres. Le capitalisme d'Europe de l'Ouest et d'Amérique a connu un boom prolongé après la Seconde Guerre mondiale. Il en résulte un changement profond des structures sociales : le poids social de la petite bourgeoisie, en particulier, s'est affaibli, surtout le poids de la petite bourgeoisie traditionnelle à laquelle Poulantzas unit facilement les fonctionnaires non productifs de la même classe. Les jeunes, en particulier les étudiants universitaires, qui constituaient la base militante initiale du fascisme, se sont politisés à gauche. Comme l'écrit Ernest Mandel : « La prochaine vague en Europe sera à gauche et à l'extrême gauche : le sismographe de la jeunesse l'annonce, et la jeunesse a encore plusieurs années d'avance sur le mouvement de masse.

Le stalinisme en crise n'a plus le même contrôle sur le mouvement ouvrier international que dans les années 1920 et 1930. Enfin, le degré d'interprétation du capital en Europe rend difficile le recours à une politique économique autosuffisante, qui nourrit l'idéologie nationaliste. du fascisme.

Pour toutes ces raisons, une solution fasciste n'est guère envisageable dans l'immédiat. Seul un changement profond de la période économique pourrait recréer les conditions favorables à son développement de masse. Et même ainsi, on peut se demander si le fascisme tel qu'il a existé ne représente pas une solution originale liée à une phase spécifique de l'impérialisme. Aujourd'hui, on imagine des solutions beaucoup plus fantoches, du type du sud du Vietnam, directement soutenues par l'impérialisme dominant, capables de maintenir à des fins politiques un très grand appareil bureaucratico-militaire, soutenu par un vaste système de corruption et de clientélisme, sans bénéficiant de la base de masse réelle que la petite bourgeoisie désespérée aurait pu fournir au fascisme.

Enfin, si Poulantzas pense, comme il le suggère, que le fascisme n'est pas le principal danger de l'époque, il doit condamner plus ouvertement que la double erreur de groupes comme L'Humanité Rouge ou l'ex-gauche prolétarienne attaquant le PCF comme social-fasciste ou social-impérialiste, répétant en plaisantant la politique tragique du PC allemand.

L'essai de Poulantzas nous paraît intéressant, notamment dans la mesure où il tente de dégager certains emprunts méthodologiques à l'école althussérienne à partir d'analyses concrètes. La préface, postérieure au fascisme et à la dictature, qu'il a rédigée pour l'anthologie de Lindenberg sur l'Internationale communiste et la classe scolaire (Maspero) confirme cette préoccupation. Il combat de front la déformation institutionnaliste qui ferait de l'école le nœud social de la division en classes. Malgré des remèdes conceptuels qui nous paraissent discutables, cette courte préface montre un problème qui rend possible un débat fructueux, que nous sommes prêts à poursuivre.

Cependant, cette préface ouvertement controversée ne nomme pas ses interlocuteurs. C'est pitoyable. En l'interprétant peut-être avec une intention malveillante, nous pensons avoir décelé une réfutation ferme des thèses de Baudelot et d'Establet. Si tel est le cas, il aurait mieux valu annoncer la couleur car, derrière les positions de Baudelot et d'Establet, c'est la matrice althussérienne qui est en jeu.

Dans le problème de l'école, comme dans d'autres circonstances, cette matrice sert de justification commune au révisionnisme réformiste du PCF et aux théorisations « provisoirement » d'extrême gauche du maoïsme français. Elle fonde la possibilité d'investir l'appareil d'État sans le détruire et la volonté d'entreprendre la révolution culturelle (idéologique et institutionnelle) avant de renverser l'ordre bourgeois. En un mot, Juquin et son « sens des réalités » s'accommodent du scientisme d'Althusser, de Mavrakis et de son dogmatisme aussi. Leur point commun réside dans l'évacuation de l'histoire et, par conséquent, dans le rapport entre théorie et pratique.

Le néopositivisme d'Althusser (abordé plus en détail dans le n° 9 de cette revue, notamment dans l'article de Michael Löwy) est l'expression d'une théorie qui fuit son passé politique et reste désactivée face au présent. Le mouvement de Poulantzas procède en sens inverse. Elle part d'une théorie figée pour revenir à la pratique, la confronter au mouvement de lutte des classes.

D'où les fortes contradictions qui rendent possible la discussion avec Poulantzas. En définitive, cette évolution du débat théorique depuis le début des années soixante est pour nous un autre témoignage de l'actualité de la révolution. Un retour du positivisme, de la science socialiste (dernier refuge théorique du stalinisme décadent), vers la théorie révolutionnaire, vers un socialisme scientifique qui ne dissocie pas le sujet de la révolution prolétarienne de son objet, le jugement de fait du jugement de valeur. Le regain d'intérêt pour les œuvres de Lukács, Korsch, Gramsci, Jakubowsky, procède du même mouvement.

De nombreuses questions restent ouvertes sur ces auteurs, mais elles se situent dans le champ qui unit les défenseurs du matérialisme dialectique contre celui de ses interprètes mécaniques, de Bernstein à Staline, d'Althusser à Juquin.

*Daniel Bensaid (1946-2010) a été professeur de philosophie à l'Université de Paris VIII (Vincennes – Saint-Denis) et chef de la IVe Internationale – Secrétariat unifié. Auteur, entre autres Les livres de Marx, l'intempestif (civilisation brésilienne).

Traduction: Lucio Emílio do Espírito Santo Junior au site web Théorie marxiste.

Publié à l'origine sur Critique de l'économie politique, n° 11-12, avril-septembre 1973. Paris, Maspero.

Référence


Nicos Poulantzas. Fascisme et dictature : la Troisième Internationale contre le fascisme. Traduction : Bethânia Negreiros Barroso et Danilo Enrico Martuscelli. Florianopolis. Publications annoncées, 2021, 384 pages.

Note


[1] Léon Trotiski. La lutte contre le fascisme en Allemagne. New York, Pathbinder Press.

 

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