Par JULIANA PAULA MAGALHÉS*
Dans le capitalisme, avec la constitution et la mondialisation de la forme marchandise, le lien entre exploités et exploiteurs acquiert un caractère juridique.
Introduction
Dans le scénario actuel de crise et de pandémie, le défi de réfléchir au rôle du droit et de l'État face aux difficultés qui se posent se pose. Dans ce contexte, il est d'usage de souligner l'importance des garanties constitutionnelles en faveur de la santé publique et des droits sociaux, ainsi que la nécessité d'une politique humaniste pour guider l'action des agents de l'État.
Cependant, à partir de la plate-forme théorique marxiste, il est possible de vérifier que le droit, l'État et le capitalisme sont structurellement liés. Dès lors, toute réalisation dans le domaine juridique, malgré l'importance relative qu'elle peut avoir, d'un point de vue immédiat, ne suffira pas à promouvoir un changement structurel de la société. De même, même s'il y a des avancées en matière d'aide aux plus démunis, à travers les politiques étatiques, cela ne suffit pas, à lui seul, à éradiquer la structure qui engendre la misère, l'exclusion sociale et l'exploitation.
L'humanisme bourgeois, en se fondant sur la notion abstraite d'homme, en proclamant des idéaux de liberté et d'égalité comme inhérents à la condition humaine, ainsi qu'en entendant placer l'homme comme sujet de l'histoire, est ombiliquement lié à l'idéologie juridique, qui permet reproduction même du capitalisme. Dans cette perspective, l'être humain se présente comme un sujet de droit, en raison de sa propre condition humaine. Cependant, un tel cadre idéologique empêche de comprendre que la subjectivité juridique est une spécificité du mode de production capitaliste, qui repose sur l'exploitation du travail salarié, à travers la séparation du travailleur des moyens de production.
La liberté signifie donc purement la possibilité de contracter librement, d'une manière qui permet l'achat et la vente de la force de travail, et l'égalité apparaît comme un attribut nécessaire pour les entrepreneurs. Ainsi, toute politique prétendument humaniste, guidée par de telles conceptions, est structurellement limitée, car elle ne s'attaque pas aux fondements du capitalisme et, par conséquent, ne suffit pas à donner lieu à la construction d'une organisation sociale, dans laquelle des pratiques véritablement humanitaires peuvent être présent. .
Le capitalisme est marqué par la constitution de la forme marchandise, précisément du fait que les rapports de production se marchandisent, contrairement à ce qui se passait dans les modes de production antérieurs. De là, il y a la constitution de la forme juridique et de la forme politique étatique. Dans l'ancien esclavage et le féodalisme médiéval, les travailleurs n'avaient pas de relation contractuelle avec leurs maîtres et l'exploitation se faisait directement. Ce n'est que dans le capitalisme, avec la constitution et la mondialisation de la forme marchandise, que le lien entre exploités et exploiteurs acquiert un caractère juridique. Dans le même temps, la forme politique étatique est érigée en garante des échanges marchands.
Karl Marx, dans son œuvre de maturité, démêle les mécanismes de fonctionnement de la société capitaliste, et d'autres penseurs marxistes, comme Evguiéni Pachukanis et Louis Althusser, avancent dans la voie ouverte par Marx, établissant, chacun à sa manière, la critique de la forme droit et l'idéologie juridique qui s'y rattache. Sur la base de ce cadre théorique fondamental, dans notre article, nous chercherons à analyser la crise actuelle et ses possibilités de la surmonter, démontrant que notre horizon de luttes pour la transformation sociale doit viser au-delà des formes sociales du capitalisme.
Humanisme, droit et capitalisme
Dans la lecture proposée par Alysson Leandro Mascaro, la pensée juridique contemporaine peut être divisée en trois voies principales : le positivisme juridique, le positivisme non juridique et la critique.[I]
Le juspositivisme, en somme, identifie le droit au cadre normatif fixé par l'État, se décomposant en aspects stricts, éclectiques et éthiques. Le juspositivisme strict a pour principal représentant le juriste autrichien Hans Kelsen, bien qu'il ait également d'autres représentants éminents. Kelsen entendait élaborer une théorie pure du droit, dissociée des éléments sociaux, politiques et historiques, dans une perspective réductionniste et fondée sur une méthodologie analytique.
Le juspositivisme éclectique, quant à lui, tient compte des facteurs et des valeurs culturelles, sans pour autant perdre de vue l'horizon normatif. À leur tour, les représentants du juspositivisme éthique commencent à intégrer les questions éthiques dans la compréhension du phénomène juridique et, pour cela, ils prennent en compte non seulement le format normatif, mais aussi le substrat éthique qui compose son contenu, même s'ils le font pas s'éloigner des quadrants du droit positif.
