Quo vadis, Lula ?

Image : Agruban
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Par MANUEL DOMINGOS NETO*

L'armée promeut un événement qui approfondit les liens de l'armée brésilienne avec Washington

Lula lutte pour la paix dans un monde fracturé. Exhorte les belligérants et les acteurs clés à négocier pour mettre fin à la guerre. Projetez votre nom et sauvez la diplomatie brésilienne. Qu'a l'intention de Lula lorsqu'il permet une démonstration de l'alignement de l'armée brésilienne sur les États-Unis et ses fidèles acolytes sur le théâtre ukrainien ?

Il s'agit de l'événement intitulé "I Séminaire international sur la doctrine militaire terrestre de l'armée brésilienne", prévu pour la fin de ce mois, à Brasilia. L'armée recevra des représentants de «nations amies» pour mettre à jour les principes doctrinaux basés sur les nouveautés présentées dans la guerre en cours. Loin d'être une convescote diplomatique et militaire, des hommes soucieux de la préparation et de l'emploi des troupes seront rassemblés.

Selon les mots du général Theophilo Gaspar de Oliveira, responsable du commandement des opérations terrestres de l'armée brésilienne, "des concepts et des lignes d'effort seront discutés pour surmonter les menaces qui ont été présentées dans l'environnement opérationnel, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur le champ de bataille ». Par menaces « hors combat », on entend le large éventail d'initiatives visant à vaincre les Russes.

Parmi les militaires des "nations amies" qui se réuniront à Brasilia, se distinguent les puissances occidentales dirigées par Washington : Allemagne, Royaume-Uni, France, Espagne, Finlande, Italie, Hollande, Portugal, Suède et Suisse.

De l'Est, d'Eurasie et d'Afrique, il y a des invités militaires du Japon, de Corée du Sud, d'Indonésie, d'Arabie saoudite, de Turquie, du Pakistan, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Afrique du Sud, d'Israël, d'Égypte, d'Angola, du Mozambique, du Nigéria et de Tunisie.

Parmi les voisins sud-américains, l'Argentine, le Chili, la Colombie, le Paraguay et le Pérou ont été invités. L'événement de trois jours nie le discours d'intégration du sous-continent.

L'Armée ne chipote pas sur les intentions de la rencontre. Selon le général Theóphilo Gaspar de Oliveira, les travaux devraient aboutir au "renforcement des liens entre les centres de doctrine des pays amis" afin d'améliorer le partage des connaissances et le "développement mutuel de la doctrine militaire terrestre au niveau international".

Le premier point à l'ordre du jour explique l'engagement politique des invités : il s'agit du concept développé par l'armée américaine des « Multidomain Operations » (en anglais, Opérations multi-domaines), des initiatives développées transversalement sur terre, en mer, dans les airs, dans l'espace et dans le domaine cyber. Ce concept s'est répandu depuis que les États-Unis ont défini la Chine et la Russie comme des menaces à leur puissance.

Les autres points à l'ordre du jour sont liés au premier : la recherche d'une standardisation des concepts de guerre hybride afin de combattre les acteurs étatiques et non étatiques par le biais de capacités conventionnelles et irrégulières ; les problèmes d'utilisation des forces blindées et mécanisées et le montage de systèmes offensifs télépilotés.

A Brasilia, la machine de guerre de "l'Occident" ajuste ses mains. Que veut Lula en autorisant une telle initiative ? Où veux-tu aller? Ne réalisez-vous pas qu'un événement comme celui-ci approfondit les liens de l'armée brésilienne avec Washington et discrédite son discours pacifiste ?

* Manuel Domingos Neto est un professeur à la retraite de l'UFC, ancien président de l'Association brésilienne des études de défense (ABED) et ancien vice-président du CNPq.


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