Par ANDRÉ CHANTEUR*
La présence militaire au sein du gouvernement et sa conduite face à la pandémie
Le ministre du STF, Gilmar Mendes, a récemment déclaré : «Il n'est pas acceptable d'avoir ce vide au ministère de la Santé. Il faut le dire très clairement : l'armée s'associe à ce génocide, c'est déraisonnable. Il faut mettre un terme à cela ».
Évidemment, c'est une déclaration très forte, mais il faut s'y attendre compte tenu de cette situation dans laquelle le gouvernement brésilien est de plus en plus militarisé, de nombreux ministères importants sur l'Esplanada occupés par des officiers des trois Forces, surtout de l'armée. Et dans le cas du ministère de la Santé par un général d'active. La conduite du gouvernement brésilien par rapport à la pandémie est pour le moins controversée et a conduit le Brésil à avoir plus d'un millier de morts par jour, ayant atteint plus de 75 19. C'est le deuxième pays au monde en nombre de décès par coronavirus, le premier étant les États-Unis, considérés comme un très mauvais cas de lutte contre le covid-XNUMX, pour le dire en termes très objectifs. Alors que cette situation pandémique s'aggrave au Brésil, l'association entre l'aggravation de la crise et la présence de militaires au gouvernement sera certainement faite.
Si l'actuel responsable du ministère de la Santé par intérim - un poste d'intérim déjà prolongé - devait passer à la réserve, ce serait un fait positif car cela éliminerait ce mélange entre la conduite des militaires qui sont au gouvernement et les Forces Armées dans leur fonction qui est la défense du pays. Mais même cette possibilité ne résoudrait pas le problème car la présence massive de militaires dans des ministères importants – et dans une large proportion, qu'ils soient d'active ou de réserve – crée une confusion entre les institutions qu'il ne faut pas confondre. Du point de vue de la démocratie, il serait important que les forces armées ne participent pas à la gestion quotidienne du gouvernement et se concentrent sur les tâches de défense extérieure du pays.
*André Singer est professeur de sciences politiques à l'USP. Auteur, entre autres livres, de Le lulisme en crise (Compagnie des Lettres).