Le positivisme non juridique avance vers une compréhension du droit qui cherche à démêler les rapports de force qui le sous-tendent et, bien qu'il n'atteigne pas le substrat matériel ultime qui le détermine, il permet une compréhension plus précise du phénomène juridique, précisément parce qu'il pas le réduire au cadre normatif. Il convient également de noter le fait que certains penseurs de cette veine donnent lieu à une compréhension existentielle du droit. Le positivisme non juridique est un domaine très multiple, plein de nuances, dans lequel, par exemple, des juristes comme Carl Schmitt et Michel Villey, ou des philosophes comme Martin Heidegger et Michel Foucault, entre autres, se distinguent.
Malgré la sophistication théorique de nombreux penseurs qui s'inscrivent dans la voie du positivisme non juridique, le dévoilement de la complexité du phénomène juridique n'est possible, dans son intégralité, qu'à travers l'horizon de la critique. Telle est la voie théorique du marxisme, qui englobe plusieurs spécialistes des relations sociales, avec des conséquences immédiates pour la compréhension du droit et son imbrication avec le mode de production capitaliste. Depuis Karl Marx lui-même, une telle plate-forme théorique compte plusieurs penseurs, avec le juriste russe Evguiéni Pachukanis comme principal représentant, concernant la compréhension du droit dans une perspective marxiste.
Partant des fondements théoriques posés par Marx dans sa critique de l'économie politique, Pachukanis établit une critique de la théorie générale du droit traditionnellement établie, démontrant l'imbrication nécessaire entre le droit, l'État et le capitalisme. Si le fondement d'une telle pensée se trouve déjà dans l'œuvre de Marx, c'est Pachukanis qui en donne les contours définitifs, en approfondissant la démonstration que la forme juridique dérive directement de la forme marchande.
Pachukanis souligne que "le sujet est l'atome de la théorie juridique",[Ii] donc, le noyau du droit, pour le juriste russe, ne réside pas dans la norme, mais dans la subjectivité juridique qui se constitue à partir de la forme-marchandise. En ce sens, la forme juridique, dans sa plénitude, est une spécificité du capitalisme, dans la mesure où elle est structurée à partir des rapports de production qui lui sont inhérents. Ainsi, Pachukanis présente la « compréhension de la forme du droit comme équivalent et reflet de la forme de la marchandise ».[Iii] Le juriste russe est fidèle à la méthode de Marx, cherchant à extraire la compréhension du phénomène juridique de la concrétude sociale présidée par la logique du capital.
Sur la base de la lecture pachukanienne, il est possible de souligner que le caractère distinctif du droit dans le capitalisme réside précisément dans la subjectivité juridique et que cette structuration a lest dans la matérialité sociale. Dès lors, une rupture avec les visions idéalisées du phénomène juridique s'établit, en démontrant que le droit est une forme sociale du capitalisme, permettant sa propre reproduction, dans la mesure où, dans ce mode de production, l'assujettissement ne se fait pas de manière systématique. direct, parce que les individus y sont « sujets de droit ».[Iv]
Aussi l'État, pour Pachukanis – et pour d'autres théoriciens qui ont avancé dans la voie ouverte par lui, à partir de Marx –, est-il loin d'avoir pour champ d'application le bien commun. Pachukanis met en évidence le rôle de l'État dans la reproduction du capitalisme, pointant le fait que, dans ce mode de production, une classe n'exerce pas de domination directe sur les autres, puisque « l'appareil de coercition étatique n'est pas constitué comme un appareil privé de classe dominante, mais s'en détache, prenant la forme d'un appareil impersonnel de puissance publique, séparé de la société ».[V]
Alysson Leandro Mascaro, dans le sillage des Pachukanis et du dérivationnisme,[Vi] soutient que la forme politique étatique est directement dérivée de la forme marchande et donc spécifique au capitalisme. En ce qui concerne le rapport entre forme juridique et forme politique de l'État, l'extrait suivant est assez éclairant : « Le noyau de la forme juridique, le sujet de droit, ne vient pas de l'État. Son émergence, historiquement, n'est pas à son sceau par l'Etat. La dynamique d'émergence du sujet de droit est liée, nécessaire et directe, aux rapports de production capitalistes. […] L'Etat procèdera ultérieurement à l'homologation formelle de la condition de sujet de droit, mais cette procédure est un ultime couplage entre forme juridique et forme politique qui garde cependant ses spécificités. Le circuit capitaliste pleinement installé opère une conjugaison du juridique et du politique étatique uniquement sur le plan technique : ses formes dérivent, chacune, des rapports capitalistes eux-mêmes, mais, dans le maniement technique immédiat, on entendra de droit la loi étatique. , abhorrant et abhorrant elle-même, poursuivant des arrangements douaniers ou des actes qui confrontent les formes de reproduction sociale imposées par l'Etat. Fonctionnellement, les sociétés capitalistes, lors des révolutions bourgeoises, gèrent l'État et la loi comme s'il s'agissait du même complexe. Mais ce processus, qui n'est qu'un processus d'arrivée et au niveau technique, n'empêche pas de voir la longue maturation historique de ses différentes formations. […] Il n'est pas faux de trouver un lien étroit entre forme politique et forme juridique, car, en effet, dans le processus historique contemporain, le droit est façonné par les normes étatiques et l'État lui-même est forgé par les institutions juridiques. Il se trouve que le lien entre forme politique et forme juridique est un lien de conformation, opérant entre elles une sorte de dérivation au second degré, à partir d'un premier et nécessaire arrière-plan directement issu de la forme-marchandise. C'est l'appareil d'État déjà nécessairement existant et les formes juridiques socialement annoncées qui se rencontrent pour constituer alors un complexe politico-juridique phénoménal ».[Vii]
