Par DANIEL BENSAÏD*
Préface de l'auteur à l'édition anglaise du livre « Marx, o tempestivo ».
Ce livre est le fruit d'un travail mené au cours des années 1980. Sa version française est parue en octobre 1995, la même année que son livre jumeau, Le désaccord de l'époque.[*] En ces temps de contre-réforme et de réaction libérale, Marx était devenu « un chien mort » pour le bon sens des médias. Ce qui subsistait du marxisme était cerné de toutes parts.
La relecture critique de Marx représentait ainsi un acte de résistance, un refus de se résigner aux mauvais vents, la décision de penser à contre-courant et à contre-courant, avec la conviction qu'une critique fondatrice comme celle de Marx Capital ne pouvait pas être obsolète. Car son actualité est celle de son objet, son ennemi intime et implacable, le capital lui-même, vampire insatiable et automate fétiche plus agressif que jamais.
Au printemps 1848, un spectre hante l'Europe : le spectre du communisme. Un siècle et demi après cette proclamation inaugurale de la Manifeste communiste, ce spectre semble avoir disparu sous les décombres d'un socialisme vraiment inexistant. Il y a vingt ans, l'hebdomadaire Newsweek annonçait solennellement, en première page, la mort de Marx. C'était le temps des contre-réformes et des Restaurations. Francis Fukuyama a décrété la fin de l'histoire. Dans Le passé d'une illusion, François Furet prétendait avoir définitivement clos la question du communisme. Immobilisé dans son éternité mercantile, le capitalisme est devenu, à son tour, l'horizon infranchissable de tous les temps !
Mort de Marx, mort des avant-gardes ? Fin de l'histoire, fin du communisme ?
Cependant, les fins continuent à se terminer. L'histoire se révolte. Après Seattle, Gênes, Porto Alegre et Florence, elle retrouve ses couleurs. Les fantômes s'agitent. Des esprits viennent perturber l'immobilité de l'ordre ordinaire.
Depuis 1993, en effet, le travail de deuil est terminé. Il n'y aura pas d'avenir sans Marx, écrivait Jacques Derrida dans son Spectres de Marx, il n'y aura pas d'avenir sans la mémoire et sans l'héritage de Marx, en tout cas d'un certain Marx et d'au moins un de ses esprits. Car, a-t-il ajouté, "il y en a plus d'un, il doit y en avoir plus d'un".
La même année, Gilles Deleuze déclare à un journaliste de la Nouvel observateur ne pas comprendre ce que les gens voulaient dire quand ils disaient que Marx avait tort, et encore moins quand ils disaient que Marx était mort : les tâches urgentes d'analyse du marché mondial et de ses transformations nécessitent de passer par Marx. « Mon prochain livre – et ce sera mon dernier –, confiait Deleuze, s'intitulera La grandeur de Marx”. Malheureusement, il n'a pas eu le temps de réaliser ce projet.
Aujourd'hui, Marx est familièrement séminarisé et même « pléiadisé ». Votre avenir semble assuré. Celle du communisme, c'est une autre question. Le mot semble à jamais associé aux crimes bureaucratiques commis en son nom, comme si le christianisme se réduisait à l'Inquisition, aux dragonnades et aux conversions forcées.
Il devient aisé de repérer rétrospectivement les nœuds de l'événement, et de découvrir ce qui, de façon obscure, se tramait en silence. Depuis le début des années 90, libéré de ses « ismes » par la chute du mur de Berlin et la décomposition de l'Union soviétique, Marx est sorti de la quarantaine. Nous n'avons plus l'excuse de la captation bureaucratique et de la confiscation étatique pour échapper à la responsabilité de la relire et de l'interpréter. La contestation serait restée académique si elle n'avait pas résonné avec un renouveau des luttes. En France, ce fut la fureur rouge de décembre 1995, une belle explosion de résistance hivernale, le refus fragile d'une « gauche de la gauche » (pour reprendre la formule de Pierre Bourdieu).
