Par AIRTON PASCHOA*
cinq pièces courtes
Paradis fiscal
L'argent pousse sur les arbres et les fruits ne sont pas interdits. Il grandit et se multiplie au fur et à mesure qu'il est piqué. Jusqu'ici, en fait, est le point d'accord que c'est un péché de ne pas céder à la tentation et de ne pas y mettre la main. Une récolte abondante, que faire ? S'il n'y a pas de béatrices, il y a encore des actrices et des mannequins... atroces comme actrices mais mannequins comme des putains. Fuir la vulgarité de la chute, c'est la manière exquise, rare, distinguée, bizarre et sans commandement de nous tenir à Lui. Nous pouvons descendre sur terre à notre guise, pas sur le sol, Dieu nous en préserve ! même pas six pieds sous terre. Nous sommes descendus assez bas pour léviter sans danger et jouir du plaisir le plus divin qu'il ait été donné à l'homme d'aspirer - la caresse d'ongles désespérés et ravis, à la belle fleur de notre plante.
néofrancisme
Il était franc : il croyait à la bugresia et se battait pour elle sans relâche, que ce soit dans les colonnes des journaux ou dans le journal. avant de Leblon. Il maniait les dés et les lançait à gauche et à droite. Sans tenir compte de la racine du problème, le déficit budgétaire, Hayek nous a laissé tomber ! c'était un problème de racine, de déficit intellectuel. Mais tout n'était pas perdu : même si la Sécurité sociale rivalisait ruineusement avec la Providence ou prévalait çà et là, au détriment de l'intérêt privé, vice public de l'État, il n'y avait aucune raison de ne pas croire au progrès. Combien de temps a-t-il fallu à la première cellule, du fond de l'océan, pour grimper jusqu'à lui, Guga ? Et retourna à la mer.
sujet automatique
à Léda
L'ère moderne a toujours exigé le progrès. C'est la loi du plus haut, du plus grand, du maximum, qui parcourt la colonne vertébrale de l'histoire, lui dressant les cheveux sur la tête. La lumière est allumée et éteinte, le gaz est allumé et éteint, le feu est allumé et éteint, l'eau est allumée et éteinte, tout est allumé et éteint. Automatique, c'est le monde, les objets, les sujets, les reflets, etc., jusqu'à la fin du parcours, s'allumant et s'éteignant, à l'exclusion de ceux éteints. Qui vivrait aussi, sans se déconnecter de temps en temps ? D'où la nécessité impérative de l'interrupteur, dans l'empressement à éviter court-circuit après court-circuit comme le nôtre. Sans le bienheureux (j'aurais juré qu'il était ici), c'est définitivement l'obscurité ou la lumière éternelle.
terre plat
Comme on vieillit mal dans ce pays — plat, progressivement plat, c'est l'insignifiance ! Fatigue de considérer l'énorme passé que le pays a devant lui, selon la phrase inestimable de Millôr. Passant ainsi, avec le naturel des carnavals, de la gauche au centre-gauche, du centre-gauche au centre, du centre au centre-droit, du centre-droit à la droite, de la droite au extrême droite, et de là vers le mieux, le centre de ceci, dans le malheureux manque d'enfer. Vous pouvez présumer, bien sûr, que si vous vivez mal, vous mourrez aussi mal… Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Les privilégiés, poètes, artistes, scientifiques, intellectuels, vivent dans des conditions enviables par rapport au commun des mortels.
Quant au stress, il me vient à l'esprit qu'au détriment des développements actuels, l'ennui peut rivaliser avec le paysage immobile. Esprits sensibles, il n'y aurait plus qu'à se donner la main à la rotation.
sciences de l'harmonica
J'ai appris à connaître l'amour et la haine, la jalousie, l'envie, la colère, la gourmandise, les cinq péchés capitaux, avec une prédilection particulière (tropicale, si Dieu le veut) pour la luxure et la paresse.
Je n'ai jamais connu l'avarice ou l'arrogance, à part cette sotte fierté d'invoquer les mots et la ruée vers la tauromachie.
J'ai connu l'amitié et non la vanité.
J'ai connu la pauvreté et la paternité, une richesse unique, des expériences à la fois profondes et fondatrices, sans préjudice du naufrage, selon les coques.
J'ai rencontré père et mère, je ne pouvais pas les aimer. Ne me demandez pas pourquoi. L'amour ne connaît pas la justice.
J'ai connu le remords, qui mord et ronge chaque fois que la mémoire, malveillante, renifle des os dans le jardin.
J'ai connu la faiblesse sans connaître la vertu.
J'ai rencontré la désillusion, sans reconnaître l'espoir.
Je n'ai pas connu la foi, le confort personnel dont j'ai été privé.
J'ai rencontré la mort, jeune homme, compagnon inséparable tout au long de la vie.
Connaître l'Université.
Je connais la Révolution.
Connaître la poésie.
Je ne connaissais pas la haute création, celle que seuls les plus grands artistes réalisent dans des circonstances presque mystérieuses. J'ai appris à connaître la création du quotidien, de l'artisanat artisanal, ordinaire, petit et précaire, actionné par un tour plus petit, seul capable de donner naissance à des tôles de fer blanc et des flagrantes (de la chance et de la frayeur).
Savais-je ce que les hommes savent ?
En dehors de la Poésie et de la Révolution, certainement ce que sait le gros d'une certaine caste, moyenne, certain pays, médiocre, certaine cour et certaine cité eschatologique.
Je ne repars ni insatisfait, ni satisfait. Même pas même. Divorcé, si vous voulez, incompatibilité de génies, vie différée et haine du fainéant.
J'ai connu certains matins de lumière bleue et rayonnée qui m'ont fait confiance à l'aube. Mais cela fait un moment et une chose que le temps fait est d'effacer les empreintes digitales.
*Airton Paschoa est écrivain, auteur, entre autres livres, de Bain marie (e-galaxia, 2021, 2e édition, magazine).