Dès lors, la lecture marxiste la plus avancée du droit pointe le fait que le cadre normatif ne s'incarne pas au cœur du phénomène juridique, dans la mesure où la forme juridique est un fait matériel, qui s'impose à partir de rapports sociaux concrets. Dans ce contexte, l'absence de primauté de la norme juridique dans le processus de structuration du droit reste manifeste. Comme l'affirme Mascaro : « L'échange de marchandises et le travail transformé en marchandise sont les données qui façonnent la forme-sujet du droit. La normativité étatique opère sur cette forme déjà donnée, la conformant.[Viii]
Toujours dans le domaine du marxisme, il est possible de souligner la critique du philosophe français Louis Althusser à l'idéologie juridique. S'appuyant sur une combinaison du marxisme et de la psychanalyse, Althusser établit une lecture sophistiquée de l'idéologie, qui, pour lui, n'apparaît pas comme le résultat d'un acte de volonté, mais opère dans l'inconscient, constituant ses propres subjectivités, fondées sur des pratiques matérielles. réitéré. Le philosophe français pointe l'existence d'appareils idéologiques d'État, qui fonctionnent principalement par l'idéologie, en les différenciant des appareils d'État répressifs, qui ont l'usage de la force comme caractéristique fondamentale. Althusser souligne que les appareils idéologiques de l'État se ramifient dans différents domaines, tels que les systèmes religieux, scolaires, syndicaux, politiques, culturels, juridiques, entre autres.
En ce qui concerne le droit, Althusser observe qu'il appartient singulièrement à la fois aux appareils idéologiques d'État et aux appareils répressifs d'État. Il rappelle que l'idéologie légale est issue du capitalisme et a un caractère essentiel pour la reproduction même de ce mode de production. Pour Althusser, l'idéologie juridique est au cœur du cadre idéologique du capitalisme. Dans cette perspective, la subjectivité juridique est précisément le résultat d'un processus d'interpellation, par lequel les individus se constituent en sujets de droit, en vertu de la logique même du capitalisme.
Selon les mots d'Étienne Balibar, l'un des principaux disciples d'Althusser, « l'idéologie juridique « prouve » que l'ordre social ne repose pas sur l'existence de classes, mais précisément sur les individus auxquels s'adresse la loi ».[Ix] Sur ce point, l'althussérienne Nicole-Edith Thévenin élucide que « cette fonction mystificatrice de l'idéologie juridique est nécessaire à la reproduction du mode de production capitaliste : elle maintient les individus dans une représentation isolée, occultant le processus conjoint du capital ».[X]
Il est intéressant de noter que, dans la lecture althussérienne, l'idéologie ne résulte pas seulement d'un processus de déformation de la réalité, mais a un lest matériel. D'où le fait que l'idéologie du capitalisme est éminemment légale, précisément parce qu'elle est directement imbriquée dans les rapports de production capitalistes. Les idéaux bourgeois de liberté et d'égalité sont liés à l'idéologie juridique, c'est-à-dire au besoin matériel de sujets juridiques libres et égaux pour l'achat et la vente de la force de travail.
En ce qui concerne l'idéologie juridique, il convient de souligner les observations suivantes de Thévenin : « [...] si le droit assure le fonctionnement et l'efficacité matérielle de l'idéologie, on peut dire qu'en définitive, les catégories de droit constituent le fondement de l'idéologie bourgeoise, cette idéologie légale structure l'idéologie bourgeoise, l'assure de son la permanence, qui est la permanence même de l'État bourgeois.[xi]
Althusser s'est imposé comme un critique de la lecture humaniste du marxisme, qui postule l'existence d'un humanisme marxiste. Le philosophe français souligne que Marx, dans son œuvre de maturité, découvre un nouveau continent scientifique, le continent historique, avec des catégories et une méthodologie spécifiques.[xii]
Pour Althusser, le marxisme ne repose pas sur une conception générique de l'homme ou sur une prétendue essence humaine, mais sur des structures matérielles : « Les polémiques autour de l'humanisme au sein du Parti communiste français et même en dehors sur ce thème étaient célèbres. dans mon livre Marxisme, humanisme et droit : Althusser et Garaudy Je traite des débats sur l'humanisme dans la sphère du marxisme et ses implications pour la compréhension du phénomène juridique. Les défenseurs de l'idée que le marxisme est un humanisme, comme par exemple Roger Garaudy, postulaient l'existence d'une aliénation par le travail dans le capitalisme, incarnée dans la perte de la condition proprement humaine des individus, de sorte que le socialisme signifierait la possibilité de réalisation de tout l'homme ».