Mais que peut faire la résistance alors que l'horizon de l'attente est brisé ? Après les désastres accumulés du siècle, et face au silence inquiétant des lendemains devenus muets, la tentation de revenir du « socialisme scientifique » au « socialisme utopique » peut devenir forte ; échapper aux illusions dogmatiques des premiers, retomber dans les chimères séniles et fanées des seconds, sans même l'excuse de l'innocence, ni l'enthousiasme des premiers élans. La question cruciale, la question toujours nouvelle, disait aussi Jacques Derrida, « ce n'est pas le communisme, c'est le capital » et « la formation de la plus-value sous ses nouvelles formes ». Évidemment, le capital ne joue pas [jouer] plus comme il jouait au XNUMXème siècle, seuls les idiots l'ignorent. Mais "il joue". Lire son jeu, défaire ses fantasmagories, répondre à ses énigmes, telle est toujours la question de Marx – et celle du communisme.
Hériter n'est jamais facile. L'héritage n'est jamais simple. Ce n'est pas un bien que vous recevez et déposez à la banque. À la fois outil et obstacle, arme et fardeau, il doit toujours se transformer. Et tout dépend de ce qui sera fait avec un tel héritage sans propriétaires ni manuels d'instructions.
Comme le souligne Stathis Kouvelakis, Le marxisme est constitutivement une « pensée de crise ». Sa première vague de diffusion internationale, à la fin du XIXe siècle, coïncide avec ce que Georges Sorel avait déjà appelé sa « décomposition ». Cette crise signifia immédiatement un basculement vers la pluralité des héritages, et le début des luttes de tendances qui, faisant écho aux enjeux de l'époque, n'ont depuis cessé de traverser le champ de la théorie. La crise des années 80 avait ainsi certains points communs avec les crises précédentes. Une fois de plus, le programme de recherche qui émergeait de l'ouvrage inaugural de Marx se trouvait confronté aux questions d'une période d'expansion et de transformation du système capitaliste lui-même.
Les pratiques et les formes du mouvement sont mises à l'épreuve dans les métamorphoses des rapports sociaux, de la division du travail et de l'organisation de la production. La fin de la séquence historique désignée par les historiens comme « le XXe siècle court » ajoute à ces traits récurrents l'effondrement des sociétés et des orthodoxies présentées après plus d'un demi-siècle comme l'incarnation temporelle du spectre communiste.
Sous les coups de la contre-réforme libérale, les années 1980 sont des années de plomb pour le marxisme militant. Les désabusés du maoïsme se sont largement recyclés dans l'anticommunisme des droits de l'homme, ravis de pouvoir être l'ange après avoir été si longtemps la bête.
D'autres ont cédé à la pensée faible et à la résignation postmoderne. Dans ton Confession d'un fils du siècle, Musset évoque, à propos de la Restauration et des années 1830, quelque chose de confus et de fluctuant, marquant le passage entre un passé clos et un avenir incertain. Une génération désenchantée traversant alors l'époque, « serrée dans le manteau de l'égoïste ». A défaut de grandes promesses et de grandes ambitions, l'époque, dans cette "terrible mer d'action sans but", était celle du cynisme des vainqueurs, des petits plaisirs et des petites vertus.
Face aux nouvelles réactions et aux nouvelles restaurations, sommes-nous, à notre tour, réduits au minimalisme et à la miniature ?
En France, les grèves de l'hiver 1995 ont marqué un tournant antilibéral, confirmé ensuite à l'échelle internationale par des manifestations contre la mondialisation capitaliste : « Le monde n'est pas à vendre ! Le monde n'est pas une marchandise ! Sur les décombres du XXe siècle, « mille marxismes » ont commencé à fleurir. Sans virer au rouge, l'essence de l'air a retrouvé ses couleurs. En 1993, publié Les Spectres de Marx de Jacques Derrida et la misère du monde sous la direction de Pierre Bourdieu. A l'automne, en même temps que débute le mouvement de grève, c'est à l'initiative du magazine Actuel Marx le premier congrès international de Marx. Marx, l'intempestif a été publié en novembre. La presse s'étonne de cette résurrection intellectuelle parallèle au « retour de la question sociale ».
