Israël et le génocide des Palestiniens à Gaza

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Par PAULO SERGIO PINHEIRO*

Alors que le Brésil, parmi plusieurs autres gouvernements, a qualifié la situation des Palestiniens à Gaza de génocide, il faut s'attendre à ce que nous soutenions la gestion de l'Afrique du Sud.

Le gouvernement sud-africain a présenté, le 29 décembre, une requête à la Cour internationale de justice de l'ONU, à La Haye, un organe composé de 15 juges qui jugent les différends entre États. La pétition accuse l'État de Israël de violation de la convention pour la prévention et la protection du génocide de 1951. Cette pétition a jusqu'à présent été soutenue par la Malaisie, la Turquie, la Jordanie et les 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique.

Comme le Brésil, parmi plusieurs autres gouvernements, a qualifié de génocide la situation des Palestiniens à Gaza, il faut s'attendre à ce que nous soutenions la gestion de l'Afrique du Sud. Les premières audiences auront lieu au tribunal dans la matinée des 11 et 12 janvier.

La pétition de 80 pages est une description rigoureuse et détaillée du génocide à Gaza. Les faits invoqués par l'Afrique du Sud s'inscrivent dans un contexte d'apartheid, d'expulsion, de nettoyage ethnique, d'annexion, d'occupation, de discrimination et de déni continu du droit du peuple palestinien à l'autodétermination.

En particulier après le 7 octobre, Israël n’a pas réussi à empêcher le génocide et n’a pas réussi à empêcher l’incitation directe et publique au génocide de la part des représentants israéliens au plus haut niveau politique.

Plus grave encore, Israël risque de s'impliquer encore davantage dans des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza. Ces actes consistent notamment à les tuer, à leur infliger de graves dommages mentaux et corporels et à leur infliger délibérément des conditions de vie susceptibles d'entraîner leur destruction physique en tant que groupe national et ethnique.

Cette intention doit être sapée par la nature et la conduite de l'opération militaire israélienne à Gaza, compte tenu de l'incapacité à fournir ou à garantir des aliments essentiels, de l'eau, des médicaments, du carburant, des abris et d'autres services d'assistance humanitaire au peuple palestinien assiégé et soumis au blocus, sur le point de famine.

Cet objectif ressort également clairement de la nature, de la portée et de l'étendue des attaques militaires israéliennes contre Gaza, avec un bombardement continu pendant plus de 11 semaines dans l'une des régions les plus densément peuplées du monde, forçant l'évacuation de 1,9 million de personnes (85 % de la population de Gaza) de chez eux. Ils sont déplacés vers des zones de plus en plus exiguës, sans abri adéquat, où ils continuent d'être bombardés, tués et blessés. Israël a tué plus de 21.110 7.729 Palestiniens, dont plus de XNUMX XNUMX enfants.

Israël a dévasté de vastes zones de Gaza, y compris des quartiers entiers, endommagé ou détruit plus de 355 XNUMX maisons palestiniennes, des terres agricoles, des boulangeries, des écoles, des universités, des entreprises, des lieux de culte, des cimetières, des sites culturels et dévasté les services municipaux, les installations d'eau et d'assainissement et réseaux électriques. Et les attaques incessantes contre le système médical et de santé palestinien se poursuivent. Israël a empêché et continue de réduire Gaza en ruines, tuant, blessant et détruisant sa population et créant des conditions de vie propices à sa destruction physique en tant que groupe national.

L'Afrique du Sud, à la suite de ces faits, demande à ce tribunal d'indiquer des mesures provisoires pour « se protéger contre d'autres atteintes graves et irréparables aux droits du peuple palestinien en vertu de la Convention sur le génocide ». Comme la pétition ne demande pas de décision définitive sur le bien-fondé des accusations portées contre Israël, si l’on prend en compte les récents jugements des tribunaux, des mesures provisoires pour protéger les Palestiniens de Gaza pourraient être adoptées d’ici quelques semaines.

Si ces mesures provisoires déterminent un cessez-le-feu dans les opérations militaires et qu'Israël ne les respecte pas, les dommages causés à la concession internationale du pays seront irréparables. C'est peut-être précisément pour cette raison qu'Israël, contrairement au mépris et au manque de respect systématiques envers les décisions des organisations internationales et de l'ONU, a décidé de se présenter à La Haye pour se défendre.

Au Brésil

Il est regrettable et pathétique que le système judiciaire de São Paulo et la police fédérale acceptent d'être utilisés pour faire taire le journaliste Breno Altman. Les entités derrière ce bruit veulent l’imposer à la démocratie brésilienne ou au canular selon lequel critiquer l’État d’Israël est de l’antisémitisme. Solidarité totale avec Breno Altman.

*Paulo Sergio Pinheiro est émérite de la FFLCH (USP) et de l'Unicamp ; ancien ministre des Droits de l'Homme. Auteur, entre autres livres, de Stratégies de l'illusion : la révolution mondiale et le Brésil, 1922-1935 (Compagnie des Lettres). [https://amzn.to/3TVJQdF]

Initialement publié dans le journal Folha de Sao Paulo.


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