La lecture humaniste du marxisme se fonde sur la Manuscrits de 1844. À son tour, Althusser postule l'existence d'une rupture épistémologique dans l'œuvre de Marx, la séparant en travail de jeunesse (1840-1844), travail de cour (1845), travail de maturation (1845-1857) et travail de maturité (1857-1883).[xiii] Althusser se concentre éminemment sur l'œuvre mature de Marx, en particulier sur La capitale. Le philosophe français soutient que le marxisme est un anti-humanisme théorique, précisément parce que les concepts fondateurs du marxisme n'ont aucun rapport avec les conceptions humanistes. Il s'exprime même lorsqu'il affirme que : « La rupture avec toute anthropologie ou tout humanisme philosophique n'est pas un détail secondaire : elle est constitutive de la découverte scientifique de Marx ».[Xiv] Althusser observe que Marx, dans sa maturité, a abandonné les constructions humanistes et a commencé à travailler avec des concepts scientifiques, tels que la marchandise, le mode de production, les forces productives, les rapports de production, entre autres.
Pour le champ du droit, la rupture avec la vision humaniste du marxisme est fondamentale, car, dans la postulation d'une scission entre sujet et objet, comprise comme un rapport de propriété, le socialisme est vu comme un simple processus d'extinction de la propriété privée. Cependant, à travers la critique althussérienne anti-humaniste, le cœur de la subjectivité juridique est atteint, dévoilant les subtilités de sa propre constitution.
Ainsi, dans une lecture conjuguée d'Althusser et de Pachukanis, à partir de l'œuvre mature de Marx, est présentée la nécessité de rompre avec la structure même qui engendre l'exploitation. Par conséquent, un changement purement quantitatif dans le domaine juridique est évidemment insuffisant. Il est nécessaire d'introduire un changement qualitatif afin de démanteler les rapports de production capitalistes eux-mêmes.
Pandémie, crise et limites de l'horizon juridique
En temps de crise et de pandémie comme les temps actuels, le visage le plus sombre du capitalisme se révèle généralement, à la fois par les inégalités sociales largement ouvertes et par la possibilité – comme le souligne Pachukanis – la tendance de la bourgeoisie à laisser de côté le « masque de l'État de droit », en raison de « l'exacerbation exceptionnelle de la lutte des classes ».[xv] Cependant, il convient de noter que le scénario actuel ne constitue pas exactement une exception dans le capitalisme, dans la mesure où ce mode de production porte la crise dans sa structure même.
Sur ce point, Mascaro précise : « Les crises du capitalisme ne sont pas exceptionnelles à ce mode de production, mais plutôt ses caractéristiques structurelles. Dans un régime d'exploitation, composé d'agents multiples de la production et de l'échange, enraciné dans les inégalités réelles et dans les luttes de classes et de groupes, imprégné de formes sociales et d'institutions nécessaires et relativement étrangères à l'intérêt immédiat des agents eux-mêmes, les contradictions sont multiples, tant sur le plan économique que politique. […] Au sein de la dynamique capitaliste, les périodes de stabilité ne se révèlent que comme des consolidations partielles de la reproduction sociale. Les divers régimes d'accumulation capitaliste n'accomplissent pas, par leur propre moteur, une reproduction infinie selon leurs propres termes. Une loi de baisse tendancielle du taux de profit conduit l'action économique – si par hypothèse elle était prise sans contre-tendance, ce qui n'est pas le cas dans ses racines historiques réelles – à une décomposition continue de ses bases. Les régimes d'accumulation s'instaurent cependant entrelacés avec des modes de régulation qui les soutiennent, les réforment, les contraignent, les modifient ou les fragilisent. Les modes de régulation ne sont pas non plus dotés de stabilité ou de planification au-delà de leurs contraintes ou contingences, de sorte qu'il n'y a pas de couplage parfait entre le régime d'accumulation et le réseau institutionnel pouvant servir de support. […] Si les régimes d'accumulation suivent une tendance à leur contrainte économique, les modes de régulation reposent sur une multiplicité d'intérêts, de forces et de rapports sociaux ».[Xvi]
Bien plus que de simples données biologiques, la pandémie de COVID-19 est le résultat d'une société basée sur l'exploitation. Dans les pays capitalistes périphériques, où les contradictions sociales sont encore plus évidentes, il est aisé de voir les difficultés matérielles à remplir les mesures d'hygiène sanitaire et d'isolement social. Cependant, même dans les pays considérés comme « développés », comme les États-Unis, la pandémie a surtout fait des victimes parmi les plus pauvres.
