Par HENRIQUE CURI & OTAVIO Z. CATELANO*
L'effet des élections présidentielles sur la contestation locale
Les élections municipales ont tendance à mettre en avant les partis qui ont disputé la précédente élection présidentielle. Ce n'est pas par hasard que le phénomène de « présidentialisation des conflits » est étudié, c'est-à-dire que dans les conflits de niveau inférieur, comme dans les municipalités, l'importance des principaux partis dans la course à la présidence de la République est évaluée, en particulier ceux qui étaient adversaires au second tour.
Afin de réfléchir à la construction des deux partis électoraux les plus forts en 2018, nous analysons comment leurs alliances se sont développées jusqu'à la contestation qui les a marqués. Nous avons évalué les coalitions construites par le Parti des travailleurs (PT) et le Parti social-libéral (PSL) pour se présenter à la mairie brésilienne entre 2012 et 2020. À partir des données, il est possible d'observer que le conflit de 2018 est un tournant dans les stratégies délimité par les acronymes.
Le PT, en plus de tripler ses candidatures isolées entre 2016 et 2020 (de 213 candidatures isolées à 649), a également réduit sa participation à des coalitions indépendantes. Le parti opte pour un soin particulier lors de l'examen du PSL. L'inverse se produit également, comme le montre le graphique 1.
Graphique 1. Pourcentage de candidatures PT et PSL dans lesquelles il y a eu alliance entre les deux partis
Les partis qui se sont présentés à la présidentielle en 2018 démontrent, deux ans plus tard, l'importance de l'élection municipale pour la construction de leurs tranchées. L'apparente indifférence entre les partis les années précédentes a eu un contrepoint stratégique en 2020. En 2016, le PT a admis le PSL comme partenaire de coalition dans 9,5 % de ses candidatures ; en 2020, ce nombre est tombé à 0,5 %. Le PSL, quant à lui, a fait alliance avec le PT dans 28,5 % de ses candidatures en 2016 ; en 2020, ce nombre est passé à 1 %.
Les données sont encore prématurées pour tirer des conclusions, mais elles signalent déjà un nouveau mouvement dans les systèmes de partis municipaux en 2020. Bien qu'il ne puisse plus compter sur celui qui était auparavant son principal affilié, le président Jair Bolsonaro, le PSL s'est imposé comme un acteur fondamental des élections cette année – triplant ses candidatures à la tête d'une liste soutenue par d'autres partis (de 105 candidatures à 349). Outre la croissance naturelle après le succès de l'élection la plus importante du pays, les données montrent que les coalitions entre le PSL et le PT, même si elles existent, sont rares.
A noter que toutes les communes où les deux partis se sont alliés comptent moins de 200 XNUMX électeurs, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de possibilité de second tour. Ce sont des territoires de moindre exposition nationale pour les sigles, donc de moindre usure vis-à-vis de l'électorat.
L'orientation plus judicieuse que les deux partis ont établie pour leurs coalitions est importante pour nous pour évaluer les prétentions des sigles vis-à-vis de l'électorat. Un nombre élevé d'alliances entre PT et PSL serait probablement la cible de critiques non seulement en 2020, mais avec des répercussions lors des prochaines élections. Dans ce scénario d'approximation hypothétique, il n'y aurait pas de gagnants. Le retrait était donc la solution la plus viable pour le renforcement des deux partis en tant que leaders des domaines qu'ils se proposent de représenter.
*Henrique Curi est doctorante en science politique à l'IFCH-Unicamp.
*Otavio Z. Catelano est étudiante en Master de Sciences Politiques à l'IFCH-Unicamp.
Initialement publié le Observatoire des élections 2020 [www.observatoriodaseleicoes.com.br] du NCT/IDDC (Institut pour la Démocratie et la Démocratisation de la Communication).