Dans ce contexte de renouveau, l'émergence des « mille marxismes » apparaît comme un moment de libération où la pensée brise ses carcans doctrinaux. Il annonce la possibilité de recommencer, de dépasser les expériences traumatisantes d'un siècle tragique sans pour autant faire table rase du passé. Aussi pluriels qu'actuels, de tels marxismes ont fait preuve d'une belle curiosité et d'une fécondité prometteuse. Sa prolifération pose cependant la question de ce qui, au-delà de ses différences et de sa fragmentation disciplinaire, peut constituer le tronc commun d'un programme de recherche.
Peut-on encore parler de marxisme ou faudrait-il se contenter d'un Marx « sans ismes » et d'un marxisme déconstruit ? Ces mille marxismes présents et futurs posent, selon André Tosel, la question de l'accord théorique minimum sur le terrain des désaccords légitimes. Sa généreuse multiplication peut en effet conduire à l'effritement du noyau théorique et à sa dissolution dans un bouillon de culture postmoderne.
Le long jeûne théorique de la période stalinienne a aiguisé les appétits de redécouverte. Le manteau du marxisme d'État et l'expérience des excommunications inquisitoriales ont également nourri une aspiration profonde et légitime à une liberté de pensée que les grands hérétiques de la période précédente (Ernst Bloch, les derniers Lukács, Louis Althusser, mais aussi Henri Lefebvre ou Ernest Mandel) étaient les précurseurs. Stathis Kouvelakis insiste sur le risque désormais inverse : que les mille marxismes coexistent de façon polie dans un paysage apaisé où la nécessité de disputer semble étrangement absente. Ce danger irait de pair avec une réhabilitation institutionnelle d'un Marx plié au décorum d'une marxologie académique dénuée de vision subversive. Dans le tien Spectres de Marx, Derrida met en garde contre cette tentation de jouer Marx contre le marxisme, pour mieux neutraliser l'impératif d'action politique dans la calme exégèse d'une œuvre classée.
Le fondement de cette menace réside dans le désaccord entre les rythmes de la renaissance intellectuelle et ceux de la mobilisation sociale, dans le clivage entretenu entre théorie et pratique, clivage qui, selon Perry Anderson, a longtemps caractérisé le « marxisme occidental ». Comme le souligne Alex Callinicos, revendiquant l'unité de la théorie et de la pratique, le marxisme se soumet courageusement à un double critère de jugement. Car, si elle n'a pas été sérieusement réfutée sur le plan théorique, [en revanche] elle a été incontestablement mise à l'épreuve par les graves défaites politiques du siècle dernier.
Certaines « écoles » n'ont pas résisté à l'épreuve de la réaction libérale et des défaites sociales des années 80. Dictionnaire Marx contemporain mettent en évidence la crise parallèle de trois d'entre eux.
Depuis son bilan de 1987, Robert Boyer a reconnu les difficultés et les impasses de l'école dite de la régulation. Renonçant clairement à sa référence dans le marxisme, elle cessa bientôt d'exister en tant qu'école, démembrée entre la trajectoire managériale d'une Aglietta, la rencontre de Robert Boyer avec les théories des conventions et le « nouveau paradigme » écologique non découvert promis par Alain Lipietz. Depuis 1995, le noyau initial du courant était passé d'une perspective post-fordiste à un engagement historique dans le capitalisme patrimonial, certains atteignant l'apologie des salariés en bourse [action salariale], et d'autres devenant conseillers auprès des directeurs des ressources humaines.