Il est courant que des évaluations superficielles tirent des conclusions dans le sens où tout allait bien avant la pandémie et que le nouveau coronavirus est la seule cause du chaos qui s'installe actuellement. Pourtant, l'apparition du Sars-Cov-2 est loin d'être la seule responsable de tous les troubles et décès de ces derniers temps.
Il faut même noter que l'émergence de nouveaux virus est quelque chose de prévisible d'un point de vue biologique et n'est pas exactement une situation d'anormalité, comme l'affirme Alysson Leandro Mascaro, s'appuyant sur la philosophie de santé de Georges Canguilhem : « Si vous avancez au-delà la vision de la santé comme moyenne ou normale, la pandémie n'est donc rien de plus qu'une possibilité comme les autres pour les corps humains. C'est une maladie, car elle diminue qualitativement les possibilités vitales, grave et extrême en termes de contagion et d'implications sociales, mais ce n'est pas une exception à une prétendue règle normale de santé. La pandémie actuelle ne se présente pas philosophiquement, en médecine, comme une situation anormale ».[xvii]
La crise était déjà présente avant l'avènement de la pandémie et cet événement n'a fait qu'amplifier ses effets. De plus, les difficultés mêmes imposées pour le plein respect des mesures sanitaires nécessaires pour contenir la propagation du virus ont donné lieu à sa propagation et, par conséquent, à la constitution de l'état pandémique.
De manière générale, les détracteurs de la situation actuelle tendent à souligner la nécessité d'adopter une politique humaniste et, par conséquent, des mesures juridiques pour lutter contre les fléaux sociaux qui surviennent. Cependant, une telle perspective est prisonnière de l'idéologie juridique et n'atteint pas les déterminations structurelles de la réalité d'aujourd'hui.[xviii]
Les maux de la crise et de la pandémie actuelles sont, en fin de compte, engendrés par le mode de production capitaliste lui-même, qui, à son tour, est structuré en fonction de formes sociales spécifiques. La forme juridique et la politique de l'État dérivent directement de la forme marchande, par conséquent, il reste évident que la sortie définitive d'une telle situation ne peut avoir lieu à partir de telles formes.
Beaucoup aspirent à un retour à la soi-disant normalité, oubliant que la norme du capitalisme est l'exploitation et l'inégalité. Avant la pandémie actuelle, les chiffres mondiaux de la faim, de la misère et de l'exclusion sociale étaient déjà alarmants. De plus, les rapports de production mêmes dans le capitalisme, marqués par la séparation entre les travailleurs et les moyens de production, interdisent les possibilités de pleine émancipation.
Le capitalisme est exploratoire dans sa propre structure, comme le souligne Jorge Grespan, lorsqu'il s'agit de plus-value ou plus de valeur - selon la traduction -, en s'appuyant sur l'œuvre mature de Marx : « Le fait que la valeur de la main-d'œuvre soit inférieure à toute la journée est une « circonstance », une « chance » pour le capitaliste, c'est une réalité créée par le système social et non par le capitaliste en tant qu'individu. La plus-value ne résulte pas d'une attitude immorale, de sorte qu'il n'y a pas « d'injustice contre » le travailleur. […] Sans aucun doute, puisque le système est constitué sur la différence entre le travail « rémunéré » et « non rémunéré », il ouvre la possibilité à la pratique de la sous-rémunération – lorsque le salaire réel est inférieur à la main-d'œuvre qui devrait recevoir pour son entretien – et pour les immoralités de toutes sortes de la part de capitalistes plus avides. Mais si ce n'était pas le cas, si tous les individus étaient parfaitement moraux, la plus-value serait encore extraite. Le manque de scrupule individuel peut même augmenter l'ampleur du surplus qu'un capitaliste obtient, mais il l'obtiendrait même s'il est scrupuleux. Marx insiste suffisamment sur ce point pour qu'il soit clair qu'une simple réforme morale des individus ne modifierait pas substantiellement le système social dans lequel ils vivent. Le système doit être complètement et profondément modifié. […] Le système en question est celui de la production marchande, dans lequel on sait encore qu'elle contient non seulement de la valeur, mais de la plus-value ».[xix]
Il est indéniable que, dans un contexte de crise et de pandémie comme l'actuel, les mesures d'aide aux plus démunis sont fondamentales, car si elles ne sont pas adoptées, la survie même des individus devient menacée. Cependant, il faut se rendre compte que de tels « avantages » clairsemés et temporaires sont insuffisants et peuvent même servir de prétexte pour maintenir des personnes dépendantes des miettes et incapables de se battre pour une transformation sociale efficace.
