Par BERNARD HORSTMANN*
L’attaque d’une base américaine et l’acte de vengeance de l’Occident contre l’ensemble du système des Nations Unies aggravent encore le conflit au Moyen-Orient.
Hier, 3 soldats américains ont été tués et 34 blessés lors d'une attaque qui aurait touché un endroit connu sous le nom de Tour 22. Cet endroit fait partie de la zone d'Al Tanf, où les troupes américaines occupent illégalement certaines parties de la Syrie pour contrôler la circulation sur la route principale entre l'Irak et l'Irak. et la Syrie.
Jusqu’à présent, les rapports ne répondent pas à bon nombre des questions qui se posent.
La tour 22 se trouve du côté jordanien de la frontière, mais la Jordanie insiste sur le fait qu'aucune attaque n'a eu lieu sur son territoire.
Une autre anomalie est le taux élevé de blessés lors de la prétendue attaque de drone. Les drones sont utilisés en masse dans la guerre en Ukraine, mais les pertes qu’ils causent sont généralement inférieures à une poignée par drone.
Les défenses aériennes à courte et moyenne portée (C-RAM, l'équivalent des canons navals Phalanx) hautement automatisées de la base doivent être capables d'abattre n'importe quel drone. Pourquoi n’ont-ils pas fonctionné ?
Les États-Unis ont également utilisé la base d’Al Tanf et le camp de Rukban pour héberger et entraîner des groupes dissidents de l’EI afin qu’ils puissent attaquer les ennemis présumés des États-Unis. Est-ce que l'une de ces personnes était là ?
Les États-Unis affirment qu'un groupe de résistance irakien, prétendument soutenu par l'Iran, est responsable de l'attaque. Il existe plusieurs groupes de ce type alliés à l’Iran en Syrie et en Irak. Lequel d'entre eux a fait ça ? Les États-Unis le savent-ils ? L'Iran nie toute implication dans l’attaque.
L'attaque est certainement une montée par rapport aux précédents. Le président Biden a déclaré que je répondrai à cela .
La question est alors de savoir où réagir (Syrie, Irak, Iran) et dans quelle mesure. Il est fort probable que les États-Unis intensifieront leurs bombardements antérieurs contre tel ou tel groupe de résistance irakienne. Si les États-Unis attaquent une institution ou une position liée à l’État, la situation s’aggravera encore davantage.
Le camp de la résistance tenterait alors de nuire davantage aux actifs américains. Depuis l’assassinat du général Quassam Soleimani par les États-Unis, son objectif global a été de retirer les États-Unis du Moyen-Orient.
La réponse immédiate des États-Unis à l’attaque a été l’activation de pétroliers à longue portée :
OSINTdefender @sentdefender – 0:21 UTC · 29 janvier 2024
Au moins 6 ravitailleurs aériens KC-135 de l'US Air Force, la plupart provenant de la base aérienne de March en Californie du Sud, volent vers le nord-est à travers les États-Unis et se préparent à transiter par l'Atlantique vers les États-Unis et l'Europe. Je me demande quel type d'avion ils ravitaillent ?
Les ravitailleurs aériens sont utilisés pour maintenir les avions de combat dans les airs pendant plusieurs heures. Les raisons pour lesquelles les avions à réaction restent en vol ne sont pas nécessairement d'attaquer quelqu'un, mais d'empêcher leur destruction par une attaque sur les pistes d'atterrissage elles-mêmes.
Les États-Unis disposent de plusieurs bases au Moyen-Orient qui abritent de nombreux avions à réaction coûteux.
Si les États-Unis soupçonnent que ces bases seront attaquées, il faudra beaucoup d’avions-citernes pour sauver les avions qui y sont actuellement stationnés.
On pourrait en conclure que les États-Unis attaqueront une cible si pertinente qu’ils devront se préparer à une attaque de riposte complète contre leurs propres bases au Moyen-Orient.
Il existe plusieurs autres possibilités, mais celle-ci semble la conclusion la plus probable.
Prenons maintenant du recul pour avoir une vision plus large.
L’escalade actuelle au Moyen-Orient est due à la tentative sioniste de nettoyer ethniquement Gaza, la Cisjordanie et le sud du Liban. Le soutien actif des États-Unis à cet objectif a conduit à davantage de guerres américaines au Yémen, en Irak et maintenant en Syrie. Même si les États-Unis ont déclaré qu’ils ne souhaitaient pas une guerre totale au Moyen-Orient, ils ont fait de leur mieux pour la promouvoir.
La décision dystopique des USA et de leurs vassaux européens refuser tout soutien à l'UNRWA en réponse à la décision de la Cour internationale de Justice contra Le génocide des Palestiniens par Israël constitue une nouvelle escalade. Qu'une douzaine ou moins des 30 7 employés de l'UNRWA ont probablement été impliqués dans les événements du XNUMX octobre était connu depuis des semaines . Mettre cela en œuvre si peu de temps après la décision de la CIJ est un acte clair de vengeance contre l’ensemble du système des Nations Unies.
Il s’agit d’un ordre fondé sur des règles, dans lequel les États-Unis créent et rejettent toutes les règles à leur guise, luttant contre le droit international et humanitaire établi de longue date.
Sam Husseini @samhusseini – 18:58 UTC · 27 janvier 2024
François Boyle déclare qu'avec les États (y compris les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni) réduisant le financement de l'UNRWA, « il n'est plus vrai que ces États ont aidé et encouragé le génocide israélien contre les Palestiniens, en violation de l'article 3(e) de la Convention sur le génocide, criminalisant la « complicité » dans le génocide. Ces États sont désormais également en violation directe de l'article 2(c) de la Convention sur le génocide : 'En soumettant délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique, en tout ou en partie…' »
La CIJ est le plus haut tribunal indépendant dont dispose l’humanité. Les USA et leurs représentants ont décidé de lutter contre les lois en vigueur dans le monde.
Il s'agit d'un ordre fondé sur des règles contre quiconque ne le respecte pas. C’est le passé unilatéral qui lutte contre l’avenir multilatéral naissant. Une période dangereuse.
Comment citer Arnaud Bertrand :
« Le vieux monde se meurt et le nouveau monde peine à naître : c’est maintenant le temps des monstres. »
Antonio Gramsci
* Bernhard Horstmann est rédacteur en chef du média nord-américain indépendant Moon of Alabama.
Traduit par Ricardo Kobayaski.
Initialement publié sur le site Lune de l'Alabama.
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