Le courant du « marxisme analytique » n'a pas non plus résisté au tournant des années 1990. Le « marxisme du choix rationnel » et certains de ses éminents animateurs ont à peine passé l'épreuve des luttes contre la mondialisation impériale. Dès ses débuts, le groupe est marqué par un certain éclectisme, partagé entre la problématique marxiste de Robert Brenner, Erik Olin Wright ou Gerald Cohen, et celle d'un Philippe Van Parijs qui n'a jamais prétendu avoir grand-chose en commun avec quelque marxisme que ce soit. . John Elster lui-même a fini par reconnaître l'impossibilité d'associer sérieusement le marxisme à la théorie des jeux et à l'individualisme méthodologique. Si ses œuvres ou celles de John Roemer restent entraînantes, ses adieux à Marx apportent une juste clarification.
Enfin, le courant connu sous le nom d'"operaismo" italien, illustré dans les années 60 et 70 par les travaux de Mario Tronti ou de Toni Negri, n'a pas survécu aux métamorphoses du passage des deux décennies, à la déconcentration industrielle et aux défaites sociales de l'industrie ouvrière en Europe, aux États-Unis ou au Japon. Il semble que l'opéraïsme désabusé d'hier se traduise aujourd'hui par un manque d'amour pour l'héritage de Marx. Mario Tronti avoue une sorte de « désespoir théorique », alors que les dernières productions de Toni Negri restent dans l'erreur.
On ne sait pas très bien, à la lecture Empire, qu'il s'agisse d'une forme nouvelle, le « stade suprême » de l'impérialisme, ou d'une réalité qualitativement différente, acentrique, acéphale et rhizomatique, dans laquelle les rapports de domination et d'inégalité entre le Nord et le Sud s'effacent dans « l'espace lisse » du monde marché. De même, on ne sait plus si le concept (sociologiquement vide) de « multitude » est simplement un nouveau nom – une sorte de pseudonyme – pour le prolétariat mondialisé, ou une dissolution des classes dans la diversité des subjectivités opprimées par le capital et ses réseaux réticulaires. contre-pouvoirs.
Le programme de recherche inspiré par Marx reste cependant robuste. Mais elle n'aura de véritable avenir que si elle parvient, au lieu de se confiner dans l'enceinte universitaire, à établir un rapport organique avec la pratique renouvelée des mouvements sociaux, notamment avec la résistance à la mondialisation impérialiste.
C'est ici que s'exprime de manière efficace et explosive l'actualité de Marx : celle de la privatisation du monde, du fétiche capitaliste et de sa fuite meurtrière dans l'accélération effrénée de la course au profit et dans l'insatiable conquête d'espaces soumis à la loi impersonnelle du les marchés. L'œuvre théorique et militante de Marx a émergé à l'ère de la mondialisation victorienne. L'essor des chemins de fer, du télégraphe et de la navigation à vapeur étaient alors l'équivalent d'Internet et des télécommunications par satellite ; le crédit et la spéculation connurent un développement impétueux ; les noces barbares du marché et de la technique étaient célébrées ; l'« industrie du massacre » est apparue. Le mouvement ouvrier de la Première Internationale a également émergé. La « critique de l'économie politique » menée en La capitale demeure sans doute la lecture fondatrice des hiéroglyphes de la modernité et le point de départ d'un programme de recherche qui n'est pas encore épuisé.
La crise ouverte de la mondialisation libérale et ses discours apologétiques constituent aujourd'hui le fondement de la renaissance du marxisme. En témoignent les travaux marxologiques comme Enrique Dussel, Stathis Kouvelakis et Jacques Bidet, ainsi que, dans le domaine de l'économie, Robert Brenner aux États-Unis, Francisco Louçã sur les ondes longues, Gérard Duménil et Jacques Lévy ; des recherches militantes sur les logiques de la mondialisation, comme celles de François Chesnais, Issac Johsua et Michel Husson en France. Sous l'impulsion de David Harvey, l'exploration d'un « matérialisme historico-géographique » approfondit les pistes ouvertes par Henri Lefebvre sur la production de l'espace. Les études féministes relancent la réflexion sur les rapports entre classes sociales, appartenances de genre ou identités communautaires.