Dans le cas brésilien, par exemple, nous avons eu l'octroi emblématique d'une aide d'urgence, qui a même été le résultat de beaucoup de pression sociale et, paradoxalement, a fini par se présenter comme un atout politique du gouvernement actuel. Cela ne fait que renforcer la thèse selon laquelle les mesures purement sociales sont toujours insuffisantes, car elles ne s'attaquent pas aux causes de l'extrême pauvreté.
Le discours néolibéral du ministre Paulo Guedes est aussi un leurre, car la sortie définitive de la crise ne réside certainement pas dans les privatisations tant vantées, qui visent uniquement à satisfaire les intérêts de groupes économiques spécifiques et de capitaux étrangers. Ajoutez à cela le fait que l'adoption d'une telle politique - bien qu'elle puisse conduire à l'enrichissement de certains - représentera l'approfondissement de l'abîme social typique de la société brésilienne, du capitalisme périphérique.
Cependant, l'antidote à cette situation désastreuse n'est pas non plus à l'ordre du jour proclamé par de nombreux secteurs de la gauche, qui placent leurs principaux espoirs dans la loi et dans l'État. Dans la situation actuelle, le discours de la gauche a été presque totalement coopté par l'idéologie juridique et ne fait qu'évoluer en son sein. Le droit, les institutions et la démocratie sont ardemment défendus, oubliant que l'exploitation et ses possibilités de perpétuation passent aussi par eux.
Bien que, dans le scénario actuel, la lutte pour le maintien des services publics et de l'État de droit démocratique soit très pertinente en ce moment, on ne peut pas perdre de vue la nécessité d'un changement structurel qui peut affecter les rapports de production eux-mêmes. Le retrait croissant des droits du travail et sociaux révèle la fragilité des acquis dans le domaine juridique, qui sont les premiers à s'effondrer en période de crise aiguë. Cependant, même si ces droits avaient été préservés et même étendus, cela n'annulerait pas la nature exploiteuse du capitalisme lui-même, qui les constitue structurellement.
Les grands médias oscillent quant à eux, en général, entre la désapprobation du « discours de haine » propagé par le bolsonarisme et la défense vigoureuse d'une expansion toujours croissante de l'action gouvernementale guidée par la plate-forme néolibérale. Parallèlement à cela, l'extrême droite montre sa force dans les réseaux sociaux et dans un grand nombre d'entités religieuses et de leurs partisans, témoignant d'une attitude réactionnaire croissante.
L'horreur du temps présent est loin d'être pleinement combattable en termes d'humanisme et de droit. La perspective critique la plus avancée pointe l'impérieuse nécessité de mobiliser les masses pour une action concrète dans le sens d'une rupture avec les formes sociales du capitalisme. La portée des luttes sociales les plus avancées doit être précisément de combattre la structure sociale présidée par la marchandise. Si le combat n'a pas lieu dans ces tranchées, le plus que les politiques de gauche obtiendront – s'ils parviennent à revenir au pouvoir – sera de « faire de la glace sèche ».
Conclusion
Dans notre texte, nous cherchons à apporter une brève approche du contexte actuel de crise et de pandémie et pointons les limites de l'horizon juridique pour favoriser une transformation structurelle de la société. Nous traitons le thème dans une perspective marxiste, avec du lest notamment chez Louis Althusser, Evguiéni Pachukanis et Alysson Mascaro.
Droit, État et capitalisme sont structurellement imbriqués, étant donné que la forme juridique et la forme politique de l'État sont directement dérivées de la forme marchandise, qui, à son tour, ne se constitue historiquement que lorsque les rapports de production deviennent capitalistes, comme l'observe le juriste russe Evguiéni Pachukanis. La séparation entre les travailleurs et les moyens de production les oblige à vendre leur force de travail pour survivre. Dans le capitalisme, les travailleurs perdent le contrôle du processus de production, dans un processus appelé la subsomption réelle du travail au capital, et donc l'apparition de la forme marchandise.
La subjectivité juridique, à son tour, découle directement de la forme marchandise, puisque, pour que les propriétaires des moyens de production et les travailleurs, propriétaires de la main-d'œuvre, puissent conclure des contrats et effectuer des transactions de biens, ils doivent assumer la forme de sujets juridiques. . La forme politique étatique est aussi une spécificité du capitalisme, car c'est seulement dans ce mode de production que la figure de l'État se présente comme une entité tierce, séparée des classes et garante des rapports de production capitalistes.
Le philosophe français Louis Althusser, dans une combinaison de marxisme et de psychanalyse, souligne que l'idéologie opère dans l'inconscient et constitue ses propres subjectivités à partir de pratiques matérielles. Ainsi, dans le capitalisme, la subjectivité est éminemment juridique, précisément parce qu'elle résulte des rapports de production qui lui sont inhérents, de sorte que le noyau du cadre idéologique du capitalisme est l'idéologie juridique, constituant des sujets de droit libres et égaux pour les échanges marchands.
La contribution d'Althusser consiste également en l'étude des appareils idéologiques d'État, qui se distinguent des appareils répressifs d'État, car ils fonctionnent principalement par l'idéologie. Le droit, pour Althusser, a la particularité de se répandre dans les deux.
Le philosophe français propose l'existence d'une rupture épistémologique dans l'œuvre de Marx, soulignant le fait que, dans sa maturité, Marx abandonne les conceptions humanistes qui caractérisaient son travail de jeunesse. Pour Althusser, l'humanisme a un caractère purement idéologique, interdisant une analyse concrète des rapports sociaux, donc le marxisme n'est pas un humanisme. Dans la lecture althussérienne, les idéaux bourgeois de liberté et d'égalité sont nécessairement entrelacés avec le capitalisme, établissant une relation directe entre humanisme et idéologie juridique.
Dans une lecture combinée d'Althusser et de Pachukanis, il est possible de vérifier qu'une transformation sociale structurelle doit s'opérer au-delà du droit et de l'État, en rupture avec l'idéologie juridique. Dans cette perspective, l'horizon des luttes doit être le socialisme, qui ne peut être atteint par de simples pratiques réformistes.
Le capitalisme est structurellement basé sur l'exploitation et la crise. Ainsi, loin de se présenter comme de simples contingences, les crises sont inhérentes à ce mode de production. Alysson Leandro Mascaro est l'un des penseurs marxistes qui développe les réflexions les plus avancées à cet égard et qui a servi de base à notre article.
La pandémie actuelle va bien au-delà d'un événement d'origine purement biologique, mais relève de la logique même du capitalisme, car la propagation du nouveau coronavirus serait facilement contenue si des mesures d'isolement sanitaire et social étaient rapidement mises en place. Dans les pays capitalistes périphériques comme le Brésil, où les inégalités sociales sont exacerbées, la situation est encore plus catastrophique, aboutissant à des milliers de morts et à un immense bouleversement social et économique.
La gauche, en général, désigne généralement le néolibéralisme comme le problème central à combattre - lorsqu'il atteint un tel raffinement dans l'analyse, puisque, dans de nombreux cas, il embrasse partiellement l'agenda néolibéral -, ne réalisant pas que le problème central est le mode de production capitaliste. Il s'agit d'une limitation de l'horizon théorique et pratique qui empêche la mise en place d'une plate-forme d'action effectivement critique et transformatrice susceptible de mobiliser les masses.
Ainsi, l'antidote au chaos du temps présent n'est pas dans la défense des droits de l'homme, de l'ordre constitutionnel démocratique, des droits du travail et sociaux et des services publics. Bien que ces orientations soient d'une grande importance d'un point de vue conjoncturel, ce qui est fondamental est la recherche d'un changement structurel de notre société, sous peine de perpétuer indéfiniment un cercle vicieux d'exploitation, d'oppression, de domination, de crise et de misère.
*Juliana Paula Magalhães Doctorat en philosophie et théorie générale du droit de l'USP. Auteur de Marxisme, humanisme et droit : Althusser et Garaudy (Ideias & Letras).
Initialement publié dans le livre Dimensions critiques de la condition pandémique : transformations et perceptions, organisé par Juliana Teixeira Esteves (Belo Horizonte : RTM, 2020).
Références
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THÉVENIN, Nicole-Edith. Idéologie légale et idéologie bourgeoise (idéologies et pratiques artistiques). Traduit par Márcio Bilharinho Naves. Dans : NAVES, Márcio Bilharinho (Org.). Présence d'Althusser. Campinas: Institut de Philosophie et Sciences Humaines, 2010.
notes
[I] MASCARO, Alysson Leandro. Philosophie du droit. 7. éd. São Paulo : Atlas, 2019, p. 271-278.
[Ii] PACHUKANIS, Evguiéni. Théorie générale du droit et marxisme. Traduction de Paula Vaz de Almeida. São Paulo : Boitempo, 2017, p. 117.
[Iii] MASCARO, Alysson Leandro. Philosophie du droit. 7. éd. São Paulo : Atlas, 2019, p. 410.
[Iv] « J'insiste toujours pour proposer que sujet de droit c'est juste et juste une autre façon de dire soumis à la loi.” (MASCARO, Alysson Leandro. Présentation. Margem Esquerda Magazine, n. 30. São Paulo : Boitempo, 2018, p. 30).