Les cultural studies, illustrées notamment par les travaux de Fredric Jameson ou Terry Eagleton, ouvrent de nouvelles perspectives pour la critique des représentations, des idéologies et des formes esthétiques. La critique de la philosophie politique retrouve un nouveau souffle avec les essais de Domenico Losurdo ou Ellen Meiksins Wood sur le libéralisme ; avec la relecture critique de grandes figures comme Georg Lukács ou Walter Benjamin ; à l'investigation d'une historiographie critique sur la Révolution française ; avec les lectures renouvelées du corpus marxiste par de jeunes philosophes ; avec des interrogations de juristes et d'universitaires sur les métamorphoses et les incertitudes du droit ; avec les controverses sur le rôle de la science et de la technologie et leur contrôle démocratique, ainsi que les contributions à une critique de l'écologie politique faites par des auteurs tels que John Bellamy Foster, Ted Benton, Jean-Marie Harribey, Jean-Paul Deléage et José Manuel Naredo ; avec une interprétation originale de la psychanalyse lacanienne par Slavoj Zizek ; avec une confrontation entre l'héritage marxiste et des œuvres comme Hannah Arendt ou Pierre Bourdieu.
Des œuvres comme celles d'Alex Callinicos, engagé dans les grandes controverses du présent, illustrent la possibilité et la vitalité d'un marxisme militant.
Cet épanouissement répond aux exigences d'une recherche rigoureuse, se préservant des écueils de l'exégèse académique. Elle montre à quel point les spectres de Marx hantent notre présent, et combien il serait erroné d'opposer un âge d'or imaginaire du marxisme des années 1960 (EP Thompson a justement critiqué la « pauvreté de la théorie ») à la stérilité des marxismes contemporains. Certes, les années 1980 ont été relativement stériles. Mais le nouveau siècle promet plus qu'une oasis.
Le travail moléculaire de la théorie est sans doute moins visible qu'il ne l'était hier. Elle ne bénéficie pas de nouveaux maîtres-penseurs dont la notoriété serait comparable à celle des anciens. Elle souffre aussi d'un manque de dialogue stratégique avec un projet politique capable de fédérer et de fédérer les énergies. Mais il est probablement plus dense, plus collectif, plus libre et plus laïc. Riche, donc, de nouvelles promesses.
*Daniel Bensaid (1946-2010) a été professeur de philosophie à l'Université de Paris VIII (Vincennes – Saint-Denis) et chef de la IVe Internationale – Secrétariat unifié. Auteur, entre autres Les livres de Marx, manuel d'instructions (Boitampo).
Traduction: Pierre Barbosa.
Original disponible sur Site de Daniel Bensaïd.
notes
[*] La Discordance des temps – esseis sur les crises, les classes, l'histoire, Paris, Éditions de la passion, 1995.
[1]Jacques Derrida, Les spectres de Marx, Paris, Galilée, 1993, p. 36.
[2] Edité dans la prestigieuse collection La Pléiade Gallimard.
[3] Ibid.
[4] Dans sa contribution au Dictionnaire Marx contemporain, Paris, Pouf, 2001.
[5] Dictionnaire Marx contemporain sous la direction de Jacques Bidet et Stathis Kouvelakis, Paris, Poof, 2001.
[6]Robert Boyer, La Théorie de la régulation, une analyse et une critique, Paris, La Découverte, 1987.
[7] Voir l'acharné article de Michel Husson, « L'école de la régulation de Marx à Saint-Simon : un aller simple ? Dictionnaire Marx contemporain, op. cit.
[8] Pour un bilan d'une telle crise, voir la contribution d'Alex Callinicos, "Où va le marxisme anglo-saxon ?", Dictionnaire Marx contemporain, op. cit.