[V] PACHUKANIS, Evguiéni. Théorie générale du droit et marxisme. Traduction de Paula Vaz de Almeida. São Paulo : Boitempo, 2017, p. 143.
[Vi] « Le débat sur la dérivation de l'État commence en Allemagne, dans les années 1970, lors de la crise des États-providence européens. La réflexion d'auteurs tels que Rudolf W. Müller, Christel Neusü, Elmar Altvater et, en particulier, Joachim Hirsch cherchait à dépasser la tradition marxiste sur l'État issue du stalinisme ou, au contraire, à pointer les limites de l'économie interventionniste et des opinions politiques comme les keynésiens. Ce débat, avec une variété de conflits théoriques et de controverses, s'est élargi dès le début au Royaume-Uni, basé sur les pensées de Bob Jessop, John Holloway et Sol Picciotto, entre autres. […] La compréhension de la forme politique de l'État comme dérivée de la forme marchande est conforme à la tradition marxiste la plus radicale de compréhension du droit, qui trouve son point nodal dans Pachukanis. Le même processus de dérivation s'opère entre la forme de la subjectivité juridique et la forme marchande. Dans une telle matérialité fondatrice des formes sociales, les lectures idéalistes – l'État comme bien commun, le droit comme justice ou ordre – s'écartent de telle sorte que la nature capitaliste de la forme politique étatique et du droit reste patente. Dérivées d'une même détermination sociale par la marchandise, forme politique étatique et forme de la subjectivité juridique ne peuvent être confondues. Ni l'État ne fait le droit ni l'inverse, contrairement au juspositivisme. La subjectivité juridique est matériellement due à la circulation des personnes et des biens sous le capitalisme. L'Etat s'érige en rapport social qui se distingue par la valorisation de la valeur elle-même. Entre la forme politique de l'État et la forme de la subjectivité juridique, il y a pourtant un processus d'accouplement, d'ajustement réciproque et d'accommodation. Dérivées des mêmes dynamiques sociales et de leurs formes de base déterminantes, ces formes sociales tendent à être impliquées plus tard. (MASCARO, Alysson Leandro. Philosophie du droit. 7e éd. São Paulo : Atlas, 2019, p. 511-513)
[Vii] MASCARO, Alysson Leandro. Etat et forme politique. São Paulo : Boitempo, 2013, p. 40-41
[Viii] MASCARO, Alysson Leandro. Etat et forme politique. São Paulo : Boitempo, 2013, p. 40-41
[Ix] Dans l'original : « Dans l'original : « l'idéologie juridique, 'prueba' que l'ordre social ne repose pas sur l'existence de classes, mais précisément sur les individus à qui s'adresse le droit ». (BALIBAR, Étienne. Sobre la dictadura del proletariado. Madrid : Siglo XXI, 1977, p. 45.)
[X] THÉVENIN, Nicole-Edith. Idéologie légale et idéologie bourgeoise (idéologies et pratiques artistiques). Traduit par Márcio Bilharinho Naves. Dans : NAVES, Márcio Bilharinho (Org.). Présence d'Althusser. Campinas: Institut de Philosophie et Sciences Humaines, 2010, p. 68.
[xi] THÉVENIN, Nicole-Edith. Idéologie légale et idéologie bourgeoise (idéologies et pratiques artistiques). Dans : NAVES, Márcio Bilharinho (Org.). Présence d'Althusser. Campinas: Institut de Philosophie et Sciences Humaines, 2010, p. 70.
[xii] ALTHUSSER, Louis. Pour Marx. Paris : La Découverte/Poche, 2005, p. 264.
[xiii] ALTHUSSER, Louis. Pour Marx. Paris : La Découverte/Poche, 2005, p. 27.
[Xiv] Dans l'original : « La rupture avec toute toute anthropologie ou tout humanisme philosophiques n'est pas un détail secondaire : elle fait un avec la découverte scientifique de Marx. » (ALTHUSSER, Louis. Pour Marx. Paris : La Découverte/Poche, 2005, p. 234).
[xv] PACHUKANIS, Evguiéni. Théorie générale du droit et marxisme. Traduction de Paula Vaz de Almeida. São Paulo : Boitempo, 2017, p. 151.
[Xvi] MASCARO, Alysson Leandro. Etat et forme politique. São Paulo : Boitempo, 2013, p. 125-126.
[xvii] MASCARO, Alysson Leandro. Politique et droit dans la pandémie. Dans : WARDE, Walfrido ; VALIM, Raphaël. Les conséquences de COVID-19 dans la loi brésilienne, édition numérique.
[xviii] MAGALHÉS. Juliana Paula. Politique humaniste ? Disponible en: https://dpp.cce.myftpupload.com/politica-humanista/. Accessoire : 03 ensembles. 2020.
[xix] GRESPAN, Jorge. Marx. São Paulo : Publifolha, 2008, p. 30-31.